Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1837 (textes numérisés)
Jolimetz, noms anciens : Jolimay, 1719 , Inscrip. de la cloche de Bry. - Jolimets, 1803, Statistique du Préfet, Dieudonné. - Le Jolimetz, doc. div.
Monuments : L'église de Jolimetz, suivant une inscription scellée dans le clocher, a été achevée en 1380. On peut conclure que le village existait longtemps avant cette époque. Cette église possède deux cloches fondues l'une en 1541 et l'autre en 1574. La première porte pour inscription en lettres gothiques : "Jehanne de Montmort, comtesse de Noielles, me donna nom". Il est probable que cette dame était alors femme ou parente du seigneur du lieu.
Faits historiques : La famille de Nédonchel, originaire de l'Artois devint, par alliance, propriétaire de la terre de Jolimetz.
Louis XV, en 1723, octroya à Octave-Eugène de Nédonchel le titre de marquis, qui est toujours porté par l'aîné de la famille.
L'empereur d'Autriche, se rendant au siège du Quesnoy, arriva au Jolimetz à la tête de son armée, le 17 juillet 1793. La commune fut saccagée et livrée au pillage pendant quatre jours, par ordre du commandant en chef autrichien, sous prétexte que quelques habitans avaient égorgé un de ses postes avancé. Quatre personnes furent tuées dans ce désastre et toutes les maisons furent dévastées. Les habitans s'enfuirent avec leurs bestiaux au milieu de la forêt de Mormal.
En 1814, l'armée prussienne traversa Jolimetz.
En 1815, après la déplorable bataille de Waterloo, les armées prussienne, belge, hanovrienne et anglaise le traversèrent encore. Enfin, au mois de juillet de la même année, Louis XVIII y passa lors de son retour de Gand.
Ce village justifie bien le nom qu'il porte car il présente de forts jolis aspects. On y conserve, dans les archives de la mairie une collection complète des registres de l'état-civil remontant jusqu'à l'année 1660.
Jolimetz a une population de 1005 habitans, point d'indigens, point de mendians.
Sa superficie comprend 394 hectares, dont 118 en terres labourables, 245 en près, 7 en jardins, 2 en bois, 7 en fonds d'habitations, 14 en routes et chemins, et 1 en rivière.
On y récolte le blé, le méteil, l'orge, le seigle, l'avoine, les fèves, les pommes de terre, le lin et les betteraves. Cependant, on y cultive peu les céréales, parce que les terres, ne sont pas favorables à leur production. On a vu par le détail qui précède que les deux tiers du territoire sont en pâtures et prairies. L'industrie des habitans consiste dans le commerce du bois, la confection se sabots, le commerce de bestiaux, la vente de beurre et la culture et la vente des fruits. Jolimetz possède une brasserie, 1 moulin à drèche et une fabrique de bleu d'azur.
Hameaux et lieux-dits : Le Château. La Rue Coulon. Herbignies. La Dame Blanche. Les Prés d'Aulnoy, du Roi, d'Orville.
Ci-contre: Chapelle érigée vers le milieu du 19ème siècle par la famille Pisson. Percutée et détruite par un char en 1918, elle a été reconstruite par la famille Lecerf en 1921. Grâce à la participation de la Mairie et du Comité de Paroisse, elle fut restaurée en 2005. Rue du Pavé / chemin du Moulin. N50.230851 E3.672332
Le Château de Jolimetz
En 1696, Amand François d’Orchival, achète au roi Louis XIV la seigneurie dite " d’Artois ", ainsi que tous les droits féodaux y étant attachés (propriété des souverains de Hainaut depuis le XIIIème siècle). Il devient le premier seigneur du village de Jolimetz. Il élève un château qui passera à la famille de Nédonchel. A la Révolution, le baron de Nédonchel deviendra député représentant de la " noblesse ". Il sera bientôt contraint d’émigrer.
Le château est alors vendu aux enchères à Dubois Crancé qui fut ministre de la guerre. Celui-ci détruira en partie le château. Au XIXème siècle, le château est reconstruit par la famille de Nédonchel. Il passera par " mariage " aux Bourbon-Busset.
Au XXème siècle, le château est délaissé. Il sera détruit après la seconde guerre mondiale. De ce passé, il subsiste les douves toujours en eau et les communs.
La demeure rebâtie au XIXème siècle avait l’apparence d’une grosse maison bourgeoise sur deux niveaux avec des briques pour les murs, et des pierres utilisées seulement pour la décoration comme en témoigne la carte postale, ci-après…
En 1859, le comte Paul de Choulot réalise pour Monsieur de Nédonchel un plan d’écurie. Celui-ci est destiné à l’agrandissement et à l’embellissement du bâtiment initial. Paul de Lavenne, Comte de Choulot était un paysagiste réputé au XIXème siècle. Dans son livre " L’art des jardins ", il donne la liste des 280 plans et parcs réalisés dans toute la France et hors de France. Dans le département du Nord, seul le château de Jolimetz a bénéficié de son intervention.
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