Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1838 (textes numérisés)
Saint Hilaire sur Helpe, noms anciens : Sanctus Hilarius, 1140, cart. de l'abb. de Liessies. - Saint Hilier, 1186, J. de Guise, XII, 339. - Sanctus Hilarius, 1249; 1262, cart. de l'abb. de Liessies. - Sanctus Hylarius, 1349, pouillé de diocèse de Cambrai. - Saint Illier, 1643, acte féodal de la pairie d'Avesnes. - Saint Islieg. - Saint Yslieg. - Saint Hillaire. - Saint Hilaire, documents divers.
Monuments : Voie romaine de Bavai à Reims. Dans l'angle Est formé par cette chaussée et la rivière de l'Helpe Majeure se trouvait la station de Fissiacum, dont il a été parlé à l'article Dompierre.
Sur différents autres points de son territoire, on a découvert des restes de constructions romaines. Un cultivateur de Saint Hilaire
sur Helpe, en labourant en 1824 un champ peu éloigné du centre de cette commune, éprouva tout-à coup une forte résistance et s'aperçut que le soc de sa charrue avait soulevé une pierre dont la forme et le volume le surprirent. Le propriétaire du champ l'ayant fait fouiller en cet endroit, on mit à nu un pavé de 4 mètres carrés en pierres de taille de différentes dimensions qui, bien que simplement rapprochées sans ciment, formaient une aire très unie. On remarqua sous ce pavé deux ou trois morceaux de tuile romaine mêlés avec des charbons épars dans de la cendre.
Faits historiques : Au commencement du septième siècle, Etton, irlandais, et que l'on croit frère de saint Algis et de saint Etoque, comme eux disciple de saint Fursy, vint en France, alla â Rome visiter le tombeau des apôtres, et a son retour se retira à Fissault, près d'Avesnes (Grand-Fissault, hameau de Saint Hilaire). Il y construisit un monastère et joignit a une vie austère la prédication de l'évangile, exerçant le ministère avec d'autant plus d'autorité qu'il était évêque d'Irlande. Il y mourut le 8 juillet 654. La donation de ce monastère à l'abbaye de Liessies fut confirmée en 1162 par Nicolas de Chièvres, évêque de Cambrai, et les terres qui en dépendaient formèrent avec d'autres les revenus du prieuré de Dompierre. (Voyez l'article Dompierre , annuaire de 1836 , page 69 ).
Saint Hilaire sur Helpe qui comprend aujourd'hui une partie de l'ancien Fisseau ou Fuchau doit, vraisemblablement son origine à la ruine de cette localité, au IXe ou Xe siècle.
En 1186, il formait une paroisse du décanat d'Avesnes.
La terre de Saint Hilaire sur Helpe appartenait, en 1316, à Jean, dit Villain, chevalier, bailli du Hainaut. Ce même Jean Villain fut tué l'année suivante par les habitans de Malines ; ce qui indigna si fortement le comte de Flandre, que les échevins et jurés de cette ville durent envoyer des députés pour faire leur paix et accommodement avec le comte.
On voit encore au hameau du Grand-Fissault une maison que l'on prétend avoir été bâtie en 1534, et un moulin construit, dit-on, en 1556.
La route d'Avesnes à Landrecies n'a été construite que de 1720 à 1730. Auparavant le grand chemin qui partait de la porte Cambrésienne à Avesnes passait près du Château-Gaillard, dépendant de Saint-Hilaire, et se dirigeait sur Maroilles en passant près de l'église de Marbaix.
La chapelle de Saint-Etton a été démolie en 1794.
Hommes marquants : Le savant bénédictin Dom Bevy, historiographe du roi Louis XV, pour la province du Hainaut, et qui a découvert, en 1777, à Quartes, le socle de la 4e borne milliaire de la chaussée romaine de Bavai à Reims, est né à St.-Hilaire, le 4 novembre 1738.
Les archives de Saint Hilaire sur Helpe renferment quelques actes anciens.
La population de ce village est de 655 habitans, 60 indigens et 4 mendians compris.
Le territoire de Saint Hilaire sur Helpe comprend 1528 hectares, dont 424 en terres à labour, 412 en prés, 612 en bois, 8 en jardins, 13 en landes, 3 en fonds d'habitations, 44 en routes et chemins, 11 en rivière, et 1 en propriétés non imposables.
On y cultive le froment en très-petite quantité, l'épeautre, le seigle, l'orge d'hiver, l'avoine et les pommes de terre. La culture principale est l'épeautre. La qualité inférieure du sol ne permet guère d'y récolter que cette espèce grossière et de faible valeur.
Les prairies, comme à Saint-Aubin, servent au pâturage des bestiaux, dont le lait trouve son emploi dans la confection des fromages dits de Maroilles.
On trouve à Saint-Hilaire un moulin à farine, une fabrique de sabots, 2 ateliers de tisserand et des carrières de pierres bleues à bâtir et à chaux, non exploitées.
Hameaux et lieux dits : Grand-Fisseau ou Fuchau. La Thiellerie ou Tuilerie. Les Quatre-Chemins. Le Nouveau-Monde. Coutant. La Bringuette. Le Mont-des-Rocs. Le bois de la Croisette. Baldaquin. Moncenont. Buchemont.
Dans le moyen-âge, il y avait à Saint Hilaire
sur Helpe trois bâtiments fortifiés:
1° près du pont, dans une prairie qui porte encore le nom de Pâture de la Tour, une tour qui, déjà en ruines au XVIIIe siècle, fut complètement démolie en 1812 ou1832 selon les sources.
2° au pied du plateau, la Cense de la Mote, citée dans un titre de 1288... " le mennage qu'on dist la Mote tenant as près..." , dont les fossés d'enceinte seuls sont encore apparents.
3° la maison forte de Toppenset ou
Tostpensée, nommée plus tard Coutant ou Constant, désignée dans des actes de 1288, 1502, 1564, 1581 et 1608, et dont il ne reste plus qu'une petite tour ronde surmontée d'un toit conique, attenante aux bâtiments d'un petit château, construit en 1715, par l'ingénieur de la Combe.
Au milieu du bois de la Croisette, il existe encore une ancienne habitation, entourée de fossés, nommée l'Ermitage. Déjà au commencement du XIe siècle, ce bâtiment servait d'asile à quelques religieux détachés du prieuré de Dompierre; plus tard, il s'y installa des ermites dont l'un tenait une école pour les enfants des environs, tandis que les autres pourvoyaient à la subsistance commune ; c'est maintenant la demeure d'un garde de bois.
L'église de St.-Hilaire, date du XVe siècle. Elle renferme un
tableau qui a appartenu à la chapelle de Fisseau et qui porte, au bas, cette mention :" Fissiacum vidit morientem Ettonem, Domum
Petrum corpus possidet, 654. "
En 1288, le fief est à Pierre des Pinions puis à son fils. On doit sans doute à l'un ou à l'autre l'unique tour ronde subsistant de l'ancienne maison forte; aux du Fayt les éléments de maçonnerie du XVIe siècle.
Mais l'ensemble de la construction a été bâti vers 1714 par François de la Combe, maréchal des camps et armées du Roi, directeur des fortifications du Hainaut, propriétaire depuis 1696.
Le Château devait rester dans cette famille jusqu'en 1946; il fut alors acheté par M. Paul Delannoy qui y apporte tous ses soins.
Un peu perdu au milieu des bois, le Château, qu'isolent de hauts murs et des douves, dresse sa masse imposante faite de calcaire, d'un gris bleuté, agrémenté de briques roses placées au hasard des réparations et transformations ou dans un but esthétique.
Les trois ailes, qui le composent, de longueur et de largeur inégales, sont cantonnées de tours: l'une ronde, la plus ancienne, et les trois autres sont carrées et s'élèvent sur trois niveaux: celle du nord est, aux trois quarts hors-œuvre, date du XIXe siècle, et comporte un pigeonnier. Celles du sud-est et du sud-ouest sont accolées, la première légèrement en saillie vers l'est.
La façade la plus intéressante, qui donne sur le parc, présente des percements réguliers. Ils sont importants à la travée centrale où se superposent deux portes fenêtres, au rez-de-chaussée est surmontée d'une imposte simple dont elle est séparée par un linteau de pierre.
L'organisation générale figure déjà sur le cadastre de 1813. Le logis à étage, très transformé et partiellement masqué par la végétation, qui se signale par une fenêtre à meneaux occultée, peut être daté approximativement de la première moitié du 17e siècle. Le second logis, en rez-de-chaussée, porte la date 1750 ; la grange et les étables, fortement remaniées au 19e siècle, datent de la même époque.
Cet ancien manoir s'organise autour d'une cour, à laquelle on accède par une tour porche. A l'ouest de la tour, se situe un logis à un étage, fortement transformé. La présence d'une fenêtre à meneau bouchée sur son côté ouest témoigne de son ancienneté, même si les ouvertures ont été remaniées. Il comporte une niche à statuette en façade. A l'est de la tour, se situe un logis en rez-de-chaussée daté 1750 sur le linteau de la porte d'entrée. Il comporte une maçonnerie en moellon de calcaire surmonté d'un fenil en brique et de deux lucarnes. Les ouvertures légèrement cintrées sont caractéristiques du milieu du 18e siècle. Perpendiculairement est implanté un bâtiment en moellon de calcaire qui abritait une succession d'étables surmontées de fenils. Parallèle au logis et à la tour porche, se trouve un bâtiment isolé, réunissant une grange, une étable et un fenil. La partie supérieure de la tour porche abrite un pigeonnier.
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