Le Sanatorium de Fellerie-Liessies est situé dans l’Avesnois, à proximité du village de Liessies, lieu de pèlerinage où, depuis Ste-Hiltrude au IXe Siècle, les malades sont venus de tous temps soigner la « maladie de consomption ». Le site aux confins de la vallée de l’Helpe Majeure, est agréable et reposant. L’épaisse sylve ardennaise y cède encore le pas aux herbages pour donner au paysage cet aspect de bocage vallonné qui confère à la région son surnom de « Petite Suisse du Nord ». Le climat, au croisement des influences continentale et maritime est rude et tonifiant. L’air très pur et chargé des senteurs de la forêt proche, convient très bien aux tuberculeux pulmonaires. La propriété, d’une superficie de 100 ha, situé à une altitude de 240 m., affecte la forme d’un large cirque boisé dont une échancrure permet d’apercevoir au Sud les crêtes de la forêt de Trélon.
Le musée du CHFL retrace l’Histoire de l’ancien sanatorium départemental de Felleries-Liessies, créé en 1933 pour prendre en charge les patients atteints de la tuberculose. Situé dans l’ancienne maison de la standardiste, ce musée permet l’exposition de nombreux documents et matériel d’époque, glanés par Marcien Coulleit, ancien agent de l’hôpital et créateur de ce lieu d’Histoire. Les différentes reconstitutions qui y sont proposées (chambre, espace repas…) permettent aux visiteurs de se replonger dans l’histoire de ce site, devenu aujourd’hui, l’un des plus importants centres hospitaliers de rééducation de la région.
Pavillons des malades
Trois pavillons de malades s’échelonnent le long d’une belle route intérieure de 1.500 m. De loin, on aperçoit leur masse claire dont la couleur s’harmonise avec les tuiles patinées des toitures en forte pente. Les pavillons A et B abritent 150 malades hommes chacun, et le C, 200 femmes.
Ces pavillons sont tous trois disposés de façon similaire. Leur aménagement résulte du souci de respecter d’une part, les données médicales les plus modernes, tout en donnant à l’ensemble l’aspect d’un grand hôtel confortable pour ses pensionnaires. Aérés de toutes parts, largement ouverts à la lumière, les locaux ont leur sol carrelé et leurs murs enduits de peintures coquettes et lavables. Le chauffage électrique est réalisé au moyen de radiateurs à accumulation.
Les dortoirs sont de trois lits ; il existe, en outre, des chambre à un lit (84 sur un total de 500 lits). Les chambres de trois lits sont groupées par deux et placées de chaque côté d’un vestibule formant lui-même salle de toilette comportant six lavabos.
A chaque étage, se trouve une installation de bains et de douches. Chaque pavillon a un fonctionnement autonome et possède tout l’outillage nécessaire au diagnostic et au traitement des tuberculeux pulmonaires. Il a ses services médicaux : bureau de médecin, salles de radiographie, de pneumothorax, d’actinothérapie et d’oto-rhinolaryngologie, de bronschoscopie, cabinet dentaire, laboratoire.
Un service chirurgical commun, aux trois pavillons, fonctionne avec la collaboration d’un Chirurgien, Professeur à la faculté de médecine de Lille. On trouve encore, dans chaque pavillon, des cuisines entièrement électrifiées et munies d’une chambre froide, un réfectoire net et accueillant, une salle de réunion, transformable suivant les heures en : salle de jeux, salon de correspondance et de lecture, salle de cinématographie et même en chapelle, grâce à l’ouverture d’une sorte de bungalow enfermant un autel et tous les accessoires du culte.
Les galeries de cure, situées de part et d’autre de chaque pavillon, sont orientées au sud. Elles sont dotées de haut-parleurs pour permettre l’audition de concerts radiophoniques. Pour combattre l’ennui qui guette à chaque instant le malade, tout a été mis en œuvre : parterres de fleurs devant les pavillons, jeux de plein air ou de salon, bibliothèque, conférences, télévision, séances de cinéma, sonore passant chaque semaine un programme complet : actualités, documentaire, grand film. Des pièces et concerts sont, en outre, donnés par les malades eux-mêmes et assez fréquemment, des troupes d’amateurs ou de professionnels acceptent de venir au Sanatorium pour donner des séances de théâtre, de prestidigitation ou de chants.
Pour terminer cette brève notice descriptive, il convient de signaler, enfin, les habitations des médecins-adjoints et du Médecin-Directeur.
Centre de Rééducation
Le sanatorium Médico-Chirurgical de Felleries-Liessies est, à la fois, un centre de cure hygiéno-diététique, un centre de traitement moderne de la tuberculose pulmonaire et un centre de post-cure.
Le centre de Rééducation est administrativement inclus dans le Sanatorium. Il vise à réintégrer le malade dans la vie sociale en lui redonnant un métier compatible avec son état de santé.
Il comprend les sections suivantes : Pour les hommes : Menuiserie, Electricité, Radio-électricité, Reliure, Cordonnerie, Entretien Sanitaire.
Pour les femmes : Enseignement Ménager (Coupe, Couture, Cuisine).
Pour les deux sexes : Enseignement général – Dactylographie (à compléter prochainement par des cours de Sténographie).
Ce centre détermine, après examen psycho-technique, pour chaque malade en état de travailler, son aptitude au travail, son aptitude au travail, le rendement qu’il est capable de fournir, et le rééduque progressivement sous contrôle médical. Les stages d’études sont sanctionnés par un examen visant à obtenir le «Certificat de Formation Professionnelle pour Adultes», délivré par le Ministère du Travail.
Réadaptation
Parallèlement à la Rééducation, la réadaptation à l’effort est pratiqué dans les services du Sanatorium. Les malades y sont soumis à une reprise d’activité progressive avant leur sortie de l’Etablissement.
Lorsque le visiteur pénètre dans la propriété en venant de Solre le Château, il rencontre, sur sa gauche un poste de transformation où, sur 3 lignes, arrive sous 45.000 V, le courant électrique alimentant le Sanatorium entièrement électrifié ; un groupe de 6 habitations occupées par les maîtres ouvriers ; une salle d’attente pour abriter les malades et leurs familles qui attendent l’autobus ; une école très coquette pour les enfants du personnel et enfin le pavillon de la concierge. Face à l’entrée, au-delà des pelouses où des parterres à la française, jettent l’été une note riante, le pavillon d’Administration. Plus loin, la buanderie et les services de désinfection. Enfin, au-delà, a été édifié, en 1950, le Centre de Rééducation dont l’intérêt sera souligné plus loin.