Jusqu'en 1830, la navigation était très difficile sur la Sambre. En fonction des saisons, les crues, le gel ou la sècheresse rendaient son débit très irrégulier ce qui limitait la période de navigation à cinq ou six mois par an.
De nombreux méandres auxquels il fallait ajouter les moulins, les détritus ménagers ou industriels compliquaient également la tâche des bateliers. Le passage des endroits délicats ou en manque d'eau se faisait en libérant une masse d'eau retenue par un barrage, ce qui avait pour effet d'entraîner l'embarcation au delà de la zone posant problème.
Cette manoeuvre délicate et à risques demandaient aux bateliers, une maîtrise absolue de leurs bateaux.
Ces aiwées, nom donné à cette technique de passage, étant payantes, les bateliers se regroupaient pour profiter de la vague. Indispensable aux bateliers, elle perturbait l'alimentation en eau des moulins ce qui n'était pas du goût des meuniers, forgerons et autres usiniers. Pour remonter le courant, les bateaux étaient tirés par des chevaux.
Un canal à bief de partage permet de relier deux vallées, ici la vallée de la Sambre et celle de l'Oise.
Le bief de partage du canal Sambre - Oise se trouve entre l'écluse N° 1 Le Gard vers l'Oise
GPS 50.001504 , 3.680985 à Étreux 02510 (Aisne)
et l'écluse N° 1 de Bois l'Abbaye vers la Sambre. GPS 50.047290, 3.643233
Rejet-de-Beaulieu 59360 (Nord), soit une longueur de 6,924 km.
Ce bief se situe à une altitude de 138,07 m. De part et d'autre de ce bief la navigation s'effectue par paliers établis en fonction du terrain et délimités par des écluses. Pour rejoindre la Sambre à Landrecies (écluse N° 3) il y a trois écluses et deux biefs. L'origine de la Sambre canalisée se situe au point kilométrique 0 (pK0) à environ 350 m en aval de l'écluse de Landrecies d'où le fait que l'écluse de Landrecies se situe sur le canal Sambre - Oise.
Pour la Sambre, la numérotation part donc de ce point pK0 vers l' aval 1, 2, 3, etc comme on peut le voir sur le tracé. C'est donc pour cette raison que deux écluses portent le N°3.
Pour palier au manque de débit et à la baisse du niveau de l'eau en période de sècherese, des machines élévatoires
ont été installées vers 1830. La première, en ce qui concerne l'Avesnois est installée au niveau de l'écluse des Etoquies. Le principe étant de prélever de l'eau dans le bief situé en aval afin d'alimenter le bief situé en amont et ce, jusqu'au bief de partage. Six écluses seront concernées par ces installations dont 4 dans l'Avesnois.
Avant-propos. Le succès obtenu par l'emploi de machines hydrauliques pour élever des eaux dans le bief de partage du canal de la Sambre à l'Oise, nous fait espérer qu'on lira avec intérêt quelques détails sur ce mode d'alimentation. Mais avant de faire la description de l'une de ces machines, que nous avons fait construire l'été dernier, nous croyons nécessaire de donner un historique sommaire de la canalisation de la Sambre, ainsi que du canal de jonction, qui est un ouvrage remarquable d'utilité publique.
C'est en 1824 que le gouvernement belge se décida à canaliser la Sambre sur son territoire à la suite de plusieurs mémoires dressés l'année précédente par M. de Behr, ingénieur en chef des ponts et chaussées.
Des conférences furent ouvertes à cette époque entre ce gouvernement et les autorités françaises pour déterminer le système de navigation à créer dans l'intérêt commun des deux pays. Le projet de joindre la Sambre à l'Oise fut arrêté en principe. En conséquence des dispositions prises à cet égard par notre gouvernement, la concession de la Sambre belge fut adjugée à Bruxelles en juillet 1825, et au mois de septembre suivant, celle de la Sambre française fut également passée à Lille en faveur de M. Michel Foqueur.
Les travaux de la partie de la ligne située sur le territoire belge furent commencés peu de temps après l'adjudication et terminés vers la fin de 1830. Sur la partie française au contraire, les ingénieurs de places de guerre ayant fait des objections sur la disposition des projets, dans l'intérêt militaire, les travaux ne purent être entrepris qu'en 1833 et achevés dans le courant de 1836, et la Sambre ne fut bien navigable pour les grands bateaux, jusqu'à Landrecies , que vers la fin de 1837.
La canalisation de la Sambre française est due aux mémoires et projets (1) présentés par M. J. Cordier, ingénieur en chef directeur des ponts et chaussées à Lille, aujourd'hui inspecteur divisionnaire en retraite, membre de la chambre des députés.
(1) Projets qui ont été modifiés, et dont l'exécution a été dirigée par M. Delaserre, ingénieur des ponts et chaussées.
La Sambre prend sa source dans la forêt du Nouvion, à la limite des départements de l'Aisne et du Nord ; elle passe à Landrecies, Maubeuge, Charleroi et Namur, où cette rivière se jette dans la Meuse après avoir parcouru une étendue de 167 kilomètres, dont 72 en France et 95 en Belgique. Avant sa canalisation, la Sambre, n'était navigable qu'à partir de Landrecies, pour des petits bateaux du port de quarante tonneaux au plus.
La vallée que parcourt cette rivière est une des contrées les plus riches du continent par la production de son sol et de ses mines : elle est couverte de vastes forêts ; des carrières de pierres à bâtir, de marbres, de grès, de castines, bordent son cours. Le minerai de fer y abonde, et le bassin houiller de Charleroi est en partie traversé par la rivière canalisée.
Toutes ces richesses attendaient depuis longtemps un débouché vers la France et un moyen facile de transport sur Paris. La jonction de la Sambre à l'Oise était donc à créer dans l'intérêt commun des deux pays ; cette jonction fut arrêtée en principe lorsque la canalisation de la Sambre belge fut décidée, et une loi du 30 avril 1833 en a autorisé l'exécution.
Les travaux furent commencés dans l'été de 1835 et terminés à peu près à la fin de 1839 ; mais il restait encore à résoudre la question d'alimentation du bief de partage, question difficile et que l'opinion générale a toujours considérée comme étant très-problématique.
L'alimentation du bief de partage du canal de jonction de la Sambre à l'Oise présentait en effet de graves difficultés par suite du relèvement obligé de ce bief, que des considérations militaires concernant la place de Landrecies ont fait fixer à 6.65 au-dessus du niveau des eaux de l'Helpe mineure.
Tous les ruisseaux réunis qui affluent dans le canal, depuis le faîte qui sépare les deux vallées, à Oisy, jusqu'à l'embouchure de l'Helpe, ne donnent en été que le quart environ du volume d'eau nécessaire pour une navigation un peu active, et ceux qui se jettent dans le bief supérieur suffisent à peine pour les imbibitions et l'évaporation. Ainsi, d'après ces circonstances d'ailleurs prévues, il a fallu songer à la création d'une alimentation artificielle qui pût amener dans le bief culminant, 20 000 mètres cubes d'eau par jour, et ce, pendant cinq mois de l'année environ, à partir du 15 mai, époque à laquelle le canal cesse d'être alimenté naturellement par les ruisseaux qui y affluent entre l'écluse nº 1 du versant de l'Oise et la rivière d'Helpe à l'aval de Landrecies.
Cette alimentation artificielle pouvait être établie de deux manières différentes : 1º en faisant remonter de bief en bief le volume de l'Helpe au moyen de machines ; 2º en construisant des réservoirs dans la vallée de Boué. Les deux systèmes ont été employés. Les réservoirs, contenant environ 750 000 mètres cubes d'eau, y compris la réserve du bief de partage, ont été construits depuis 1839 (*) ; mais dès la première année d'épreuve, l'on a reconnu l'insuffisance de ce moyen d'alimentation, et l'on est revenu à l'idée primitive de faire remonter les eaux de l'Helpe mineure jusqu'au bief supérieur, en leur faisant franchir une hauteur de 6m .65, divisée en quatre échelons, savoir : le premier formé par la quatrième écluse du versant de la Sambre en aval de Landrecies, le second par la troisième écluse située dans la traversée de Landrecies, enfin les deux autres par les seconde et première écluses du versant de la Sambre.
L'élévation de l'eau à chaque sas s'opère au moyen d'une machine hydraulique mue par la vapeur. La première de ces machines a été établie à l'écluse du bief de partage, par nous (2), en 1838 ; les deux autres, près des seconde et troisième écluses, par d'autres ingénieurs d'après le même système, et la quatrième a été exécutée l'été dernier d'après nos projets et sous notre direction à la quatrième écluse, la première de la Sambre canalisée. L'extrait que nous donnons de notre mémoire général, a rapport à cette dernière machine, dont le système présente quelques particularités et son application à l'alimentation d'un canal, un véritable intérêt pour les hommes qui ont à s'occuper des voies navigables , ou de travaux hydrauliques, de desséchement de marais, ou enfin d'irrigations sur une grande échelle.
(*) Voir annales des ponts et chaussées, 1er semestre, page 129.
(2) Il est bon de dire ici que nous avons été attaché, comme ingénieur, à l'exécution du canal de jonction , depuis 1834 jusqu'à la fin de 1839, époque à laquelle nous avons été chargé de la navigation de la Sambre française canalisée , où nous avons continué à nous occuper des moyens d'alimentation des biefs supérieurs des deux canaux , dont les intérêts sont communs.
La retenue des biefs de la Sambre canalisée a lieu au moyen de déversoirs ou barrages à poutrelles mobiles, qui sont manœuvrés à l'aide de treuils à engrenages. Ces barrages sont au nombre de 31 c'est-à-dire autant que d'écluses.
Cette pente est rachetée par 38 écluses de différentes chutes.
Des bateaux de 200 tonneaux peuvent circuler sur toute la ligne des canaux de la Sambre à l'Oise.
Description de la machine d'alimentation établie en 1842, à l'écluse N°1 de la Sambre française canalisée.
La quatrième écluse du versant de la Sambre, portant le nº 1 de la Sambre française canalisée, est située à 3 000 mètres en aval de Landrecies, à la hauteur du village des Étoquies. La machine d'alimentation dont nous allons
donner la description est placée au droit de cette écluse du canal de jonction de la Sambre à l'Oise.
Cette machine prend les eaux de l'Helpe dans le bief inférieur, où elles affluent, et les verse dans celui supérieur en leur faisant franchir une hauteur de 1.75 m, afin d'avoir toujours une réserve de 0.30 m de hauteur en cas d'accident.
La même opération a lieu au sas Nº 3 de Landrecies, Nº 2 d'Ors, et Nº 1 du Bois-de-l'Abbaye, où commence le bief de partage.
La dite machine est établie sur la plate-forme de droite de l'écluse. Le bâtiment qui la renferme est divisé en trois compartiments : à droite est le local de la chaudière avec un espace réservé pour en placer une deuxième au besoin ; à gauche est la machine hydraulique, et au milieu la machine à vapeur, avec un étage pour servir de logement à un employé.
Pour mettre les eaux du bief inférieur en communication avec le puisard de la vis hydraulique, un aqueduc de 2 mètres d'ouverture a été établi sous la digue à l'aval de l'écluse, fig. 1 ; le canal qui fait suite à cet aqueduc a 2 mètres de largeur au plafond ; il est endigué pour empêcher que les grandes inondations d'hiver ne se jettent
dans le bief et n'occasionnent des dommages. Le volume d'eau élevé par la machine arrive dans le bief supérieur au moyen d'un deuxième aqueduc *bb'* construit sous la plate-forme du sas.
Les eaux du contre-fossé de droite étant à un niveau inférieur à celui de l'étiage du canal, et la hauteur des prairies ne permettant pas de les relever pour les amener à la machine et les verser dans le bief d'amont, ces eaux continuent à couler derrière la digue et vont se verser dans la Sambre à l'aval de l'écluse N° 2. Le volume des eaux de ce contre- fossé a été de 1 200 mètres cubes par 24 heures pendant les grandes sècheresses de 1842.
Comme la force de la machine à vapeur ne sera consacrée à l'alimentation du canal que pendant quatre mois de l'année au plus, et que pendant ce temps même elle n'aura que douze heures par jour environ à fonctionner, des dispositions ont été prises afin de pouvoir utiliser cette machine à faire mouvoir une usine, lorsque les besoins de la navigation le permettront. Le bâtiment
*c* fig. 1, indiqué par un ponctué à côté de la cage des machines, pourra être établi ultérieurement et renfermer un établissement industriel, tel que moulin au blé, scierie au marbre ou
au bois, forge ou enfin toute autre usine au fer. Le terrain contenant 28 ares qui se trouve clos par le fossé de droite a été acheté dans cette vue, et l'arbre qui communique le mouvement à la machine hydraulique est disposé de manière à recevoir une allonge pour que plus tard il puisse mettre en jeu l'usine projetée.
Description de la machine hydraulique.
La machine hydraulique ou vis ouverte a 1.59 m de diamètre ; sa longueur est de 6.10 m depuis le pivot de la crapaudine jusqu'au collet de la roue d'engrenage qui lui imprime son mouvement de rotation . Le diamètre de l'arbre qui porte la spirale est de 0.35 m ; cet arbre est en bois de chêne ainsi que les planchettes des spires qui ont 25 mm d'épaisseur.
Deux rubans en fer, fixés par des rivets de chaque côté des hélices, maintiennent tout le système de la machine et sont disposés de manière à empêcher la flexion, chose très-importante dans l'établissement de l'appareil. Les extrémités de ces hélices sont consolidées par un cercle en fer et des contre-fiches qui empêchent que les espaces hydrophores ne cèdent à l'action de l'eau dans le sens longitudinal de la vis lorsqu'elle fonctionne. Le tourillon qui porte la machine et la roue d'engrenage de son axe, fig. 7, sont en fer de fonte ; ils sont encastrés en forme de croix dans l'arbre et solidement fixés par des cercles en fer.
La machine telle que nous venons d'en donner la description agit dans une voûte renversée ou berceau établi en pierres de taille, fig. 6. Ce berceau a 33 degrés d'inclinaison par rapport à l'horizon ; il est important qu'il soit exécuté avec une grande précision, et lorsque l'appareil ne doit pas être à demeure, on peut, sans inconvénient, l'établir en bois, ce qui est plus facile et plus économique.
Le jeu de la vis dans le berceau n'est que de 5 mm, mais on pourrait l'augmenter d'autant sans nuire sensiblement à l'effet utile de l'appareil.
La vitesse de son mouvement circulaire est de 40 à 43 révolutions par minute, il serait nuisible d'augmenter ou de diminuer de beaucoup cette vitesse.
Pour que la machine puisse fonctionner avec toute sa puissance, il faut que la hauteur de l'eau dans le puisard soit d'un mètre ; mais afin de régler le volume qu'elle peut enlever et la charge qui correspond au maximum de l'effet utile, une vanne mobile
*d* est placée à l'entrée de ce puisard, fig. 1 et 4.
Le dégorgement de l'eau qui se trouve engagée dans les spires, s'opère de la manière indiquée à cette coupe ; il convient que le niveau du réservoir d'amont ne soit guère plus élevé que la
crête du berceau, et autant que possible, il faut qu'il soit à la même hauteur ou au-dessous du berceau, et autant que possible, il faut qu'il soit à la même hauteur ou au-dessous.
La crapaudine inférieure, dont les dispositions sont indiquées fig. 9, est la pièce de la machine qui a le plus de fatigue et qu'il est important de bien établir. Cette crapaudine est en fonte de fer ; le pivot est en acier trempé, ainsi que la capsule avec laquelle il est en contact. La pierre qui porte tout le système dans le puisard de la vis, pèse 3 000 kilogrammes environ ; elle est solidement posée sur un massif de maçonnerie, afin d'obtenir une grande stabilité.
Quant à la génération de cette machine hydraulique, d'où dépend son effet utile vraiment remarquable, elle se trouve détaillée dans l'épure que nous en donnons, fig. 8 et 11. L'inclinaison de la petite hélice par rapport à l'axe de l'arbre est de 35 degrés, et celle de la grande hélice de 72 degrés.
Observations. Toutes les dispositions dont nous venons de donner le développement ont été arrêtées à la suite de l'expérience que nous avons acquise en 1838, époque à laquelle nous avons fait établir la machine de l'écluse de l'Abbaye, à l'origine du bief de partage. Cette machine, la première de son genre qui ait été établie en France pour l'alimentation d'un canal, nous a permis d'étudier tous les perfectionnements dont elle était encore susceptible dans son ensemble. C'est ainsi que nous avons apporté quelques changements à la génération de celle que nous venons de décrire. En diminuant la vitesse de son mouvement de rotation, ainsi que son diamètre, nous avons obtenu un plus grand résultat, ce qui paraît être en contradiction avec la théorie, mais n'est pas moins un fait bien constaté par des épreuves. La machine de l'écluse de l'Abbaye fait 55 à 58 révolutions par minute, au lieu de 40 à 43 que fait celle du sas des Etoquies. Puisque chaque tour de spire déverse une certaine quantité d'eau, il devrait s'ensuivre, d'après le calcul, que plus la vitesse du mouvement circulaire est grande, plus la quantité d'eau élevée par la vis doit être considérable. Il n'en est pas ainsi cependant dans la pratique : la force centrifuge, dont l'action est proportionnelle à la vitesse de la machine, vient contrarier l'entrée du fluide dans les espaces hydrophores, et nuit par là à l'effet utile de l'appareil. Nous ferons observer, d'ailleurs, que la théorie est d'un faible secours pour déterminer les meilleures dispositions à donner à la vis ouverte dont nous nous occupons. La pratique seule a été notre guide en dernier lieu, et c'est d'après elle que nous avons arrêté la génération de la machine construite l'été dernier à la première écluse de la Sambre française canalisée.
Résultat obtenu. - Épreuves. Cette machine donne 0.347 m cubes d'eau par chaque tour de spire lorsqu'elle travaille à pleine charge, soit par seconde 730 litres, et par jour 63 mille mètres cubes, à une hauteur de 1.75 m, comprise entre les deux réservoirs.
La force de la machine à vapeur, qui sert de moteur, est proportionnelle au volume d'eau que la vis peut élever ; nous avons calculé sur 26 chevaux, lors des épreuves que nous avons faites en juin et octobre dernier, et il est résulté de ces épreuves, que le travail utile de la machine hydraulique est d'environ 0.95 m de celui développé par le moteur. Ce résultat est vraiment remarquable. En effet, de toutes les machines connues jusqu'à ce jour pour élever des masses d'eau à de faibles hauteurs, il n'y a rien de comparable à la vis ouverte établie dans les conditions que nous venons d'indiquer.
Cette machine est aussi simple qu'utile ; son entretien n'est pas coûteux, et, lorsqu'elle est bien montée, elle n'est pas sujette à se déranger, comme le font à chaque instant la plupart des autres machines à épuisement. Le résultat obtenu dépend : 1º de la génération de la vis, qui a été combinée de manière à ce que les espaces hydrophores fussent les plus grands possibles ; 2° de l'inclinaison de la machine par rapport à l'horizon ; 3º de sa vitesse dans le mouvement circulaire ; 4° de son diamètre plus ou moins grand ; 5º de son immersion dans le réservoir inférieur, et enfin de la manière dont l'eau s'introduit dans les spires.
Toutes ces conditions ou dispositions, que la pratique nous a fait reconnaître, sont figurées dans les dessins joints à cette notice.
Les deux machines, à vapeur et hydraulique ont été construites d'après nos projets, à l'établissement de M. Hallette, à Arras , établissement recommandable pour la bonne exécution et sous tous les rapports.
De l'usage qu'on peut faire du système de machine dont nous venons de donner la description et le travail utile. Nous avons déjà dit que le canal de jonction de la Sambre à l'Oise était alimenté artificiellement au moyen du système de machine en question. Nous avons dit également que le premier de ces appareils avait été établi par nous en 1838. Il est bon d'ajouter qu'à partir de cette époque d'autres ingénieurs ont été chargés des ouvrages d'alimentation à la suite d'un procès entre les concessionnaires titulaires et la société anonyme. Ces ingénieurs ont dressé de nouveaux projets ; ils ont eu la pensée d'établir les trois réservoirs ; mais il a été reconnu que ce moyen d'alimentation devenait trop coûteux pour le compléter de manière à pouvoir emménager 3 ooo ooo de mètres cubes d'eau, et l'on est revenu à notre idée d'élever le produit de l'Helpe mineure par les machines qui font l'objet de cette notice.
Au printemps prochain tous les travaux seront terminés ; la machine en construction au sas d'Ors, qui forme le troisième échelon, sera achevée, et dès qu'elle pourra fonctionner, nous avons la certitude que la question d'alimentation du canal de jonction sera enfin résolue, quel que soit le développement probable de la navigation, question que des ingénieurs éminents avaient toujours considérée comme étant très-problématique.
Tous les systèmes pour l'alimentation d'un canal à bief de partage, offrent des inconvénients dès que celui-ci ne peut recevoir, directement des cours d'eau capables d'entretenir son niveau. Celui par des machines semble d'abord présenter les plus graves on peut se dire en effet,
que si ces machines ne sont pas doubles, il suffit du bris d'un appareil pour que la navigation soit interrompue en attendant l'exécution des réparations qui pourraient survenir ; mais nous ferons observer : 1º que la vis hydraulique dont nous nous sommes occupé ne peut pour ainsi dire pas se déranger ; 2º que pour ce qui regarde le moteur, on sait qu'une machine à vapeur bien établie peut fonctionner très-longtemps sans qu'on ait besoin d'y toucher ; 3° que même ce moteur vint-il à manquer, douze jours au plus suffisent sur le canal de jonction pour remplacer la pièce la plus importante du mécanisme qui pourrait se briser.
Cependant, comme il est essentiel de garantir la navigation contre toute espèce d'éventualité, nous venons de nous occuper des projets d'une machine mobile qu'on pourra conduire d'un bief à l'autre, et faire fonctionner en moins de dix heures de temps dans le cas où il arriverait un accident à un des appareils fixes. Cette machine pourra élever à 2.30 , environ 20 mille mètres cubes d'eau par jour, c'est à dire beaucoup plus qu'il n'en faut pour les besoins du canal ; et dans le cas où le volume de l'Helpe mineure ne serait pas suffisant pendant les grandes sècheresses, notre machine mobile permettra de faire remonter celui de l'Helpe majeure qui se jette dans la Sambre à l'aval de la troisième écluse. La dépense pour l'exécution de notre projet ne dépassera pas 30 mille francs.
D'après ce que nous venons de dire et d'après notre conviction basée d'ailleurs sur l'expérience, le système d'alimentation mis en pratique sur le canal de jonction de la Sambre à l'Oise présente toute la sécurité possible et une économie notable sur l'alimentation au moyen de réservoirs supérieurs, comme il en existe à plusieurs de nos grandes lignes navigables. Nous pensons donc qu'il peut être appliqué avec un grand succès aux canaux qui manquent d'eau pendant une partie de l'année, bien entendu à ceux de ces canaux qui permettraient de relever, de bief en bief, jusqu'à 15 mètres de hauteur au besoin, le volume d'une rivière qui coulerait sur un des versants du bief de partage. Au delà de cette hauteur, nous ne sommes pas sûr que l'alimentation par des machines serait plus avantageuse que par des réservoirs supérieurs, lorsqu'il y a possibilité d'en établir. L'avantage dépend d'ailleurs des dispositions des contrées où l'application devrait en être faite, et du prix des combustibles pour la marche des moteurs.
La machine hydraulique, telle que nous l'avons décrite, peut élever l'eau d'un seul jet jusqu'à 4 mètres de hauteur au moins entre les deux réservoirs. Il ne serait pas prudent de dépasser cette limite à cause de la flexion de la vis, flexion qui serait à craindre et qui rendrait le mouvement de l'appareil impossible, si l'arbre qui porte les hélices avait trop de portée entre ses extrémités.
Non seulement cet appareil peut être d'une grande utilité pour l'alimentation d'un canal ainsi que nous venons de l'expliquer, mais encore pour les épuisements d'eau lorsqu'on a des ouvrages hydrauliques à établir. Si les épuisements doivent durer longtemps, et qu'il y ait des sources considérables à maîtriser, il convient de l'établir avec un moteur à vapeur, et, dans le cas contraire, on peut le mettre en jeu au moyen d'un manège. Son établissement coûtera environ 23 000 fr. , avec une machine à vapeur, et 7 000 fr. à peu près avec un manège. Le résultat que donnera un seul appareil qui coûtera 23 000 fr. sera à peu près égal à celui qu'on peut obtenir avec 85 vis d'Archimède, mues par 255 hommes, et le prix de chaque mille mètres cubes d'eau élevés à un mètre ne reviendra guère qu'à 1.10 , tandis qu'il revient à 18 fr. environ par les moyens ordinaires.
La machine en question peut encore être employée avec un grand avantage au desséchement des marais et comme moyen d'irrigation dans les régions où le sol n'est productif qu'autant qu'il est arrosé, soit naturellement, soit artificiellement, par les cours d'eau qui le traversent. Cette machine peut également servir avec succès à étendre l'inondation autour d'une place forte, coupée par une rivière dont le niveau ne serait qu'à quelques mètres au dessous de celui des fossés de cette place ou de l'inondation à opérer.
Ecluse et halte nautique de Landrecies
Après la réouverture de la Sambre à la navigation, le 1er juillet 2022, la fréquentation des plaisanciers s'est amplifiée. Située à la porte de l'Avesnois, la nouvelle halte nautique inaugurée en juin 2023, est donc la bienvenue et c'est un véritable atout pour le tourisme local. Ouverte à tous, c'est avant tout un lieu destiné à la détente. Ses équipements en font un endroit familial, pour flâner, pique-niquer ou faire profiter les enfants de l'aire de jeux aménagée à quelques mètres du bord de Sambre. Des nouvelles activités comme les bateaux électriques ou le kayak devraient prochainement être proposées. L'aménagement dispose d'une aire de quatre places gratuites pour les camping-cars .
Pages dédiées à la commune : Landrecies, la ville, Histoire et patrimoine.Sommaire |
Ecluse des Etoquies
La Rouge Mer, la légende.
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Ecluse d'Hachette
La machine à Robert
Vers 1838 fut entreprise la construction d'un canal qui devait relier la Sambre à l'Oise, et favoriser ainsi les échanges commerciaux entre la Capitale, les régions de l'Oise, de l'Aisne, du Nord, la Belgique et la Hollande.
Cette entreprise succédait à diverses phases d'aménagements le plus souvent locaux qui du 17 ème au début du 19ème siècle, de Mazarin aux moines des Abbayes de Maroilles et d'Hautmont, s'étaient développées au gré des intérêts politiques, commerciaux et militaires.
La liaison des 2 vallées nécessita le creusement de 67 km de canal entre Landrecies et Lafère et la construction de 38 écluses. L'enfoncement de 1,80 m devait permettre le passage à 250 T des bateaux du type Freycinet (38,5 m x 5,5 m).
Pour alimenter en eau cette voie artificielle, 6 stations élévatoires furent implantées.
Ainsi l'opération consistait-elle à remonter par pompage l'eau de la Sambre de bief en bief, entre Sassegnies et Bois l'Abbaye, sur un parcours de 23 km, du Nord au Sud, de l'aval vers l'amont jusqu'au bief de partage, point culminant et jonction des 2 versants du canal.
La station élévatoire d'Hachette, qui constituait le deuxième maillon de la chaîne, fut donc installée vers 1859. Elle était mue par une machine à vapeur, qui fonctionna jusqu'en 1974, soit pendant 170 années. De conception simple et robuste, cette machine à double effet, conçue par James Watt (1756 - 1819 alliait la puissance et la majestuosité.
Son installation est compartimentée et se réparti à l'intérieur de 3 pièces contigües. La première contient le four et la chaudière, la seconde, la machine proprement dite, la troisième abrite la vis d'Archimède.
Le four, tapissé de briques réfractaires, contient deux bouilleurs tubulaires et une chaudière cylindrique. Au dessus, et entouré également de briques réfractaires, un dôme en fonte aciérée renfermait la vapeur sous pression à 7kg. Six heures étaient nécessaires à l'allumage et à la mise sous pression, avec des fagots, du gas oil et du charbon. Tous les quarts d'heure, il fallait enfourner les briquettes à la pelle, un stock de 10 tonnes étant conservé dans la pièce attenante. Le charbon venait des mines d'Anzin et d'Aniches.
Dernière de ce type à fonctionner en Europe, elle fut définitivement remplacée en 1974 par deux pompes électriques de 1000 m3. Dans la seconde pièce, on découvre la machine avec ses 2 cylindres à haute et basse pression, principe du double effet, avec leur tiroir qui régulait l'admission de la vapeur, elle même contrôlée en fonction de la vitesse par le régulateur à boules.
Elle est appelée familièrement "machine à Robert" en référence à Robert Deflond, le mécanicien chargé de son fonctionnement. Elle est la propriété de Voies navigables de France, établissement public industriel et commercial. Est classé : l'ensemble du mécanisme de la machine élévatoire composé d'une machine à vapeur, d 'un four, d'une vis d'Archimède et d'une chaudière. Le bâtiment qui abrite l'ensemble du mécanisme (cad. A 22) est inscrit par arrêté du 16 décembre 1985 et par arrêté du 9 novembre 1987.
Les cylindres transmettaient le mouvement au grand balancier de 3,37 m de longueur soutenu par un portique triangulaire de 3 m de hauteur. Le balancier dans son mouvement frôlait la charpente du bâtiment. Il est en fonte moulée ainsi que le portique, la bielle et le volant. Un condensateur permettait de récupérer l'eau chaude qui était renvoyée à la chaudière par un injecteur.
Enfin, dans le troisième local, plus étroit, se trouve sous la voûte inclinée, la vis d'Archimède "l'Escargot" comme on l'appelle. Elle est reliée à la machine par deux roues dentées de 1,30 m de diamètre en fonte aciérée. Celles de l'Escargot, possède des dents en bois.
L'Escargot, long de 5 m puisait l'eau du bras de décharge à l'aval du barrage et la remontait à l'amont. Il tournait à raison de 32 tours minute. Son diamètre est de 1,80 m. Il se compose d'un tambour en tôle sur lequel est boulonnée la spirale.
Un seul homme était affecté au fonctionnement et à l'entretien de l'ensemble. Selon les périodes, en particulier pendant la sécheresse, la machine tournait 16 à 18 h par jour, voire même plusieurs jours et nuits sans interruption.
Les réparations étaient effectuées l'hiver et le Service des Mines contrôlait tout les 10 ans l'état de la chaudière.
Elle a été construite en Belgique, hormis la chaudière fabriquée par la Société
anonyme de construction et de galvanisation d'Anzin.
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Sommaire |
La halte nautique de Leval
Ecluse et halte nautique de Berlaimont
Le bras mort d'Aymeries
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Ecluse de Pont sur Sambre
La halte nautique de Pont-sur-Sambre
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Ecluse de Quartes à Pont sur Sambre
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Pause historique : l'aqueduc romain Floursies-Bavay.
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La halte nautique de Boussières-sur-Sambre
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L'écluse d'Hautmont.
Le port de plaisance d'Hautmont.
Anecdote
Ecluse et halte nautique de Maubeuge
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La halte nautique de Boussois
Ecluse de Marpent
Le Club nautique de Marpent
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La halte nautique de Jeumont