On ne peut pas évoquer la bataille de Malplaquet sans citer le nom d'Arthur Barbera. Le bavaisien décédé en 2012 consacrait depuis 1976 une grande partie de sa vie à cette bataille et à l'histoire du Bavaisis.
Arthur Barbera avait amassé, au fil des années, des milliers de documents sur cet épisode sanglant et lui avait dédié le Musée du 11 septembre 1709 situé rue des Juifs à Bavay où figuraient les documents évoqués plus haut mais aussi toutes sortes d'objets (boulets, balles, épées...).
En 1981, Arthur Barbera crée son association, "Europe mémoire collective". Elle développe le premier circuit de randonnée sur le site de la bataille, met en place la première reconstitution historique, organise des visites guidées, des expositions itinérantes, mais aussi les spectacles, notamment la Nuit des fantômes, en 1999, et les très célébrées cérémonies du Tricentenaire de la bataille, en 2009.
Cet important travail valut à ce Bavaisien d'être fait Chevalier de l'ordre des arts et lettres et de correspondre avec des personnalités et des historiens éminents.
La maison qui abrite le musée devait être vendue et le contenu du musée censé emménager à Taisnières-sur-Hon. Comme un retour aux sources, puisqu'au début des années 1980, le musée avait ouvert dans le village, à l'école de Malplaquet, avant de partir à Bavay. « Nous avons acheté la collection, confirme encore Jean-Paul Legrand. Nous n'avons pas encore d'endroit où la mettre.
Source VDN du 29 juin 2012
La bataille de Malplaquet
● Vers la bataille
L’armée de Marlborough et du prince Eugène s’élève à 100 000 hommes. Les deux hommes décident d’assiéger Tournai, aux fortifications redoutables, dont la citadelle bat la chamade le 3 septembre. Entre temps, Surville est prise le 28 juillet par les Alliés. Après la chute de Tournai, Villars se prépare à la bataille que le roi avait jusque-là déconseillé, la jugeant périlleuse. Louis XIV écrit au maréchal : « Si Mons devait suivre le sort de Tournai, notre cause est ruinée ; vous devez secourir la garnison par tout moyen en votre pouvoir ; le coût n’a pas d’importance ; le salut de la France est en jeu ». Du fait de la situation de la France, Villars est l’homme qui peut perdre la guerre en un après-midi.
Les Français creusent des lignes de défense et des fortifications. Villars dispose de 60 000 fantassins, de 15 000 et 20 000 cavaliers et de 60 canons ; Marlborough et Eugène totalisent 70 000 fantassins, 25 000 à 30 000 cavaliers et 100 canons. Villars commande la gauche française, Boufflers la droite.
Villars a tiré la leçon des précédentes défaites face à Marlborough : il sait que celui-ci attaque d’abord les flancs pour dégarnir le centre ennemi avant de l’enfoncer. L’armée française s’ancre à gauche dans le bois de Sars, à droite dans le bois des Lanières. Le terrain découvert au centre peut être balayé par trois feux défensifs : si Marlborough utilise sa tactique préférée, le prix à payer sera lourd.
Le moment décisif arrive à 13h30, lorsque la cavalerie alliée décide d’enfoncer le centre français, conformément à la tactique favorite de Marlborough. L’infanterie alliée qui est sur les flancs français se retire. Boufflers, qui a pris le commandement général, prévient cette attaque en conduisant personnellement les cavaliers de la Maison du roi et de la Gendarmerie dans une charge contre les cavaliers ennemis. La droite française est à nouveau attaquée mais cette-fois une partie des fantassins français cèdent et fuient.
D’autre part, l’artillerie française manque de munitions.
Au niveau de la charge de cavalerie, les Français se battent héroïquement. Le marquis de Quincy témoigne : « Les Gardes du Roy arrivèrent et ne furent pas plutôt formés qu’ils tombèrent avec toute la vigueur possible sur la première ligne des ennemis. Ils la renversèrent malgré les mouvements que se donnèrent les princes de Hesse et d’Auvergne qui étaient à leur tête. Les Gardes du Roy tombèrent avec la même vigueur sur la seconde ligne qu’ils enfoncèrent aussi bien que la troisième et la quatrième, et ils n’eurent que la peine de tuer les plus mal montés. » Chez l’ennemi, Schulenberg ne contredit pas le témoignage français. Les escadrons se reforment et charges et contre-charges se succèdent.
Voyant qu’il est impossible de rompre le front ennemi, Boufflers, qui a déjà chargé six fois, décide de battre en retraite (vers 15h).
● L’affrontement
Vers 7h15, les premiers coups de canon sont donnés des deux côtés. L’infanterie française en souffre peu mais la cavalerie française, non abritée, doit essuyer stoïquement une canonnade qui « allait comme une mousqueterie » (La Frézelière). Les canons français n’obtiennent que peu de résultats. Les Alliés regroupent leurs fantassins en colonnes.
C’est sur le bois de Sars, sur la gauche française, que Marlborough et le prince Eugène portent leurs premiers efforts (vers 8h). Les Français résistent bien mais finissent par reculer. Le combat y est très confus. Une demi-heure après l’assaut sur la gauche, les Alliés attaquent la droite française de Boufflers (entre 8h30 et 9h). Le combat y est très intense et les morts s’accumulent, surtout du côté des Alliés : 5000 Hollandais perdent la vie dans l’assaut face à 20 pièces d’artillerie française. « Je n’ai vu nulle part en un si petit espace un nombre si considérable de morts. Ils étaient [...] entassés jusqu’à deux et trois l’un sur l’autre » (Des Bournays). Le prince d’Orange qui mène l’attaque se retire. A 10h, les deux flancs français sont redevenus calmes et les Alliés amènent des renforts pour préparer un nouvel assaut. La droite alliée relance l’assaut sur la gauche française de Villars ; ce dernier, préoccupé, décide de retirer 12 bataillons de son centre pour renforcer la gauche. Voyant cela, Marlborough avertit Orkney de préparer la cavalerie à une charge décisive contre le centre français.
Villars décide de mener une contre-attaque pour déloger les Alliés du bois de Sars. Il mène l’assaut en tête mais un coup de mousquet le blesse au genou. Il essaye de commander encore mais s’évanouit et est transporté hors du champ de bataille. La contre-attaque française s’enlise de ce fait.
Les Français se retirent en très bon ordre au son du tambour avec leurs drapeaux, emportant 65 pièces d’artillerie. Les Alliés sont trop éprouvés pour poursuivre.
Le jour même, Marlborough écrit dans une lettre : « Les Français se sont défendus dans cette action mieux que dans aucune autre bataille à laquelle j’ai assisté » Le duc anglais aurait dit à Schulenberg un mois après la bataille : « Avouez que les Français ont été heureux ce jour là ». Boufflers écrit dans la soirée : « Sire, la suite des malheurs arrivés depuis quelques années aux armes de Votre Majesté avait tellement humilié la nation française que l’on n’osait quasi plus s’avouer Français. J’ose assurer Sire que le nom français n’a jamais été plus estimé ni plus craint qu’il l’est présentement dans toute l’armée des alliés. » L’intendant Bernières écrira le 25 au ministre de la Guerre : « Ce que je trouve heureux dans l’action du 11 de ce mois, c’est que du moins la nation qui était presque déshonorée et perdue de réputation dans l’esprit des ennemis, qui croyaient qu’ils n’avaient qu’à se présenter pour nous intimider et nous battre, la nation dis-je, leur a fait connaître que c’étaient les mêmes Français qui n’ont cédé qu’un petit terrain au plus grand nombre. »
Les Français déplorent 11 000 tués et blessés et seulement 500 prisonniers ; les Alliés laissent quant à eux 21000 hommes (tués ou blessés) dans la bataille, soit un quart de leurs forces. Si la bataille prend la forme d’une défaite pour les Français dans la mesure où ce sont eux qui ont dû abandonner le champ de bataille, il s’agit en réalité une victoire stratégique : l’armée des Alliés a été saignée et la route de Paris est barrée. Villars dit au roi : « Si Dieu nous fait la grâce de perdre une autre bataille semblable, Votre Majesté peut être sûre de la destruction de ses ennemis. ». Malplaquet est la bataille la plus meurtrière de toutes les guerres de Louis XIV. La Gazette de France écrit qu’ « en plus d’un siècle, il n’y a pas eu un seul évènement aussi meurtrier et aussi intense. » Malplaquet est aussi la dernière bataille de Marlborough, qui tombe en disgrâce auprès de la reine Anne.
Page de présentation | ||||||
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