L'épopée
du Dirigeable
Le hangar du Pont-Allant



Hangar à dirigeables du Pont‑Allant - Maubeuge
Situation:
Situé à l’Est de la commune de Maubeuge, en zone extramuros des
fortifications.
Construit au bord de la Sambre, dans le quartier du
Pont-Allant qui portera le nom de "Le Dirigeable"
En 1910, l'armée y crée un centre d'aviation militaire et fait construire un
hangar à dirigeables d'où partiront les ballons, dont le Dupuy de Lôme, le
Montgolfier et le Fleurus.
Les travaux commencent mi 1911:
Charpente métallique fabriquée par la Société des Ateliers de Constructions d’Hautmont.
Travaux de
voligeage
La toiture est en zinc, avec un système de dilatation thermique,
Canalisations pour l'hydrogène
réalisées en zinc (ne fait pas d'étincelles) par les établissements Emile Bourgois situés à Roubaix (Nord).
Le
zinc provenait de la Compagnie Royale Asturienne.
Le hameau des Asturies à Auby près de Douai né à la fin du XIXème siècle, doit son nom à la "Compagnie Royale Asturienne des Mines" qui, en 1869 avait construit à Auby une usine de production de zinc.
- "Royale" pour ses capitaux belges,
- "Asturienne" parce qu'elle traitait des minerais de zinc en provenance de mines situées en Espagne, dans la province des Asturies.
(Source cparama.com)
Caractéristiques techniques:
Dimensions
arrondies:
Longueur : 115 m.
Largeur :
42 m.
Hauteur : 36 m.
Allongé de 36 m coté
Ouest en 1913. (151 m)
Allongé coté Ouest de 23 m par les allemands lors de
l'hiver 1914/1915 (174 m)
Il sera une nouvelle fois allongé mais coté Est de
51 m pour atteindre 225 m.
Il ne reste aucune trace de ce bâtiment.

Plusieurs entreprises interviennent pour l’allongement du hangar. Deux d’entre-elles sont originaires d’Héricourt, en Haute-Saône, et sont déjà intervenues pour la construction d’autres hangars, en particulier à Belfort. Il s’agit de l’entreprise de montage Devanlay
Père et Fils et de l’entreprise Paul Gay.
Cette dernière existe
toujours, sous le nom ACMH, Ateliers de Constructions Métalliques
d’Héricourt.
Une carte postale des travaux nous montre que la
technique de montage des fermes est identique à celle utilisée lors
de la construction. La ferme en cours de levage est maintenue dans
le plan vertical depuis la partie arrière du hangar, qui remplace
les perches utilisées lors de la construction.
La photo nous permet
d’apercevoir le fond du hangar, qui porte l’inscription “Défense de
fumer”. »


















Le château d’eau installé à proximité du hangar à dirigeables de Maubeuge avait une fonction essentielle dans le fonctionnement de la base aéronautique. Il servait avant tout de réserve d’eau en hauteur, ce qui permettait d’obtenir une pression suffisante pour alimenter plusieurs installations techniques du site. L’usage principal était lié à la production d’hydrogène, indispensable pour gonfler les dirigeables. À cette époque, l’hydrogène était produit sur place par réaction chimique (procédé zinc + acide sulfurique), très gourmand en eau: pour les réactions, pour le refroidissement, et pour le lavage du gaz avant son stockage en bonbonnes. Le château d’eau assurait donc un débit constant, régulier et sous pression vers l’usine à gaz située tout près du hangar. Il alimentait également les besoins généraux du site : ateliers, équipements du hangar, incendie, et parfois même les installations du personnel. Sa hauteur permettait une distribution efficace, sans avoir à utiliser des pompes.




Ballon sphérique captif d’observation, modèle du Génie français, de type « Chalais-Meudon », utilisé entre 1905 et 1914. D’un diamètre d’environ 8 à 10 mètres, gonflé à l’hydrogène et maintenu au sol par un câble, il servait à l’observation en hauteur et à l’instruction des aérostiers. Le centre d’aérostation militaire de Maubeuge, situé à moins de 10 km de la frontière belge, était l’un des postes les plus stratégiques du Nord. À 300 m d’altitude, un observateur pouvait surveiller les routes belges, les gares, la vallée de la Sambre et les approches de la place forte. Le ballon sphérique offrait une plateforme stable pour repérer les mouvements militaires, suivre les voies de communication et transmettre des signaux optiques. Ce type de ballon était toujours captif comme son nom l'indique ne volait mais montait verticalement, tenu par les équipes d’aérostiers. Le grand hangar de Maubeuge, construit pour les dirigeables, servait aussi à abriter, entretenir et protéger ces ballons sensibles au vent. Les photos anciennes montrent fréquemment les manœuvres d’entrée et de sortie du ballon, ainsi que les exercices du personnel du Génie. Utilisé régulièrement jusqu’en 1913, ce ballon a joué un rôle essentiel dans la surveillance de la frontière et la préparation militaire avant la Première Guerre mondiale, avant d’être remplacé par des modèles plus évolués (Drachen puis Caquot) au début du conflit.



A l’origine "Clément-Bayard IV"
Son premier vol a lieu le 1ᵉʳ mai 1912 à Lamotte-Breuil.
Après sa réception par l’armée française, il fut officiellement rebaptisé Dupuy-de-Lôme.
(1912)
Le Dupuy-de-Lôme
est l’un des dirigeables français les plus emblématiques du début du
XXᵉ siècle. Construit en 1912 par la firme Clément-Bayard,
il porte le nom d’Henri Dupuy de Lôme, ingénieur
visionnaire et pionnier de l’aérostation militaire. Long de près de
90 mètres et gonflé à l’hydrogène, il appartient à
la catégorie des « croiseurs », des dirigeables
capables d’emporter une nacelle habitée, deux moteurs puissants et
du matériel d’observation.
Dimensions:
Longueur : 89 m - Diamètre : 13,2 m - Volume : 9 000 m³
(Source : Journal des sciences
militaires, 1913)
Masse à vide : ~ 4,5 à 5 tonnes
Vitesse
maxi : ~ 60 km/h
Motorisation: Deux moteurs
Clément-Bayard 4 cylindres de 120 cv chacun.
Structure / quille : acier
tubulaire léger
Suspentes : câbles d’acier
galvanisé
Enveloppe : toile de coton
caoutchoutée, vernie et imperméabilisée
Gaz :
hydrogène (fabriqué sur place dans la tour de procédé
électrolytique)
Un géant des airs
Après son assemblage à
Lamotte-Breuil, dans l’Oise, le dirigeable effectue
son premier vol le 1ᵉʳ mai 1912. Quelques jours
plus tard, il établit un record d’altitude en
atteignant 2 943 mètres, puis se montre à Paris à
l’occasion de la revue du 14 juillet.
Malgré un
incident au sol dû à une rafale de vent, il poursuit sa carrière et
participe aux grandes manœuvres militaires de
septembre 1912, où il expérimente notamment le vol de nuit,
alors une prouesse rare.










Le dirigeable militaire Fleurus est l’un des appareils les plus représentatifs de l’aéronautique française à la veille de la Première Guerre mondiale. Construit en 1912 dans les ateliers militaires de Chalais-Meudon, il appartient à la famille des dirigeables semi-rigides et reprend les principes techniques des modèles Lebaudy :
une grande enveloppe souple appuyée sur une quille rigide inférieure.
(fortifsere.fr)
Avec une longueur d’environ 77 mètres pour un volume d’environ 6 000 m³, le Fleurus est propulsé par deux moteurs Clément-Bayard d’environ 80 ch, actionnant deux hélices
pour une vitesse maximale voisine de 60 km/h.
Conçu pour la reconnaissance et la surveillance des places fortes, il emporte
l'équipage (pilote, mécanicien, observateurs) dans une nacelle métallique très caractéristique,
bien visible sur les cartes postales.
Si son port d’attache principal au début de la guerre est le camp retranché de Verdun (Belleville-sur-Meuse), le Fleurus a bien un passage documenté à Maubeuge : d’après les
travaux de Philippe Nicodème et le site Anciens Aérodromes, il
est présent du 6 octobre au 27 novembre 1913, le temps que soit
achevé l’agrandissement du hangar de Verdun où il doit
normalement stationner.
Ce séjour maubeugeois l’inscrit pleinement dans l’histoire du *Dirigeable*, construit à partir de 1911 et agrandi en 1913 pour accueillir des appareils de plus en plus grands.
Le public et la presse locale s’enthousiasment alors pour ces immenses cigares volants qui sortent du hangar, roulés sur leur chariot, avant de s’élever au-dessus de la ville.
Au déclenchement de la guerre, le Fleurus fait partie des rares dirigeables militaires français jugés suffisamment modernes pour être engagés. Dans la nuit du 9 au 10 août 1914, il réalise une mission restée célèbre : une reconnaissance profonde au-dessus de l’Allemagne jusqu’à Trèves, première incursion de ce type par un dirigeable français en territoire ennemi.
Quelques semaines plus tard, le 23 août 1914, (sources françaises et allemandes),
le Fleurus volait en mission de reconnaissance,
dans le secteur de Colleret. Dans la confusion,
il a été pris pour un dirigeable allemand,
les unités françaises ont ouvert le feu. Le dirigeable a été touché, mais l'équipage sauvé.
(alain.delfosse.free.fr).
Sérieusement endommagé, il aurait
été réparé, puis relégué au rôle de dirigeable d’instruction. Les archives de
1916–1917 attestent en effet qu’il faisait encore l’objet d’une “remise en
état”, avant d’être finalement détruit plus tard, vraisemblablement lors d’un
bombardement du hangar de Saint-Cyr en 1918.
Le dirigeable Fleurus est équipé d’un empennage cruciforme, constitué de deux plans horizontaux et deux plans verticaux disposés en croix. Ce gouvernail, typique des dirigeables militaires conçus à Chalais-Meudon, combine direction et profondeur et assure une grande stabilité en vol.
La nacelle du Fleurus est l’une des plus originales de l’aéronautique militaire française. Fixée directement sous la quille semi-rigide, très longue et étroite, elle se distingue par ses deux moteurs Clément-Bayard installés dans des pods latéraux ouverts, son poste de pilotage avancé avec volant Lebaudy, et sa plate-forme ventrale utilisée pour les manœuvres. Cette conception, propre aux ateliers militaires de Chalais-Meudon, donne au Fleurus une silhouette unique, parfaitement reconnaissable sur les cartes postales de Maubeuge.






Après la
destruction du dirigeable français Dupuy-de-Lôme en août 1914, le
grand hangar du Pont-Allant ne reste pas longtemps inutilisé. Sous
occupation allemande, il va devenir l’une des bases d’aérostation
les plus actives du front de l’Ouest.
Une base
allemande pour raids de zeppelins (1915–1916)
Dès
1915, les Allemands agrandissent considérablement le hangar initial
pour pouvoir y abriter leurs grands dirigeables rigides. La
structure atteint alors près de 226 mètres de long, ce qui en fait
l’un des plus vastes hangars de zeppelins du front occidental.
Le premier dirigeable allemand
connu à stationner à Maubeuge est le Z XII, en mars 1915.
Il y
entreprend plusieurs missions, dont un raid contre Calais dans la
nuit du 17 au 18 mars 1915. Pour cette opération, il utilise une
innovation remarquable : une nacelle d’observation descendue au bout
d’un câble, permettant à un observateur de guider les bombardements
tout en restant sous les nuages, le dirigeable demeurant en
altitude.
Après son départ vers le front de l’Est en juillet
1915, d’autres zeppelins effectuent des passages plus ou moins longs
à Maubeuge : notamment les LZ 74, LZ 79 et LZ 88.
Leur présence y
est brève, car la base est surveillée par les avions alliés et par
les réseaux de renseignement, ce qui limite leur temps de
stationnement.
L’un des épisodes les plus marquants se
déroule le 21 février 1916.
Le LZ 88, parti de Maubeuge avec d’autres zeppelins allemands, participe à un
raid visant le réseau ferré autour de Verdun.


Les zeppelins livrés à la France après 1920
Après l’armistice, l’Allemagne est
contrainte de livrer plusieurs zeppelins aux puissances alliées au
titre des réparations.
En 1920, Maubeuge joue de nouveau un rôle inattendu.
Le L 72, un dirigeable de dernière génération, est livré à la
France.
Le 11 juillet 1920, il arrive à Maubeuge, le hangar de
Cuers-Pierrefeu — sa future base — n’étant pas encore achevé. Il
stationne environ un mois dans le hangar du Pont-Allant, suscitant
la curiosité de la population : une journée portes ouvertes permet
même d’approcher ce géant des airs de plus de 200 mètres de long.
Le 10 août 1920, le dirigeable quitte Maubeuge et traverse la
France pour rejoindre le Var.
Il sera ensuite rebaptisé Dixmude,
intégré à la Marine française, et disparaîtra tragiquement en 1923
au-dessus de la Méditerranée.
Zeppelins militaires
(1914–1916) Type : Dirigeable rigide (classe LZ). Longueur : 140 à 160 m Diamètre : 18 à 20 m Volume : 20 000
à 32 000 m³ d’hydrogène. Masse et propulsion Masse à vide : 15 à 22
tonnes. Propulsion : 4 à 6 moteurs (140–210 ch)
Vitesse : 70 à 100 km/h. Matériaux
Armature : treillis géant en duralumin (aluminium + cuivre).
Enveloppe : toile coton + vernis cellon (parfois aluminisé)
Ballonnets internes : soie caoutchoutée (10 à 17 chambres).
Suspentes : acier haute résistance. Rôle:
Bombardement stratégique.
Reconnaissance longue distance.
Psychologie militaire (raids nocturnes). Présence à Maubeuge.
Plusieurs survols et reconnaissances allemandes en août 1914.








Construit à Friedrichshafen par la firme Zeppelin, sous le numéro de chantier LZ 114, pour la marine impériale allemande.
Il devait servir comme dirigeable de bombardement et de reconnaissance de très grande taille
sous le numéro L 72.
La fin de la Première Guerre mondiale arrive avant sa mise en service : l’appareil est quasi terminé à l’armistice de 1918.
Le traité de Versailles impose à l’Allemagne de livrer plusieurs dirigeables au titre des réparations de guerre. Le LZ 114 / L 72 fait partie du lot et est attribué à la France.
Le
11 juillet 1920 : le dirigeable est convoyé de Friedrichshafen à Maubeuge. Le lieutenant de vaisseau Jean du Plessis de Grenédan prend son commandement à l’arrivée.
À Maubeuge, il est abrité dans le grand hangar à dirigeables de
l’ancienne base d’aérostation. La ville voit donc passer ce qui est
alors le plus grand dirigeable du monde, spectacle absolument
impressionnant pour l’époque.
Départ pour le Sud
10 août 1920, vers 5 h du matin, le L 72 est tiré hors du hangar de Maubeuge. Il décolle pour la base de Cuers-Pierrefeu
(Var).
Le vol est délicat : l’équipage français n’a encore jamais réellement manœuvré un Zeppelin d’une telle taille ; certaines sources mentionnent une nuit complète passée en l’air avant de pouvoir poser l’appareil à Cuers.
Une fois pris en charge par la Marine nationale :
le dirigeable est d’abord codé DR-1 (Dirigeable Rigide 1),
puis officiellement baptisé Dixmude le 6 octobre 1920, en souvenir de la bataille de Dixmude (1914).
Caractéristiques techniques du L 72 / Dixmude
Le Dixmude (ex-L 72 / LZ 114) se caractérise par :
Type : dirigeable
rigide Zeppelin. Longueur : ~226 m. Diamètre max. : ~23,9–24 m.
Volume de gaz : ~68 500–69 000 m³ d’hydrogène (19 ballonnets
environ).
Structure : ossature métallique (alliage léger),
revêtue de toile ; ballonnets internes remplis d’hydrogène.
Masse à vide : ~30–31 t.
Masse normale en charge : ~56 t (peut monter jusqu’à ~80 t).
Charge utile importante : carburant, eau de ballast, bombes (en version militaire), quelques passagers.
Rayon d’action : jusqu’à 10 000 km à ~77 km/h avec tous les moteurs ; autonomie d’environ 144 heures à vitesse de croisière sur 4 moteurs.
Vitesse de croisière : ~70–80 km/h.
Vitesse maximale : ~115–130 km/h selon les sources.
Plafond : autour de 6 000 m.
Motorisation :
6 moteurs Maybach 6 cylindres en ligne, refroidis par eau,
environ 235 ch chacun, soit ≈ 1 400-1 600 ch au total.
Équipage :
En service français : environ 40 hommes (état-major, pilotes, mécaniciens, radios, arrimeurs).
Pour l’époque, le Dixmude est vraiment un « monstre volant » : plus long qu’un terrain de football, plus grand qu’aucun autre Zeppelin achevé en 1920.
4. Une carrière française compliquée
Stocké puis remis en état
La base de Cuers-Pierrefeu n’est pas prête en 1920 : hangars inachevés, usine à hydrogène pas totalement opérationnelle. Le Dixmude est donc dégonflé et remisé pendant presque trois ans.
Pendant ce stockage prolongé, les ballonnets d’hydrogène se détériorent. Quand on veut le remettre en service, ils fuient. Il faut les refaire complètement, opération longue et coûteuse. Les débats sont vifs au Parlement et dans la Marine entre partisans et adversaires des dirigeables rigides, mais du Plessis de Grenédan
obtient les crédits nécessaires.
Campagnes de 1923 et records
Le Dixmude reprend finalement l’air en 1923. Il effectue alors plusieurs vols d’essai et de démonstration, puis de vrais raids au-long cours.
À l’été et à l’automne 1923, il réalise six vols majeurs, dont un raid vers l’Algérie.
Au cours de l’un de ces vols, il bat les records britanniques de distance et de durée :
environ 7 200 km parcourus,
118 heures de vol continu.
À ce moment-là, le Dixmude détient le record mondial de durée et de distance en dirigeable, ce qui en fait la fierté de l’aéronautique navale française.
Le dernier vol et la fin tragique.
Départ pour le Sahara
18 décembre 1923 : le Dixmude quitte Cuers pour un grand raid d’étude météorologique au-dessus du Sahara.
Il survole l’oasis d’In Salah en Algérie, y largue du courrier, puis met le cap au nord.
La météo devient mauvaise en Méditerranée. Pour éviter les pires conditions, l’équipage se déroute vers la Sicile.
Dans la nuit du 20 au 21 décembre 1923, le dirigeable traverse un violent orage au large de la Sicile, près de Sciacca
: Des témoins voient dans le ciel une grande lueur rouge, puis deux
« globes en feu » qui tombent dans la mer.
Peu après, les
communications radio du Dixmude cessent définitivement. Une
commission d’enquête conclura quelques semaines plus tard que le
dirigeable a probablement été frappé par la foudre à une altitude
d’environ 2 000 m, ce qui a enflammé l’hydrogène des ballonnets.
L’appareil se serait alors disloqué et consumé en plein ciel avant
de retomber en mer.
Selon les sources, il y avait environ 50 à 52 personnes à bord : 42 membres d’équipage et une dizaine de passagers. Tous périssent.
Le corps du commandant du Plessis de Grenédan est repêché quelques jours plus tard par des pêcheurs siciliens, ainsi que des débris du dirigeable et un drapeau français brûlé.
Le reste de l’épave ne sera jamais retrouvé.
Cette catastrophe marque profondément l’opinion publique et contribue à refroidir l’enthousiasme pour les grands dirigeables rigides en France.




Dernier des dirigeables Clément-Bayard, plus petit que ses prédécesseurs, il effectue son premier vol le 31 juillet 1913. Ses empennages sont fixés directement sur l’enveloppe. La nacelle, longue d’environ dix mètres, est construite en tubes d’acier ; deux mâts en aluminium, l’un à l’avant et l’autre à l’arrière, renforcent son amarrage au ballon. Deux moteurs montés sur la nacelle actionnent deux hélices latérales à pas réglable, auxquelles s’ajoute une hélice ascensionnelle destinée à faciliter les manœuvres de décollage et d’atterrissage.
Affecté successivement à Maubeuge, puis à Saint-Cyr et Toul, le Montgolfier réalisa, avec des succès variés, une très belle série de missions de reconnaissance et de bombardement. L’une d’elles, qui dura douze heures, témoigne de l’endurance et du courage exceptionnels de son commandant, le capitaine Prêcheur, qui devait trouver plus tard une mort glorieuse à bord du Pilâtre-de-Rozier.













L’installation photographiée correspond à une usine de fabrication d’hydrogène par procédé chimique, utilisée pendant la Première Guerre mondiale pour l’aéronautique militaire (ballons et dirigeables) à Maubeuge. L’hydrogène est produit dans de grandes cuves en acier riveté par réaction du fer (ou du zinc) avec de l’acide sulfurique dilué. Le gaz dégagé est ensuite refroidi, lavé et décanté dans des cuves intermédiaires afin d’éliminer les vapeurs acides et l’humidité. Après purification, l’hydrogène est acheminé par tuyauteries vers un bâtiment de compresseurs, où il est comprimé et mis en bouteilles avant d’être utilisé pour le gonflage des ballons ou dirigeables. L’ensemble constitue une chaîne complète de production locale, typique des installations militaires de 1914-1918, exploitée par l’armée allemande sur une infrastructure française réquisitionnée.


























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