Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1838 (textes numérisés)
Trélon, noms anciens : Trélon, 1152, Cart. de l'abb. de Liessies. - Treslong, 1201, Acte de donation du comte Bauduin aux monastères, Le Carp. Pr. II, 23, 24. - Trelons, 1349, Pouillé de Cambrai. - Trellon, 1361, Acte de partage des fils de Louis 1er, de Châtillon, seigneur d'Avesnes. - Terlon, XVIIe siècle, doc. topog. - Telonioe Castellum, Adrien de Valois. - Terluinum, Titres latins.
Monuments : Monnaies romaines de Domitien et d'Auguste, trouvées
au fonds d'un puit, avec des tuiles et une fiole en verre.
Mur d'enceinte de l'ancien château-fort formant une des faces des écuries du château moderne.
Eglise de Trélon construite en 1578. Bâtiments du couvent des Carmes fondé au commencement du XVIIe siècle.
Faits historiques : Village légué par Ste-Aldegonde à son monastère de Maubeuge, en 661.
En 1186, paroisse du décanat d'Avesnes, à la collation de l'abbaye de Liessies.
Nicolas, dit Plukel, seigneur d'Avesnes, y bâtit, en 1150, une forteresse entourée de remparts flanqués de grosses tours, avec ponts-levis et larges fossés, dans laquelle Hugues 1er de Châtillon, l'un de ses successeurs, fonda une chapelle, en 1298.
En 1478, ce château fut assiégé par Jean de Luxembourg, le comte de Roremond et Philippe de Raveinstein, officiers de Marie de Bourgogne. Le seigneur de Mérode était alors capitaine au service de Louis XI, et se trouvait dans la place; ne pouvant résister aux forces supérieures de l'ennemi, il fut contraint de se rendre avec sa garnison, qui fut conduite â Mons comme prisonnière de guerre.
Trélon fut pris sous François 1er en 1543, ainsi que Glageon et Etrœungt, par les troupes du sire de Bonneval, opérant contre celles de Charles-Quint.
Le château de Trélon servait, en 1552, de retraite à des brigands qui désolaient le pays. Henri II sortit de Sedan et vint assiéger cette place, ainsi que celle de Glageon; toutes deux furent emportées d'assaut et la garnison passée au fil de l'épée.
En 1554, le connétable de Montmorency s'avança avec le duc de Vendôme, par Estrées-au-Pont, se saisit de plusieurs petites places que les habitans avaient abandonnées, et entr'autres de celle de Trélon, qui fut brûlée. Les fortifications, alors, en furent abattues et complètement détruites; il paraît, cependant, qu'elles furent rétablies, car, en 1637, le même château fut encore assiégé et pris par le vicomte de Turenne, après une faible résistance.
Démolie vers la fin du XVIIe siècle, elle fut remplacée par d'autres constructions élevées en 1699, 1701 et 1751, qui en ont fait une des habitations les plus agréables du pays, embellie encore dans ces derniers temps par une restauration complète.
Les troupes du maréchal de Bouillon passèrent, en 1595, par Trélon pour aller assiéger Chimai.
Le village de Trélon fut ravagé le 6 février 1651, par le général Roose, chef des troupes allemandes au service de France, pendant les guerres de la Fronde.
Après le siège de Rhétel, en juillet 1653, Turenne, ayant appris qu'un parti de troupes espagnoles se trouvait à Trélon, Chimay, etc. partit de Noircour et s'avança jusqu'à Anor, où il apprit que l'ennemi s'était retiré.
Réuni à la France, en 1678, par le traité de Nimègue.
Trois maisons religieuses existaient avant 1789 à Trélon, savoir: un couvent de carmes, fondé au 17e siècle par Philippe de Mérode; un couvent de dominicains, et un autre de sœurs grises de l'ordre de Saint-François.
Ce bourg avait avant la révolution un bailliage ressortissant de la prévôté de Maubeuge, une subdélégation et une magistrature municipale composée d'un mayeur, de trois échevins et d'un greffier. Il était régi par la coutume du Vermandois.
Seigneurie : Au XIe siècle, la terre de Trélon faisait partie des domaines des seigneurs d'Avesnes.
Elle fut cédée par Gui 1er de Châtillon, en 1336, à son fils Louis, à l'occasion de son mariage avec Jeanne de Hainaut, fille unique du seigneur de Beaumont.
Éclissée de la pairie d'Avesnes pour former une seigneurie indépendante, en 1381, à la mort de Jean II de Châtillon, qui l'avait donnée à l'un de ses fils naturels, Jean, dit le bâtard de Blois.
Cette terre était, au 16e siècle, en la possession de Louis de Blois, qui mourut sans héritier direct. Elle passa alors en 1577 à sa sœur Louise de Blois, femme de Louis de Mérode, seigneur de Bury. Elle échut ensuite à Philippe de Mérode, fils de ce dernier, et après lui à Hermand-Philippe de Mérode, pour qui elle fut érigée en marquisat en 1625, par Philippe IV, roi d'Espagne.
L'ancien marquisat de Trélon comprenait les villages de Trélon, Ohain, Eppe-Sauvage, Willies, Wallers, Baives et Moustier.
Par testament du 16 mai 1724, une duchesse de Holstein, comtesse de Mérode, marquise de Trélon, baronne du Ray, donna ce marquisat à Adrien de Mérode, fils aîné de Charles-Florent de Mérode, lieutenant-général des armées du roi.
Il existe sur le territoire de Trélon une forêt considérable nommée la Fagne de Trélon et contenant 3300 hectares. Au dire de Wastelain, cette forêt est mentionnée dans un diplôme de Dagobert Ier, de l'an 640.
Trélon a une population de 1850 habitans, dont 300 indigens et 10 mendians.
Trélon a une superficie de 3919 hectares ainsi divisés : 408 enterres labourables, 397 en prés, 11 en terrains plantés, 2971 en bois, 47 en terrains incultes et étangs, 9 en propriétés bâties, 66 en routes et chemins, et 10 en rivières et ruisseaux.
Sa culture ordinaire est le blé, l'épeautre, l'orge, l'avoine et les pommes de terre. Sa culture principale est le blé.
Son industrie a pour objet principal l'exploitation des bois et des matières minérales. Il y existe des mines de fer, des carrières de marbre et de pierres calcaires, une verrerie et une très belle fabrique de cristaux. On y trouve en outre 2 forges, une scierie de marbre, une tannerie, 2 brasseries, 2 moulins à farine et 2 fabriques de sabots.
Hameaux et lieux dits : Le Château. Le Fourneau. La Verrerie. Le Calvaire. Les Haies. La Fagne de Trélon. L'Étang du Hayon.
"Le Vilaige de Terlon". Au premier plan se déroule une scène de la vie campagnarde. Le second plan décrit un bourg important avec la majorité des chaumières regroupées autour de l'église composée de deux vaisseaux perpendiculaires sans que l'on puisse situer précisément la nef, le chœur et les chapelles. La flèche de charpente du clocher est couverte d'ardoise. A gauche de l'édifice, deux constructions, elles aussi couvertes d'ardoise. A gauche le château et ses ouvertures à meneaux et traverses, pignons à gradins pour au moins quatre des bâtiments qui le composent. L'ensemble est cerné de murs ponctués de tours de formes et dimensions variées et s"ouvre sur l'extérieur par un portail entre deux grosses tours rondes. Il fut manifestement construit au XVe ou XVIe siècle. De nos jours, le bourg de Trélon a pris de l'importance mais l'église du XVIe siècle est toujours présente (en partie).
De l'église médiévale de Trélon, demeurent deux colonnes à l'entrée du choeur sans doute du XIVe siècle. Le choeur a été reconstruit entre 1563 et 1578 à l'initiative de Louis de Blois, abbé de Liessies, et de la communauté villageoise. La nef date du XVIIIe siècle. Le conducteur des Ponts-et-Chaussées, Thory fils, érige un clocher-porche en 1824-1825. La population du village est alors estimée à 1400 à 1500 personnes, ce qui nécessite cet agrandissement, d'après les raisons alléguées dans les archives municipales. L'église est alors également embellie : des voûtes d'ogives sont aménagées dans la nef et les bas-côtés. En 1874, une horloge, achetée à l'entreprise Renard (?) de Ferrières dans l'Oise, est posée sur le clocher. En 1893, l'entrepreneur Adolphe Dimanche ajoute une sacristie.
L'église paroissiale Saint-Léger est une église à trois vaisseaux sans transept, avec un choeur à cinq pans coupés et un clocher-porche. La nef et les bas-côtés sont couverts de voûtes d'ogives. La fenêtre d'axe a été occultée lors de la création du maître-autel. La maçonnerie de la nef est en pierre de taille, le choeur en brique avec un soubassement en calcaire. Le clocher en brique est marqué par l'utilisation du calcaire pour le soubassement, les chaînes d'angle, l'encadrement des ouvertures, disposées en alternance avec des bandeaux, et pour le portail à pilastres doriques. Il est surmonté d'une flèche polygonale.
Mémorial dédié aux combattants de la 1ère Division d'Infanterie Nord Africaine qui les 16 et 17 mai 1940 interdirent à l'offensive allemande la trouée de Trélon au prix de 132 militaires morts pour la France et de plusieurs centaines de bléssés.
Une première maison des Carmes était implantée près du calvaire de Trélon. Trop à l'étroit, les religieux obtiennent en 1724 de la duchesse Marie-Célestine de Holstein-Rethwisch la reconstruction du couvent sur un nouvel emplacement.
Le nouveau couvent des Carmes est édifié entre 1724 et 1729. Il est composé de deux bâtiments principaux, les "Grands-Carmes", abritant les moines et les "Petits Carmes", abritant les frères convers. En 1792, la chapelle extérieure, les "Petits Carmes" et une partie du cloître sont détruits. De 1801 à 1863, les bâtiments restants sont loués par un particulier au département du Nord pour abriter la gendarmerie et la prison. En 1826, est construit sur l'emplacement des "Petits Carmes", une maison pour un verrier, Hippolyte-Louis Godard-Desmarest. De 1873 à 1885, les "Grands-Carmes" sont réaménagés en demeure de plaisance pour la famille Moreau de la Tour-Godard-Desmaret. En 1927, le couvent et ses dépendances sont rachetés par la commune pour les transformer en hospice de vieillards et d'infirmes. L'hospice est officiellement inauguré en 1933. La maison de 1826 est rachetée en 1968 par le département du Nord pour y loger la gendarmerie. De 1979 à 1983, ainsi qu'en 1989, l'hospice des "Grands-Carmes" est modernisé et une extension sur la rue Salengro réalisée.
Le bâtiment "les Grands Carmes", de plan rectangulaire, comprend un étage et un étage de comble. La maçonnerie est en brique, le soubassement, les bandeaux et les chaînes d'angle en calcaire. Les ouvertures, légèrement cintrées, sont composées d'une alternance de brique et de dés de calcaire. Un fronton à volutes et deux balcons ont été rajoutés dans la deuxième moitié du 19e siècle à la construction initiale de 1724. La maison construite en 1826 pour le verrier Hippolyte-Louis Godard-Desmarest comporte un étage et cinq travées. Par l'emploi du calcaire pour le chaînage d'angle, les bandeaux, l'encadrement des baies, le soubassement et des ouvertures surmontées de linteaux droits, elle est caractéristique des maisons de l'Avesnois du milieu du 19e siècle.
"Le chasteau de terlon". Vue présentée de l'ouest. Au premier plan, une scène de la vie quotidienne à la campagne. Au second plan, se dresse l'imposant château avec son mur d'enceinte en pierre, percé de meurtrières sur la partie haute. De gauche à droite on remarque une tour en fer à cheval puis une tour carrée plus petite en briques. A l'angle une échauguette sur consoles en bois. Le mur s'élève ensuite en escaliers pour rejoindre une grosse tour d'angle proche du châtelet d'entrée gardé par deux autres tours identiques. Leur couverture en poivrière est percée de lucarnes hautes et se couronne d'un bulbe. C'est le même type de tour qui défend la muraille derrière le château et que l'on voit à moitié ainsi qu'une dernière tour dont on aperçoit le sommet à l'angle opposé. A l'intérieur de l'enceinte on distingue deux groupes de bâtiments, construits en briques et couverts de toitures à deux versants en ardoise et présentant des pignons à redents. L'édifice le plus visible présente un bon nombre de cheminées et cinq lucarnes, il s'agit sans doute là du bâtiment principal d'habitation. A l'origine, c'est Nicolas d'Avesnes qui fit construire ce château en 1150. De par sa situation géographique, il eut à subir beaucoup de sièges et destructions jusqu'en 1678, date de rattachement d'une partie du Hainaut à la France. Il sera à nouveau reconstruit en 1704 et considérablement modifié vers 1860 sous la direction de l'architecte parisien Parent. Propriété de la famille de Mérode depuis le XVIe siècle, c'est la princesse de Mérode qui l'occupe aujourd'hui.
Le four Boetius, inventé au milieu du XIXème a été installé à Trélon vers 1889. Six millions de bouteilles champenoises soufflées à la bouche étaient alors fabriquées par an.
Le four Stein (type 1920) fonctionne lui aussi au moyen d’un gazogène mais de façon automatique. Il est doté d’un système de récupération de chaleur.
Un équipement semi-automatique sera installé pour le flaconnage.
L'Atelier-Musée de Trélon retrace l’histoire du verre dans l'Avesnois, de l’époque gallo-romaine à nos jours. Il est installé dans l’ancienne verrerie Parant fondée en 1823. Le site a été restauré et conservé dans sa quasi intégralité. D’abord verrerie à bouteilles jusqu’en 1914, elle fut ensuite transformée pour le flaconnage et cessa son activité en 1977.
Accompagné de votre guide, vous entrez dans ce vaste espace où s’imposent encore deux fours à pots de 1894 et 1925 témoins rares de l’archéologie industrielle.
Arrêtez-vous devant le mur d’images. Ressentez la chaleur, écoutez le bruit des fours, participez à l’effervescence des hommes au travail… Vous êtes au cœur d’une verrerie en activité. Puis, devant les bouches à feu, les souffleurs de verre cueillent la matière en fusion pour créer devant vous, les formes les plus audacieuses.
Les démonstrations ont lieu tous les jours et pour chaque visiteur. Il est même possible d’essayer de réaliser une fleur de verre sous les conseils du verrier.
Construit à la fin du XIXème siècle, le château de la Huda situé rue Roger Salengro doit son nom au fait que cette rue s'appelait autrefois rue de la Haie Huda.
Sa vaste chapelle édifiée en 1936-1937, est accolée au château. Les fresques réalisées par le peintre Emile Flamant comportent deux tableaux principaux, dans le chœur et sur le mur intérieur de l'entrée (ci dessus) et les 14 stations du chemin de croix.
Le château d'eau n'est plus en service, mais la partie supérieure devrait être prochainement restaurée.
La première réalisation de l'association créée en 1922, et dont le but est l’amélioration de la santé des enfants fut l’achat du château de La Huda loin de toute pollution et entouré de forêts. C’est sur ce site qu’est créé en 1923 le préventorium "la Maison des Enfants de Trélon" ouverte à tous. La Direction de l’établissement est alors confiée à Madame Jeanne Rousselle. Le centre ouvrira officiellement en juillet 1924 en accueillant une cinquantaine d’enfants.
Jeanne Rousselle entrera dans l'Histoire en hébergeant de 1942 à 1944, 54 enfants juifs. Elle dirigera cette maison jusqu’à sa mort le 10 juin 1956, à l’âge de 74 ans.
Aujourd'hui, l'Association est organisée en cinq pôles d'activité qui correspondent à la gestion de 27 établissements.
Le 15-04-1943 fut abattu en forêt de Trélon le Lancaster W4951. Les 7 membres de l’équipage tués lors du crash sont enterrés au cimetière de Maubeuge |
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Sergent | Joseph Leadbetter Cartmell | GB | radio / air gunner | RAFVR |
Officier de vol | Henry Eifion Clément | GB | navigateur | RAFVR |
Sergent | Robert Gordon Hamilton | GB | pilote | RAFVR |
Sergent | George William Henry Northover | GB | air gunner | RAFVR |
Sergent | Aaron Ottulangui | GB | air bomber | RAFVR |
Sergent | Peter Donovan Steed | GB | air gunner | RAFVR |
Sergent | Franck Wood | GB | mécanicien | RAFVR |
Le 7 mai 1942 fut abattu à Trélon (le Rond Bois), le Wellington Z1413 L'aviateur Australien fut tué |
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Officier de vol | William Joseph Kennedy | pilote | AUS | RAFVR |
Les 5 rescapés furent faits prisonniers | ||||
Officier de vol | Roderick Roland Ferry | mitrailleur | EU | RAAF |
Pilote officier | Ian Frederick Keys | copilote | AUS | RAAF |
Sergent | SH Sharp | air bomber | NZ | RNZAF |
Sergent | Jack Mitchell Stephenson | radio / mitrailleur | EU | RAAF |
Officier de vol | Henry Roland Train | observateur | AUS | RAAF |
39/45 Aviateurs tués en Avesnois |
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