Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1837 (textes numérisés)
Moustier en Fagne, noms anciens : Villa de Moustiers, 697, Titre de l'abb. de Lobbes, Miroeus III, 283. - Villa Monasterii, 1150, id., id., II, 1170. - Monasterium in Fania, 1185, id., id., III, 713. - Moustier-en-Fagne, 1648, Vinchant, ann. de la prov. et comté d'Haynaut.
Monuments : Chapelle de l'ancien prieuré dépendant de l'abbaye de Lobbes, bien conservée.
Maison bâtie en 1560, et où se trouve, sur le manteau d'une cheminée, une curieuse inscription gravée sur la pierre en lettres gothiques.
Faits historiques : St-Dodon donna ce village, en 697, à l'abbaye de Lobbes, lorsqu'il se fit moine dans cette maison. Ce religieux, nommé abbé du monastère de Wallers, résigna bientôt ses fonctions pour vivre en ermite II se retira, à peu de distance, dans une cellule sur le territoire de Moustiers, où il mourut et fut enterré. Ce prieuré fut détruit, puis rebâti par Théodoric, évêque de Cambrai, en 844. Après la destruction de l'abbaye de Wallers par les Normands, en 881, ou par les Hongrois, en 953, elle fut remplacée par un cloître qui resta toujours, comme prieuré, sous la dépendance de l'abbaye de Lobbes, et qui fut érigé à l'endroit même où l'abbé Dodon avait fini ses jours.
Au XVe siècle , on ne comptait que cinq feux dans cette localité. Les habitants de Moustier jouissent, ainsi que ceux de Baives, d’ un droit de fagotage, de pâturage et de glandée dans le bois de Neumont, situé sur ces deux territoires. Ce droit leur a été concédé par une transaction passée le 3 février 1616, entre le prieur de Moustier, pour l’abbaye de Lobbes, et les mayeurs, échevins et manants de Baives et Moustiers. Moustiers était un des six villages compris
dans le marquisat de Trélon. Il renfermait une seigneurie longtemps possédée par les sires de Harchies, seigneurs de la Motte. En 1643, Arnould de Harchies, seigneur de Moustier, contribue avec l'abbaye de Lobbes (dont l'écusson portant gravé les clefs de saint Pierre est encore visible) à la réfection des bâtiments du prieuré.
Pour le spirituel, Moustiers a d'abord été rattaché à la paroisse d'Eppe-Sauvage ; aujourd'hui il fait partie de celle de Baives. Avant 1789, il était du ressort de la prévôté de Maubeuge. Les bâtiments du prieuré, reconstruits dans le siècle dernier, furent vendus, à la révolution, comme domaines nationaux.
Moustier a une population de 263 habitans.
Sa superficie comprend 709 hectares, dont 60 en terres labourables, 298 en prés, 2 en vergers, 196 en bois, 1 en fonds de bâtimens, 13 en routes et chemins, et en rivières et ruisseaux, et 135 en forêt royale.
Ses productions consistent en froment, épeautre, seigle, avoine, orge , pommes de terre, etc. Son produit principal est le froment. Il n'existe à Moustier aucun établissement d'industrie ou de commerce.
Hameaux et lieux dits : Rambousseau. Les Gillettes. La Chapelle St-Dodon. Le Paradis. Les Bonniers. La Taille, du Borgne (Brolium, 640, Miroeus 1, 489 ; Brueth, 697, id. III, 285.)
L’église, ancienne chapelle du monastère, des XVe-XVIe siècles, le chœur avec son pavement de marbre étant plus tardif que la nef. A remarquer l’autel de pierre bleue de forme cistercienne ou peut-être carolingienne, et les poutres à têtes sculptées de la voûte.
Le prieuré Saint-Dodon, abrite depuis 1968, une communauté de sœurs bénédictines olivétaines, connue pour la confection d'icônes. Le rite byzantin-slave caractérise les offices.
Deux porches de pierre bleue, dont l’un au nord est daté de 1711. On peut y voir sur une clef d’arc les armes de l’Abbaye de saint Pierre de Lobbes "deux clés posées en sautoir ".
La Maison Espagnole de Moustier-en-Fagne, manoir du XVIème siècle, caractéristique de l’architecture des Pays-Bas espagnols avec ses pignons à redents et les fenêtres croisées à meneaux. Sur sa façade, on peut y voir la date 1560. C’est aujourd’hui une dépendance du Prieuré. Elle est inscrite aux Monuments Historiques depuis 1934.
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