Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1836 (textes numérisés)
Croix Caluyau, noms anciens : Crux, 705, Diplôme du roi Childebert, Miroeus, I, 244. - Crucicolas, 1131, Charte de l'évêque de Cambrai,
Liétard. - Crois, 1186 , J. de G., ann. du Hain. XII, 339. - Croiz, Chron. de Gislebert. - Crois, 1290, Ier Cart. d'Artois. -
Croix, 1316, Arch. de Vallincourt. Le Carp., Pr. II, 45. - Le Croix. - La Croix, Documents anciens.
Monuments : La chaussée romaine de Bavai à Saint-Quentin traverse le territoire de Croix.
Faits historiques : Le roi Childebert donna à l'abbaye de St.-Denis, par un diplôme de l'an 705, 1a chapelle de Croix et le fisc de Solesmes avec ses dépendances.
Par une charte de 1131, l'évêque de Cambrai, Liétard, confirma la possession de ce village à l'abbaye de Maroilles. Par un accord de 1180, entre Baudoin, comte de Flandre, et l'abbaye de
Saint-Denis, la dîme des terres de Croix a été attribuée aux religieux de ce monastère.
En 1186, Croix formait une paroisse du décanat de Maubeuge.
Par lettres du mois de mai 1260, la comtesse Marguerite de Hainaut déclare avoir donné à Baudouin dou Castel, son féal et son sergent, à ses hoirs à toujours, la part qui lui appartenait par indivis avec le seigneur de Bouzies, dans un flosc situé à Croix, près Forest, appelé la Margèle, pour la tenir des comtes de Hainaut, à charge de six deniers de cens annuel au receveur des briefs de Forest.
La population du village de Croix Caluyau est de 503 habitans, y compris 189 indigens et 10 mendians.
Sa surface territoriale est de 397 hectares, dont 319 en terres à labour, 31 en prés et pâtures, 27 en houblonnières, 3 en jardins, 4 en bruyères, 3 en fonds d'habitations, 9 en routes et chemins, et 1 en ruisseau.
On y cultive le blé, l'orge d'hiver, le seigle et l'avoine. Son produit principal est le houblon.
Il existe à Croix une brasserie et un moulin à farine.
Hameaux et lieux dits : La Balance. Caluyaux. Beau-Camp.
- En 1922, pour éviter la confusion avec la ville de Croix près de Lille, le ministre de l’Intérieur joint par décret au nom de Croix celui de son hameau, Caluyau.
- Les fouilles de surface pratiquées sur le site néolithique de Croix Caluyau (au lieu-dit Bocamp) ont livré un abondant outillage de grattoirs discoïdes carénés ainsi que des fragments de haches polies façonnées à partir de roches très diverses. Il est très probable que le gisement ne soit qu’en partie révélé par les surfaces labourées.
L’église (1868-1872) a connu des restaurations importantes entre 1921 et 1925. Toutes ses boiseries, en chêne, ont été exécutées par un même atelier local.
La Villa Paul a été édifiée selon les plans de l’architecte landrecien, M. Bourdon. Son commanditaire, Mme Ternant, l’a appelé "Villa Paul" en souvenir de son fils tué pendant la Première guerre mondiale.
Le toit terminé par une crête, est en ardoise d’Angers. Les fenêtres supérieures de la façade sont ornées de sculptures représentant des fleurs, des feuilles d’acanthe et des rubans. La maison, et plus particulièrement la grille, sont inspirées du style Art déco.
Construite vers les années 1830,
cette brasserie, reconnaissable à sa touraille où trônait le Gambrinus (symbole des amateurs de bière),
comportait de magnifiques caves voûtées soutenues par des piliers et des greniers dont la
charpente était entièrement en bois.
Actuellement, comme vestiges de cette activité,
on peut admirer un treuil et une poulie dans le grenier, les caves, les dépendances et un linteau
avec des fourquets (pelles en fer, en cuivre voire en bois, percées, utilisées en brasserie lors de la
confection de la bière).
Cette brasserie a été exploitée par Jean-Baptiste
Lacomblez et ensuite par la famille Delsart-Lacomblez. En 1858, elle produisait 642
hectolitres de bière forte et 309 hectolitres de petite bière.
Elle aurait été encore en activité au-delà des années 1920.
A cette époque, Melle Delsart épousa M. Carlier qui possédait une brasserie et une propriété agricole. Ils reçoivent en héritage la brasserie et la moitié de l’habitation qui est jugée trop petite. La maîtresse de maison rêve d’une maison aussi belle que celles de ses sœurs établies et comparable à la Villa Paul. C’est pourquoi, elle fait appel à Marcel Bourdon, architecte renommé, afin de réaliser la maison à la hauteur de ses envies, intégrant le génie du concepteur, alliant briques, béton, décorations, et inspiration à l’image des demeures bourgeoises et des châteaux.
La partie de l’habitation reçue en héritage sera surélevée par un étage et agrandie pour rejoindre les bâtiments de la brasserie. « La façade à rue sera cimentée en faux appareil, avec une baie large en anse panier, surmontée de colombage feint autour d’une décoration centrale en relief en forme de cul de lampe élargi ». Côté cour, pour donner de l’élégance et asseoir cette résidence, Marcel Bourdon conçoit un perron constitué de trois marches en ciment verni qui permet d’accéder à une véranda composée d’une balustrade en bois et couverte d’une double verrière. Dans le prolongement de cette véranda s’imbrique une tour en briques aux angles obtus qui se termine par un clocher au toit débordant, couvert d’ardoises en écailles dont un épi finit la décoration. L’ensemble de la construction est réalisé en briques et colombages en ciment avec une toiture en demi-croupe surmontée d’un épi, couverte d’ardoises d’Angers. Sur le faîtage court une frise. Cette description rapide ne reflète pas toute l’imagination de cet architecte car il est fait abstraction de tout l’aménagement intérieur de cette propriété : c’est une œuvre d’art. Deux maisons au style différent se juxtaposent et témoignent de l’association de deux activités : brasserie et agriculture. Seule cette dernière perpétue la vocation de ces bâtiments.
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