Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1837 (textes numérisés)
Ferrière la Petite, noms anciens : Ferrières-les-Petites, 1740, doc. typ.
Monuments : L'ancien château de Ferrière la Petite appartenait autrefois à la famille de Bousies. Les parties conservées de cet édifice servent aujourd'hui à l'usage de fabrique de faïence.
Faits historique : Ce village existait en 1336, puisqu'il se trouve mentionné dans l'acte de donation de diverses terres, faite en ladite année par Jean de Hainaut à Jeanne, sa fille, qui l'apporta, en dot à Louis de Châtillon, seigneur
d'Avesnes. Cet acte est cité dans l'article de Ferrière la Grande.
Il forma, dès lors, une seigneurie particulière relevant des comtes de Hainaut et passa du ressort de la prévôté de Beaumont dans celui de celle de Maubeuge.
La seigneurie, au XVe siècle, appartenait à la maison de Berghes.
Les seigneurs de la Vigne, puis ceux de Bousies la possédèrent ensuite.
Ferrière la Petite était anciennement administrée par les mayeurs et échevins de Ferrière la Grande. Son église n'est devenue paroisse qu'au concordat.
La population de Ferrière la Petite est de 718 habitans, dont 20 indigens et 4 mendians.
La superficie territoriale de cette commune est de 532 hectares ainsi divisés : 289 en terres labourables, 95 en prés, 4 en terrains plantés, 113 en bois, 7 en landes et marais, 5 en contenance de propriétés bâties, 15 en routes, chemins, et 4 en rivières et ruisseaux.
Sa culture ordinaire est le blé, le seigle, l'épeautre, le méteil, l'avoine et les pommes de terre. Sa culture principale est le blé froment. Sa principale industrie, après l'agriculture, est la fabrication de poteries et de faïence.
On trouve à Ferrière la Petite 1 moulin à blé, une fabrique de sabots, une fabrique de faïence et 11 fabriques de poteries.
Hameaux et lieux dits : La Daunée. Le Cononçon. Les Gravettes. Le Bois de Saint Pierre d'Hautmont. La Haute-Rue. Morlut. Le Grand-Pré.
Un texte de 1502 parle d'une tour et un autre, de 1686, évoque des restes de tours et tourions dont il est encore question en 1725. Sont-ce les fondations de ce château qui furent retrouvées avant 1914, près de la gare, entre les deux rivières? L'emplacement d'une tour ronde fut alors remarqué. La mairie occupe le château Gossuin du nom de celui qui, en 1838 en devint propriétaire ainsi que de la faïencerie. Eugène Gossuin décéda en 1863 et la faïencerie ferma en 1868. Elle avait été fondée en l'an VI par Charles de Bousies, dernier seigneur de Ferrière la Petite, et Louis Joseph Delannoy, propriétaire du Château de Vengiles à Damousies. L'association fut de courte durée puisque, en octobre 1805, Delannoy resta seul propriétaire. Sa veuve la céda à ses deux fils en 1829 mais, en 1835, Frédéric Louis Joseph Delannoy en devint l'unique maître et ce jusqu'à la vente de 1838 à Gossuin. L'actuel château, indiqué comme étant du XVIIIe siècle, paraît être la "jolie maison de campagne", encore qu'il ne mérite guère le qualificatif de joli, plutôt que le "vieux château". Si Charles de Bousies le fit construire, ce ne fut qu'après la Révolution, car l'édifice est d'une telle sécheresse que l'on hésite à le faire remonter au XVIIIe siècle ne fût-ce qu'en ses dernières années. Le château est de plan rectangulaire formé de trois corps en U, les 2 corps parallèles étant de peu de longueur. Le rez-de-chaussée et l'étage sont percés de trente baies au nord.
Cette ancienne carrière de pierre est devenu un agréable espace vert où se croisent promeneurs et joggeurs. Cette balade est aussi l'occasion de découvrir l'importance du travail de la pierre à Ferrière la Petite. C'est d'ailleurs de la "carrière au blanc" qu'ont été extraites les pierres ayant servies à la construction du château Gossuin, qui abrite la mairie.
Histoire du calvaire de Ferrière la Petite
Les personnages :
A gauche du Christ (qui est resté dans le calvaire situé à la sortie du village direction Cerfontaine) figuraient St Hubert et son cheval ; à droite, le cerf, avec la croix dans ses bois et St Marc.
Cet ensemble fut commandé à Elysée Gaudry par Cyrille Dehecq. Celui-ci avait été mordu par un chien : craignant d'avoir la rage maladie mortelle à l'époque, il fit vœu d'offrir un magnifique présent à St Hubert s'il en réchappait. Sorti indemne de l'incident, il demande donc à Gaudry de réaliser les personnages du calvaire, qui rappellent le miracle de la conversion de St Hubert.
Il s'agit d'une représentation naïve, comme celle que Gaudry réalise à 14 ans sur le plat représentant un plat de fête, qui marie les erreurs de perspective (notez la taille du cheval par rapport à celle de St Hubert agenouillé) et le souci du détail (pas un bouton ne manque à l'habit de St Hubert, et, en observant bien, vous verrez qu'il n'y a pas 2, mais 3 animaux dans cette scène).
Gaudry a réalisé une autre version du miracle de St Hubert, qu'il a peint sur un pot dédicacé à Cyrille Dehecq (encore lui) qui devint garde-chasse lorsqu'il quitta la faïencerie.
Notons enfin que le calvaire s'agrémentait encore de 2 grands vases de terre cuite, offerts en 1875 par Florimond Boucneau, potier, qui, de la même manière que Cyrille Dehecq avait été mordu sans conséquences fâcheuses, par un chien soupçonné d'avoir la rage.
La légende de St Hubert.
Hubert (qui mourut en 727) était un païen qui s'adonnait joyeusement à la chasse. Un jour, il vit apparaître une croix entre les bois d'un cerf ; il se convertit, distribua ses biens et devint ermite. Ses reliques se trouvent à Liège.
Saint Hubert est le patron des chasseurs et forestiers, des bouchers, pelletiers, mais aussi des fondeurs de cloches.
Il est surtout invoqué contre la rage et les chiens enragés, les morsures de serpent et la folie. Il y a seulement une quarantaine d'années, à Ferrière la Petite, avait lieu une procession qui menait les fidèles au Calvaire, où chaque famille faisait bénir un morceau de pain rassis et offrait quelques pièces au saint pour se garantir de la rage.
Musée de la Poterie
Comme beaucoup d'autres à la même époque, il fut construit au moment de la Restauration, après la chute de Napoléon 1er (1815), pour expier les "crimes" commis lors de la Révolution.
Il fut achevé en 1820 comme l'atteste l'inscription figurant sur le fronton : "Chrétiens endurcis, revenez à votre Dieu, à Saint Hubert et Saint Marc qui reposent ici. Ce sera votre seule consolation - 1820".
C'est Monsieur Gossuin, propriétaire de la faïencerie, qui offrit le terrain. Considéré comme point de repère stratégique pour les tirs de canon adverses, il fut démoli par l'armée en 1914 ainsi que les maisons qui le jouxtaient ; les propriétaires (M. et Mme Colson) le firent rétablir soigneusement après guerre, faisant remettre en place les statues qu'ils avaient sauvegardées.
La technique:
Pour réaliser cette œuvre en faïence aux dimensions très importantes, Elysée Gaudry dut fournir un gros travail :
- d'abord la réalisation des personnages : Les personnages sont creux, et Gaudry dut réaliser une armature en terre pour éviter que les pièces n'éclatent à la cuisson.
- ensuite pour la cuisson : Il s'agit bien ici de faïence ; si, du fait de leur exposition à l'air et à l'humidité, les personnages semblent recouverts de lichens et ont perdu leurs couleurs et leur émail, on peut encore voir, sur le dos de St Marc, des traces de l'émaillage d'origine.
Pour cuire ces pièces, Gaudry fut obligé de construire un four spécial dans son jardin, le four de la faïencerie ne pouvant contenir de pièces aussi importantes (en outre, il s'agissait d'une
"commande" personnelle, réalisée en dehors de ses heures de travail). Pour résoudre le problème des bois du cerf, qui auraient été trop fragiles et n'auraient pas résisté à la cuisson, Gaudry a tout simplement ménagé dans la tête du cerf un
"logement" dans lequel il est venu fixer, après cuisson, des branches de bois sec. Néanmoins, l'examen de ces bois montre qu'ils semblent avoir été recouverts de terre cuite : peut être Gaudry a t-il engobé le bois et l'a t-il fait cuire à une température peu élevée pour que la terre cuise sans que le bois ne se consume ?
Datant des années 1890-1891, ce four bouteille fut construit avec l'usine Lambert, née du regroupement de l'activité potière locale jusqu'alors éclatée en plusieurs ateliers.
La technique du grès avait été introduite à Ferrière en 1718 par Gilles Gibon, originaire de Bouffioulx en Belgique. Les grès bleus de Ferrière, à dessins émaillés, consistaient en pots à bière, pots à eau ou assiettes à l'usage des métairies environnantes. Le four bouteille, d'un modèle maintenant très rare, occupe une simple maison en brique, sous un toit de tuiles flamandes ; cerclé de fer, il compte dix alandiers (foyers) qui étaient alimentés au charbon. La cuisson était à flamme renversée. Son diamètre extérieur est de 6, 30 mètres, le diamètre intérieur de 4 mètres, la hauteur de cheminée est de 10 mètres. Des trous de salure, sur la partie supérieure, permettaient d'obtenir le vernissage pendant la cuisson. Il a été arrêté en 1957.
En 1980, la Municipalité de Ferrière-la-Petite rachète les bâtiments de la poterie Lambert, qui renfermait dans ses locaux un four bouteille menaçant de finir en ruines. Dans un premier temps, elle décide de sauver ce qui peut l'être : réfection de la toiture, restauration du four qui sera classé Monument Historique. Dès lors, une association , " Ferrière-la-Petite : terre, art et traditions ", entreprend de relancer une activité artisanale de poterie traditionnelle (grès salé) grâce à Yvon Petit (retraité ayant commencé à travailler dans la poterie Lambert à l'âge de 14 ans jusqu'à sa fermeture). Ensuite naît le projet de créer un Musée autour du four-bouteille . Il sera inauguré en 1994.
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