Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1838 (textes numérisés)
Pont sur Sambre, noms anciens : Locus quartensis, Itinéraire d'Antonin et Notice de l'Empire. - Ponte, 1096, Titre de l'abb. d'Anchin, Le Carp., pr. II, 14. - Pons, 1186, J. de G., Ann. du Hain. XII, 339. - Pont-Quartes. - Pont-sur-Sambre., doc. divers.
Monuments : Chaussée romaine de Bavai à Reims, Dom Bévy y retrouva, en 1777, le socle de la quatrième borne milliaire portant une curieuse inscription (Voir en bas de page).
Eglise érigée au hameau de Quarte ; bâtie sur l'emplacement d'un temple romain dédié aux nymphes ; en partie démolie en 1790 et restaurée en 1804. Le clocher date de 1783 et la cloche a été fondue la même année.
Il existe à Pont sur Sambre, sur la chaussée Brunehaut, une tour isolée, très-ancienne et dont l'origine est inconnue. Cette tour, dans laquelle se trouvent une horloge, une cloche de 1660 et un cachot, servait, avant la révolution, de chambre de justice.
Faits historiques : Pendant le XIIe siècle, Pont et Quarte formaient deux paroisses distinctes du décanat de Bavai.
Au XIVe, celle de Pont fut réunie à celle de Quarte, qui continua à être de la collation du chapitre de Saint-Géry de Cambrai jusqu'à la Révolution.
Pont, Quarte et Pantegnies faisaient au XIIe siècle partie des domaines du comte de Hainaut; cédés, en 1288, à Bauduin d'Avesnes par le comte Jean II, ces propriétés furent, vers 1305, incorporées dans la terre d'Aymeries et suivirent depuis lors les destinées de cette seigneurie.
Jean d'Avesnes, comte de Hainaut, voulant acquitter quelques dettes dont Baudouin d'Avesnes, sire de Beaumont, lui demandait le paiement, lui donna, par acte du 6 décembre 1288, ainsi qu'à Félicité de Coucy, son épouse, 400 livrées de terre au tournois, à recevoir tous les ans pendant leur vie, et leur assigna pour 85 livres blanches la ville de Pont (Pont-sur-Sambre), avec appendances, excepté les bourgeoisies afforaines que le comte s'y réserve , à charge par eux d'acquitter les cens et rentes et entr'autres 30 sols blancs à Pierron, dit Pivion, chevalier, pour le paiement desquels ils jouiront des fours de Quarte et de Pantignies.
Par lettres datées de septembre 1321 (le vendredi avant la Sainte-Croix), Guillaume, comte de Hainaut, déclare avoir reçu en foi et hommage Jean, roi de Bohême, de Pologne et comte de Luxembourg, à cause des villes et seigneuries de Pont-sur-Sambre, Aymeries, Quarte et Dourlers.
Le même roi Jean vendit la terre de Pont et celle de Quarte an comte de Hainaut, en 1334.
Cet ancien village de Quarte est aujourd'hui un hameau dépendant de Pont sur Sambre. M. Lebeau, dans son intéressant ouvrage sur les antiquités de l'arrondissement d'Avesnes, dit que l'église de Pont sur Sambre est le seul monument restant de l'ancien village de Quarte-Hameau, à qui le voisinage d'une petite flottille romaine donnait jadis quelque importance. Quarte est cité dans l'itinéraire d'Antonin, sous la désignation de locus Quartensis.
Avant la Révolution, Pont et Quarte étaient régis par la coutume de Mons. Cette commune faisait partie du gouvernement du Quesnoy et des prévôté et subdélégation de Bavai.
En 1790, elle fut comprise dans le canton de Berlaimont, district du Quesnoy. Chaque année, le lundi de la Pentecôte, pèlerinage très-suivi en l'honneur de N.-D. pour la guérison des fièvres.
En 1802, elle prit le nom de Pont-sur-Sambre.
La population de Pont sur Sambre est de 1212 habitans : sur ce nombre, 300 environ sont à la charge du bureau de bienfaisance et 30 se livrent à la mendicité.
Son territoire comprend 1132 hectares, dont 646 enterres labourables, 391 en prés, 14 en vergers, 31 en bois, 3 en terrains incultes et étangs, 5 en superficie des propriétés bâties, 31 en routes, chemins, et 11 en rivières et ruisseaux. Sa culture ordinaire a pour objet : le froment, l'orge, le méteil, le seigle, l'épeautre, l'avoine, le houblon, les fèveroles, les pommes de terre et autres légumes. Sa culture principale est le froment. L'industrie des habitans consiste dans la fabrication des fromages dits de Maroilles. On élève à Pont-sur-Sambre un nombre assez considérable de chevaux et de bêtes à cornes.
On trouve, dans cette commune, 2 moulins à eau, une brasserie et une clouterie.
Hameaux et lieux dits : Quarte. Pantegnies. La Fosse. La Haute-Rue. La Cense de la Porquerie. Le moulin Delfosse.
Le Pré Monette.
Une église primitive gallo-romaine fut construite sur l'emplacement d'un temple païen. Son existence est mentionnée dans une charte du chapitre de Saint-Géry de Cambrai daté de 1125. L'édifice actuel, en forme de croix latine, est édifié sur les ruines de cette église primitive comme en témoignent les restes d'un ancien portail de style ogival et un pavement de carreaux rouges du XVème siècle découvert lors de travaux. Le dallage comprend de nombreuses pierres tombales du XVIIème siècle. La nef fut ajoutée au XVème, le chevet plat vers 1600. Le clocher plus récent date de 1783. Son autel et son mobilier sont du XVIIIème siècle. Un pèlerinage annuel est rendu chaque lundi de Pentecôte à Notre Dame de Quartes qui est invoquée pour les fièvres et maladies. Les futures mamans venaient solliciter une heureuse délivrance et la bénédiction de leur famille.
Ce maigre beffroi de 4 mètres de côté sur 18 mètres 20 de hauteur date de la fin du XVI ème ou du début du XVII ème . Dans le clocheton se trouve la cloche du collège de oratoriens de Thuin.
Transcription de l'inscription de type capitale antique : COLLEGH THVDINIESIS PATRUM ORATORY
On peut penser que cette cloche fondue en 1660 fut rapportée en France par les armées révolutionnaires lors de la prise de Thuin par le Général Marceau le 10 Mai 1794.
Des documents anciens nous apprennent que la Tour du Guet servait de Chambre de Justice aux Seigneurs d'Aymeries.
Au rez-de-chaussée se situait le cachot sous lequel il y aurait un souterrain. On accédait autrefois à la salle du 1er étage par l'extérieur, la salle de garde se situait quant à elle au second étage, et la salle de guet au dernier étage, sous le clocheton.
Pont sur Sambre vous propose ce charmant petit musée qui vous replongera dans votre enfance si vous avez un certain âge, ou qui vous fera découvrir l'univers de vos aïeux si vous êtes né à l'heure de l'informatique. La salle à manger, la laiterie, la cuisine, la chambre à coucher, la salle de classe, l'atelier de la couturière, la boutique de la modiste, l'estaminet et le sabotier font revivre un habitat simple et une manière de vivre laborieuse. Avec ses neuf pièces, le musée de la Maison de Pays de Pont sur Sambre, témoignage de la vie en Avesnois au début du siècle dernier et restitue fidèlement les différentes pièces d'habitation d'une maison typique de la région.
Les bâtiments communaux ont fait l'objet d'une campagne de restauration entre 1920 et 1924. Les dommages de guerre furent estimés par L Hoyez, architecte lillois, pour le presbytère, la mairie, l'école des garçons et l'église. La réception définitive des travaux de réparation eut lieu le 20 novembre 1923. Un rapport de 1932 fait état de la vétusté de la mairie et de la désaffectation des classes de l'école des filles. Une reconstruction de la mairie est envisagée, ainsi que la construction de quatre classes et l'aménagement de salles post-scolaires. Le projet du 27 juillet 1932 de L. Hoyez associe la mairie de Pont et l'école de filles. La façade de l'école est modifiée le 28 juillet 1938 et consiste en l'ajout de la "tour". Ce projet est signé L. H. Hoyez (architecte du gouvernement, installé quai de Passy à Paris), aucun document n'indique s'il s'agit de Léon Hoyez. La réception définitive des travaux a lieu le 9 septembre 1938. Adresse : rue de Quartes
Il propose également une mine d'objets et de documents d'époque (photos, journaux etc.) comme autant de témoignages vivants de nos ancêtres.
Page spécifique dédiée au musée de la Maison de PaysEn 1861 Emile Blanchard acquiert un terrain ainsi que quelques bâtiments de ferme et y installe une brasserie-malterie. A son décès en 1894, Melle Picard en devient propriétaire. En 1895 les Derombise Joly en font l'acquisition. En 1904-1905 de nouveaux bâtiments de brasserie sont construits et le matériel est modernisé. Pendant la Première Guerre mondiale le cuivre et le matériel sont réquisitionnés et la brasserie cesse momentanément le brassage. En 1919 une nouvelle installation est mise en place. La brasserie cesse son activité de mai à août 1940. En 1945 elle prend le nom de Derombise soeurs et fonctionne jusqu'en 1957, date de sa conversion en dépôt de boissons de la brasserie Bouchard de Saint-Amand-les-Eaux (59) . En 1985 l'établissement est restauré et converti en bibliothèque, boulangerie et restaurant. En 1927 et 1946 la malterie fonctionnait et la brasserie produisait 10 000 hectolitres de bière de fermentation haute. La brasserie occupait 10 ouvriers et 3 livreurs et produisait l'Ordinaire à 2, 5 degrés et la Spéciale à 3, 5 degrés. Adresse : 213 à 217 Grande Rue
Ci-contre, papier à entête de la brasserie Delmarle .La maison date du milieu du XIXe siècle et devint la maison patronale d'une brasserie construite vers 1888. La brasserie-malterie Delmarle cesse ses activités vers 1950. Elle est la maison natale du peintre Félix Del Marle (1889-1952) où il réalise un décor néo-plasticien vers 1926 qu'il modifie vers 1945. Ce décor a été redécouvert lors de travaux d'aménagement de la maison en gîte en mars 2001. La restauratrice Magdalena Varanguien De Villepin a été chargée de la campagne de conservation-restauration. Elle a dégagé les murs et le plafond et a procédé à une restauration des peintures et des boiseries. Adresse : 119 Grand'Rue
La réserve naturelle de Pantegnies se trouve près du site de l'ancienne centrale thermique EDF. Sur une surface de 37 hectares en bordure de la Sambre, elle réunit des pâtures, des marais et zones humides ainsi que les anciens bassins de décantation et le terril de cendres. Ancienne friche localisée sur le corridor fluvial de la Sambre, le site représente un intérêt majeur pour la trame verte et bleue régionale ainsi qu'un lieu d’étape migratoire pour de nombreuses espèces. Le terril haut de 20 mètres, est composé de cendres de charbon, nécessaire à l'alimentation de l'ancienne centrale.
C'est un lieu privilégié pour observer les hirondelles de rivage qui y nichent depuis la fin des années 80. Elles creusent des cavités dans la falaise : le nid se trouve au bout d'un tunnel d'environ 60 cm de profondeur. Les lichens et les mousses y prolifèrent. On trouve sur le site des espèces comme le triton crêté et le myosotis des forêts. Le site de Pont sur Sambre a été aménagé avec des passages sur caillebotis et un observatoire.
Le quatrième milliaire de Pont sur Sambre.
Charles-Joseph Bevy en juin 1777 lors de ses fouilles au hameau de Quartes, près de Pont-sur-Sambre, découvrit l'inscription du quatrième milliaire (1) de la voie de Bavay à Reims. La trouvaille fit quelque bruit ; l'inscription fut transportée à Versailles et, le 12 août 1777, le comte de Saint- Germain, secrétaire d'État à la Guerre, et dans le département de qui étaient comprises les provinces frontières de Flandre et de Hainaut, le félicitait de cette découverte. "J'ai examiné avec l'attention la plus scrupuleuse les antiques que vous m'avez remis, et spécialement l'inscription découverte au village de Quartes, en Haynaut ; elle vous a dû occasionner beaucoup de peines et de frais, tant pour la découvrir que pour la transporter icy ; je ne peux qu'applaudir à la savante explication que vous en donnez. ". Malheureusement, le mémoire adressé à cette occasion au ministre n'existe plus.
L'inscription découverte par Dom Bevy, à quatre milles de Bavai sur la droite de la voie militaire à 248 toises du village de Quarte sur Sambre, gravée sur une pierre de 3 pieds de haut, de 28 pouces de large:
IMP C IVL DIVI F CÆS AVGVSTVS COS XI TR P X PP VIAS ET MILLIARIA PER M VIPS AGRIP PAM PR CLAS PR COS NER ET PRÆS PROV GA B CONST AD QVAM HAP CCXXXXVIII T NIPR PC.
Manière de lire cette inscription: Imperator Caius Julii divi filius Cæsar Augustus Consul XI, tribunitiæ potestatis X, Pater Patriæ vias et milliaria per Marcum Vipsanium Agrippam Præfectum classis, Proconsulem Nerviorum et Præsidem Provinciæ Galliæ Belgicæ construxit ad Quartum hunc ante passuum CCXXXXVIII Templum Nimpharum (1) poni curavit.
Rendue en François: L'Empereur Caius César Auguste fils du divin Jule, Consul pour la XIe fois, revêtu de la puissance tribunitienne pour la Xe fois, Pere de la Patrie, a fait construire les chemins et élever les pierres millieres par Marcus Vipsanius Agrippa Préfet de ses flottes, Proconsul de la Nervicanne et Gouverneur de la Belgique. C'est par ses soins que cette pierre a été posée à Quarte devant le temple des Nimphes à la distance de cent quarante huit pas.
Ce monument très-curieux paroît avoir été posé l'année 741 de Rome, 12 ans avant la naissance de J. C, le titre honorable de Père de la Patrie qui se trouve dans l'inscription, en est une preuve évidente, puisque Auguste ne l'obtint qu'au mois de Janvier de l'année 741, lorsqu'il fut revêtu pour la dixième fois de la puissance tribunitienne. C'est cette même année qu'Auguste et Agrippa quittèrent les Gaules, le premier pour aller à Rome prendre possession de son souverain Pontificat, dignité qui lui fut accordée après la mort de Marcus Æmilius Lepidus, le second pour se rendre dans la Pannonie.
(1) L'explication de ce Templum Nimpharum paroît trop vague, puisque chaque Nimphe avoit ordinairement son temple particulier.
(2) Les bornes milliaires étaient des bornes routières en pierre généralement en forme de colonne portant une inscription et destinées à marquer les distances sur le tracé des principales voies romaines d'Italie et des provinces romaines. Comme leur nom l'indique, les distances étaient mesurées en milles romains, soit environ 1460 mètres.
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