Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, annuaire statistique du département du Nord - 1838 (textes numérisés)
Saint Aubin, noms anciens : Sanctus Albinuus, 1089 , cart. de l'abb. de Marchiennes.
Sanctus Albanus, 1105, cart. de l'abb. D'Hautmont. - Saint-Aubin, 1133, Le Carp. Pr. II, 82. -Saint-Aubain, 1186, J. de Guise, XII, 339. - Sanctus Albanus, 1241, 1er cart. du Hainaut. - Saint-Albain. - Saint-Aubin, documents divers. Aubin, pendant la révolution.
Monuments : La chapelle de la Cense du Temple, construite dans le style roman, en épaisses maçonneries, pendant le XIIe siècle; servant actuellement de grange; on y remarque la charpente en poutres sculptées, qui supportait le lambris en bois du plafond ogival, jadis décoré de brillantes peintures. On en a enlevé le pavé , dont on a fait un trottoir qui garnit le devant de la maison et dans lequel on distingue une grande pierre de tombe et les fragmens de quelques autres. Les épitaphes, dont les caractères ont été presqu'entièrement effacés par le frottement, sont devenues illisibles. Les abords de l'église paroissiale étaient fortifiés; la nef de cet édifice remonte au XVe siècle; les collatéraux sont plus récents, et le massif clocher carré qui la surmonte date de 1500.
Le moulin situé au centre du village, existe depuis les temps les plus anciens; il était banal pour les quatre villages du Sart-de-Dourlers.
Lors de la bataille de Wattignies, les 15 et 16 octobre 1793 , Saint-Aubin fut le théâtre de plusieurs combats entre les troupes françaises et autrichiennes. Les deux partis n'étaient séparés que par une rue dont les maisons furent alternativement prises et reprises nombre de fois. Nos soldats restèrent, enfin, maîtres du village, et, par un heureux hasard, aucun incendie ne fut le résultat de cette vive collision.
Saint-Aubin avait, en 1709, 485 habitans, en 1789 , 639 habitans ; il en a aujourd'hui 702, dont 80 indigens et 8 mendians.
Sa superficie consiste en 1000 hectares, dont 326 en terres labourables, 363 en prés et pâtures, 9 en jardins, 261 en bois, 4 en propriétés bâties, 33 en routes et chemins, et 4 en ruisseaux et autres propriétés non imposables.
On y cultive l'épeautre, le froment, le seigle, l'avoine et les pommes de terre, mais principalement l'épeautre, à cause de la nature argileuse et compacte du sol, généralement impropre à la culture du froment. Les prés et les pâtures, qui forment un tiers du territoire, servent à l'élève et à la nourriture des vaches à lait.
La principale industrie des habitans consiste dans la fabrication des fromages dits de Maroilles; les produits en sont de qualité supérieure.
On trouve à Saint-Aubin une brasserie et deux moulins à farine.
Les actes de l'état civil de Saint-Aubin remontent a l'année I662, sans lacunes.
Hommes marquants : Le curé Besse, député du clergé aux États-Généraux de 1789, et qui, l'un des premiers de son ordre, se réunit à ceux du Tiers-État, était desservant de Saint-Aubin.
Hameaux et lieux dits : Les Bodelez ou Bos-de-Lez. La Louveterie. La Cense du Temple. La Cense de la Dîme. La Fâche de l'Abbaye. Le Bois Leroy. Les Haies des Loups. Le Bois Limage. Le Pont des Luts. Le Mirou. Griffegnies.
Aucune archive n'a été retrouvée au sujet de ce moulin auquel est associée une ferme. Celle-ci peut laisser supposer un usage de moulin à grain. Cependant, la présence d'une ancienne carrière et d'une maison de carrier au 5 rue du Petit Moulin laissent supposer que ce moulin a pu avoir l'usage de scierie de marbre. En 1829, Madame Clément-Hémery signale sur la commune la présence d'une carrière de marbre rouge et d'une scierie employant deux scieurs, mais qui ne sont alors déjà plus exploitées. Elle précise que l'ancienne exploitant se nommait Ravaux. En l'absence d'archive précise, il est difficile de dire que cette scierie correspond au Petit Moulin. Sans citer leur source, Lompret et Chrétien affirment que le moulin à moudre le grain (successeur d'un moulin à scier le marbre ?) était encore en activité vers 1881. D'après un article de la Voix du Nord de 1982, un menuisier y avait installé son atelier dans les années 1970.
D'après Lompret et Chrétien, certains éléments du 17e siècle sont encore présents (des fers d'ancrage) à la base des murs du moulin. Celui-ci, ainsi que la ferme qui lui fait face, figurent sur le cadastre de 1813. Les ouvertures qui ont été percées dans la grange pour la transformer en logis sont caractéristiques du 18e siècle, voire du 17e siècle pour le linteau en mitre. Le moulin a été reconstruit partiellement au 19e siècle comme en témoignent les dates portées, 1845 en fers d'ancrage sur le pignon nord et 1889 sur la façade. Visible sur le cadastre de 1868, une seconde grange a été érigée derrière la première, peut-être en 1845 également.
Sur le cadastre de 1813, sont réunis sur une même propriété le moulin et la ferme attenante. Ils sont implantés perpendiculairement à la voie, le pignon directement le long de la chaussée. Le grain était monté par un système de poulie sur le pignon, encore visible aujourd'hui. Le moulin comporte un étage de soubassement. Sur sa façade est, les linteaux des ouvertures de l'étage ont été changés. L'ancienne ferme est constituée d'une grange accessible en pignon et transformée anciennement en logis. Un petit bâtiment mitoyen et implanté perpendiculairement au logis avait peut-être l'usage d'une petite étable. Une seconde grange en calcaire et en brique est située derrière la première. La maçonnerie de tous les autres volumes est en moellon de calcaire marbrier.
Faits historiques : Cette église formait, en 1186, une paroisse du décanat d'Avesnes.
Au XIIe siècle, cette église existait déjà, et l'on voit par un acte de cette époque qu'Odon, évêque de Cambrai en confirma la possession à l'abbaye d'Hautmont avec les revenus de l'autel et 7 manses de terre situés sur les lieux. « antiqua autem prefate ecclesie hec est... apud Sanctum Albanum altare cum ecclesia. » ( cart. de l'abb. d'Hautmont). Depuis lors, les religieux d'Hautmont continuèrent à être les collateurs de la cure de Saint Aubin et à en percevoir la dîme : de là est venu le nom de cense de la Dîme qui est encore aujourd'hui donné à la ferme qu'ils y possédaient. Au XIIe siècle, les seigneurs d'Avesnes avaient à Saint-Aubin un manoir féodal. Il en est fait mention dans un accord de 1199. Par cet accord on voit que Gautier d'Avesnes, ayant fait ériger une chapelle dans ce manoir du consentement de l'abbé d’Hautmont, se chargea d'y entretenir un chapelain pour la desservir. « capellam in domo mea de sancto Albano.... constitui » (acte de Gauthier, cart. de l'abb. d'Hautmont). Il fut stipulé en outre que l'abbaye conserverait la dîme du croit des troupeaux, ainsi que celle des autres produits du manoir; que, toutes les fois que le sire d'Avesnes assisterait à quelqu'une des trois principales fêtes du village, il devrait porter ou envoyer son offrande au pasteur. Enfin il fut convenu que celui-ci ne s'arrogerait aucun droit sur la chapelle et les biens qui en dépendaient, tandis qu'en réciprocité celui qui la desservait ne se mêlerait aucunement de l'administration des sacrements.
Autrefois il y avait en ce lieu un vivier qui fut l'objet de difficultés litigieuses entre Bouchard d'Avesnes et Renaud maître de la milice du Temple du bailliage de Landimesio, comme le prouve un acte de 1241, lequel fait mention non seulement du vivier de Saint Albain, mais encore des terres acquises par le dit Renaud sur le territoire du village. Aujourd'hui on ne trouve plus prés de la ferme du Temple, en fait de vivier, que l'étang du moulin de Saint-Aubin , moulin très ancien, dans lequel les seigneurs de Dourlers percevaient le droit de mouture sur les paysans des quatre villages qui se trouvaient dans les limites de leur terre.
Le manoir de Saint-Aubin que possédaient les chevaliers du Temple, déjà avant 1241, passa, à la suppression de cet ordre, en 1314, aux Chevaliers de Rhodes, qui devinrent Chevaliers de Malte, en 1530.
A la révolution, cette propriété, déclarée domaine national, fut acquise par la commune de Saint-Aubin, laquelle revendit en détail les biens qui la composaient. Dans la suite, cette propriété ne fut plus qu'une exploitation agricole qui a conservé jusqu'aujourd'hui le nom de l'un des deux ordres qui la possédèrent : elle s'appelle la cense du Temple. Les murs épais de cette cense, son architecture, annoncent assez son origine. Les bâtiments sont flanqués vers le milieu par une tour au haut de laquelle une cloche était suspendue. La chapelle se trouvait à l'une des ailes et pouvait contenir de deux à trois cents personnes. Longtemps cette pièce servit de laiterie. En 1832, elle a été agrandie et transformée en grange. On y remarque les solives de forme ogivale qui supportent la toiture, et les sculptures qui les décorent. La cense du Temple se trouve dans une prairie dont le sol, plein d'aspérités, renferme de nombreux fondements de maçonnerie ancienne. Là, sans doute, était le manoir des seigneurs d'Avesnes dont il a été parlé. Au sud et a l'ouest de cette prairie sont deux chemins creux, le long desquels se font remarquer des vestiges d'anciens murs qui sans doute, formaient l'enceinte du manoir. Du côté du nord se trouve le confluent de la petite rivière du Tarsy et du ruisseau des Marquées, dont nous avons parlé au sujet de Dourlers.
Jusqu'en 1725, Saint-Aubin et Dourlers ne formèrent qu'une seule commune.
En 1789, ce village ressortissait de la prévôté et de la subdélégation de Maubeuge. Il était une des localités composant la terre du Sart-de-Dourlers. De 1790 à l'an X, Saint-Aubin fut compris dans le canton de Dourlers, district d'Avesnes.
Erigée en 1890 rue des Bodelets. Sépulture de la famille Corbeau, léguée à la commune de Saint Aubin en juin 2011. Cette chapelle a été restaurée par des bénévoles en 2012
Page de présentation | Répertoire des 151 communes | Les petits + de l'Avesnois | Formulaire de contact |