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Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1837 (textes numérisés)
Maroilles, noms anciens : Maricoloe, 667, Miroeus I, 9. - Marigilum, 750, diplôme de Pepin. - Marilioe, 870, Miroeus I, 31. - Marellias, id. IV, 175. - Mariculas, 921, id. 36. - Mariclas, 1131, charte de l'évêque de Cambrai, Liétard. - Maricolis, 1237, Bulle du pape Grégoire IX. - Maroiles, 1240, Lettre d'Arnulphe, abbé de Maroilles. - Marolles, 1273, pierre tombale du cloître de l'abbaye. - Maroilles, 1296, sentence arbitrale du comte de Hainaut. - Maroles, 1349, Pouillé de Cambrai. - Maroiles, 1495, 4me cart. du Hainaut. - Mareolioe. - Mariliacum. - Maureclias. - Mareclioe. - Marelloe, dans les chartes latines.
Monuments : Traces de deux forts qui défendaient la commune de Maroilles au moyen-âge; l'un au-dessus, l'autre au-dessous du village. Tous deux ont été démolis dans le XVIIe siècle.
Certaines portions conservées de l'abbaye de Maroilles sont aujourd'hui transformées en habitations particulières.
L'église de Maroilles a été reconstruite, partie en 1729 et partie en 1768. Elle renferme les orgues de l'abbaye.
La cloche date de 1740.
Maison commune bâtie en 1804.
Le portail de l'église de l'abbaye de Maroilles a été replacé, en 1812, sur la place publique, où il forme un arc de triomphe.
Faits historiques : Maroilles doit son origine à l'abbaye de bénédictins fondée en cet endroit par Chombert, comte de Famars, qui la construisit en 652. Saint Humbert l'agrandit considérablement, la dota de tous ses biens en 667 et défricha le terrain, de sorte qu'il en est regardé comme fondateur et premier abbé.
Compris dans le lot de Charles-le-Chauve, lors du partage du royaume de Lothaire, en 870.
Le village de Maroilles fut érigé en commune dans le XIIe ou dans le XIIIe siècle. L'époque de cette institution n'est pas connue d'une manière précise, mais il est constant que les privilèges concédés à ce sujet aux
habitans existaient dès avant 1245, puisqu'ils se trouvent rappelés et confirmés dans une loi de police consentie en décembre de cette année devant Guy, évêque de Cambrai, entre les abbés et religieux du
village et les hommes des quatre villes de Maroilles, Noyelles, Taisnières et Marbaix.
Cette loi de police ou concordat avait principalement pour objet de régler l'exercice de la justice dans les terres dépendant de l'abbaye de Maroilles, ainsi que les compositions pécuniaires et autres auxquelles étaient assujettis les coupables, et de déterminer le nombre et le mode d'élection des échevins et jurés de chacune des quatre communes de la circonscription.
Les bâtimens du monastère de Maroilles, qui avaient été construits sur la rive gauche de la Petite-Helpe, furent entièrement ruinés et détruits en 1521, lorsque le duc de Vendôme s'empara de Landrecies, qu'il fit raser, ainsi que Maroilles et plusieurs autres places ouvertes du voisinage. Les moines prirent alors des mesures pour le reconstruire et recoururent en cette circonstance à la charité des fidèles. Ils n'en obtinrent que de faibles sommes; néanmoins, la réédification eut lieu en 1523, mais elle obligea le
couvent à contracter des emprunts qu'il ne put rembourser que longtemps après. Le nouveau monastère fut bâti dans de grandes proportions, à proximité de l'ancien, mais sur la rive opposée de a rivière, où la situation était beaucoup plus agréable et où cependant il n'existait encore aucune habitation, ce côté n'étant alors couvert que de terrains boisés et de prairies fangeuses qui ont fait place avec le temps au beau village de Maroilles.
François 1er, ayant renouvelé la guerre avec Charles V, en 1543, vint établir ses troupes devant Landrecies et se logea, lui même, à l'abbaye de Maroilles.
L'archiduc Léopold, gouverneur des Pays-Bas, établit son quartier général dans ce village, lors du siège qu'il fit, en 1647, de la place de Landrecies.
Pendant les guerres de la Fronde, en 1651, Maroilles fut pillé par le général Rose, commandant des troupes allemandes au service de France.
Le 22 octobre 1655, l'armée française, commandée par Turenne, passa à Maroilles après le rétablissement des fortifications de Condé, et se dirigea ensuite sur Saint-Quentin.
Pendant les campagnes suivantes de Louis XIV dans le Hainaut jusqu'à la paix des Pyrénées, la contrée, alternativement livrée à la merci des puissances belligérantes, fut accablée d'impôts, de réquisitions et de logemens militaires, à tel point qu'une grande partie des habitans émigra, abandonnant le pays où l'on ne trouvait plus ni repos ni sécurité.
En effet, pour ne citer que quelques faits isolés, il suffira de dire qu'en 1665, il arriva en masse à l'abbaye de Maroilles, pour y loger et séjourner, vingt-trois régimens complets de Lorrains, commandés par le duc François, nouvellement attaché au service de France ; et qu'en 1657, l'armée de don Juan d'Autriche, s'étant arrêtée, du 8 au 16 août, dans le village de Maroilles, causa des torts incalculables aux malheureux cultivateurs de cette localité et des villages voisins, qui n'obtenaient quelque repos qu'au moyen de sauves-gardes chèrement payées.
Les guerres de 1706 à 1713, terminées par la paix d'Utrecht, désolèrent encore cette contrée.
Les Hollandais, sous les ordres du prince Eugène de Savoie, la ravagèrent en 1712. Le village de Maroilles fournit seul durant cette période désastreuse, plus de 100 000 livres de France, somme énorme pour ce temps-là.
Pendant la campagne de 1730, 10000 hommes cantonnèrent dans le village de
Maroilles et ses environs, du 1er au 4 juillet, avant de se rendre à Aymeries, où ils campèrent. L'abbaye fut alors occupée par l'état-major de cette troupe.
Un autre fléau, la peste, ravagea, en 1718, Maroilles et les villages environnans.
Le 28 juillet 1789, l'abbaye est dévastée, pillée et saccagée par les populations des villages voisins comme tous les autres établissemens religieux. Elle fut vendue en 1791 et ses batimens démolis en 1794.
Quelques locaux seulement ont échappé au marteau des acquéreurs; ce sont la blanchisserie, la menuiserie, une portion du quartier des étrangers, le comptoir, la laiterie et l'habitation du portier. Les batimens qui ont servi, en 1815, au casernement des troupes russes sont maintenant occupés par différens particuliers.
Lors du siège de la place de Landrecies, qui, en 1794, fut prise et reprise successivement, Maroilles fut saccagé et eut une partie de ses habitations incendiée, principalement dans la rue Basse.
Avant la révolution, ce village faisait partie de la prévôté du Quesnoy. En 1790, il fut chef-lieu de canton, et en l'an X compris dans celui de Landrecies.
Personnages remarquables : Le monastère de Maroilles a produit quelques savans : l'abbé don Simon Bosquier, qui a donné en vers latins la vie de saint Humbert; un religieux anonyme, qui a aussi composé en latin la vie de ce saint; don François Blanquart, qui a traduit ce dernier ouvrage en français; l'abbé Fred d'Yves, qui a recueilli des mémoires pour servir à l'histoire de son temps; don Humbert de Briastre, auteur de divers écrits , etc.
D'après le dictionnaire historique, critique et bibliographique, publié en 1823, chez Ménard et Désenne, le P. Wastelain, jésuite , auteur de la description de la Gaule-Belgique, serait né à Maroilles, en 1694. Son acte de naissance n'a cependant pas été trouvé dans les registres de baptêmes de la commune, compulsés avec soin, de 1692 à 1696. Il y a erreur, au moins, dans la date indiquée par ce dictionnaire.
La population de Maroilles était, en 1800, de 2170 âmes. Ce nombre d'habitans n'a guère augmenté depuis lors, le dernier recensement opéré en 1836 ne portant que 2183 individus.
Maroilles a une superficie de 2193 hectares, dont 1856 en prés, 209 en terres à labour, 15 en jardins, 2 en oseraies, 4 en digues, 14 en propriétés bâties, 72 en routes et chemins, et 21 en rivières.
On y cultive le blé, l'avoine, l'escourgeon, l'épeautre et les pommes de terre. Le sol de cette localité est peu favorable à la production des céréales; aussi les neuf-dixièmes du territoire sont-ils en nature d'herbage, comme l'annonce le détail qui précède.
Maroilles a obtenu par un décret du 21 septembre 1812, l'autorisation d'établir une foire le premier lundi de chaque mois. Cette foire est assez fréquentée et l'on y vend principalement des bestiaux, ainsi que beaucoup de menus objets de mercerie, quincaillerie, boissellerie, etc.
Maroilles est une commune parmi les plus prospères de l'arrondissement d'Avesnes; elle est le centre de l'immense fabrication de ces excellents fromages qui se consomment dans une grande partie de la France. Il existe dans ce village 3 brasseries et 2 moulins à farine mus par l'eau.
Hameaux et lieux dits: La Basse-Maroilles. L'abbaye. La rue des Juifs. Le Calvaire. N.-D des Haies. La Prairie. Le petit Marais. La Prée Berteau.
L'église Saint-Humbert de Maroilles a été bâtie au XVIe siècle puis entièrement reconstruite en trois étapes au XVIIIe : de 1729 à 1737 sont repris la tour du clocher et son couvrement, en 1738 débutent les travaux des murs latéraux et le choeur est réaménagé en 1768. Une petite visite vous permettra de découvrir un intérieur particulièrement riche : Les remarquables vitraux représentant les 12 apôtres ont été réalisés par les maîtres-verriers des ateliers Olivier Durieux actifs de 1870 à 1898 à Aulnoye-Aymeries.
Le tabernacle à tambour tournant est surmonté d'un grand christ en cuivre doré. Il est accosté de colonnes corinthiennes supportant un entablement dont le milieu s'orne d'un baldaquin. Le maître-autel est en bois et marbre noir veiné avec appliques en marbre blanc. Il est encadré de deux statues d'anges en ronde bosse. Les boiseries de chêne appliquées sur les murs du choeur et qui se développent sur plus de vingt mètres de longueur sont l'oeuvre des frères François et Pierre Troyaux menuisiers locaux du XVIIIe siècle.
De nombreux bustes et tableaux sont présents, dont les scènes de Ste Catherine de Sienne. Ci-dessus, le mariage mystique (Vaast Bellegambe, connu de 1598 à 1640)
De nombreuses pierres tombales gravées, datant pour la plupart des XVIIe et XVIIIe siècles, recouvrent le sol dallé ainsi qu’un pan de mur extérieur de l’église: il s’agit de dalles funéraires comportant des épitaphes d’anciens notables locaux ensevelis avec auprès d’eux, leur épouse.
La maison commune de Maroilles est installée en 1791 dans l'ancien "greffe d'auditoire de la défunte juridiction seigneuriale" qui date du 17e siècle . Au 19e siècle, la mairie accueille de nombreuses fonctions : à la suite de la Révolution, elle abrite le presbytère jusqu'en 1837, l'école de garçons transférée en 1872 derrière l'église et la salle de musique. En 1875, l'architecte Gustave Meurant et l'entrepreneur Alphonse Tessier rajoutent une aile perpendiculaire à la mairie destinée à accueillir l'école de filles. Celle-ci est agrandie dès 1882 : l'aile de 1875 est prolongée et un retour est construit jusqu'à la rue du Lieutenant.
La construction d’un kiosque à musique est envisagée en 1909, commandé aux établissements Clovis Cassoret et Frères à Saint-Sauveur Arras, sur le même modèle que ceux de Reims et Cousolre. Finalement, le kiosque actuel, sur un modèle octogonal, n’est construit qu’en 1932.
L' ancienne abbaye de Maroilles est aujourd'hui composée de la grange dîmière, du logis des hôtes, du moulin, des vestiges de la porterie et des comptoirs, ainsi que d'éléments de portique remployés dans un arc de triomphe. La grange dîmière est un vaste volume en rez-de-chaussée agrémenté de fenêtres à arc de couvrement chantourné et de chambranles à bossage en pierre bleue. Elle est couverte d' un toit à deux pans et d' une demi-croupe caractéristique de l' architecture rurale de l' Avesnois.
Sur le linteau on peut lire: "NOTRE DAME DE GRACE PRIEZ POUR NOUS MONSEIGNEUR DE CAMBRAI ACCORDE 40 JOURS DINDULGENCE A TOUS CEUX ET CELLES QUI DUEMENT DISPOSEZ RECITERONT DEVOTEMENT ET A GENOUX DEVANT CETTE CHAPELLE ERIGEE EN L'HONNEUR DE LA SAINTE VIERGE CINQ PATER ET CINQ AVE MARIA 1760".
Une dévotion ancienne à N-D des Haies est attestée, mais l'actuelle chapelle ne date que de 1881. Cette date est portée sous le porche. Un blason provenant de l'abbaye
de Maroilles a été remployé sur le chevet. L'entrée de la chapelle a été rénovée récemment. La dévotion à Notre-Dame-des-Haies est toujours vive.
Elle porte une inscription et une date gravées en façade : "CETTE CHAPELLE FUT ERIGEE A L'HONNEUR DE NOTRE-DAME DES GRACES, SAINT DRUON ET SAINT DONAT PAR NICOLAS JHANNE QUART MARIE DESIREE HONORE SON EPOUSE 1814".
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