Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1838 (textes numérisés)
Ruesnes, noms anciens : Roesne, 1186, J. de G., ann. du Hain. XII, 339. - Roingnes, 1218, Tit. de l'abb. de Fémy, Le Carp. Pr. - Ruonne, 1243, Cart. de Notre-Dame de Condé. - Reuennes, 1327, 2e Cart. du Hainaut. -Roesne, 1348, manusc. de la biblioth. de Valenciennes, N° 526 , p. 42. - Ruesne, Ruesnes , doc. div.
Monuments : Voie romaine de Bavai à Cambrai.
Cloche fondue en 1537.
Faits historiques : Paroisse du décanat d'Haspres en 1186.
Ce village est arrosé par deux ruisseaux, savoir : le Hognieau qui doit son origine à des fontaines situées au territoire du Quesnoy, et se jette dans l'Ecaillon, près de Vendegies, et le Mortry dont les eaux proviennent aussi de plusieurs fontaines et se réunissent à la Rhonelle entre Artres et Maresches, après avoir traversé Sepmeries.
Selon Lecarpentier, historien de Cambrai, ce village doit son nom à ses anciens seigneurs, les chevaliers de Vendegies qui portant une roue de gueules dans leur écusson, se firent appeler Rouenne ou Ruesnes, afin d'être connus par un surnom analogue au signe représenté dans leurs armes. Le premier qui porta ce surnom fut Gérard de Vendegies, qui vivait en l'an 1091.
Un état des hommages dus au roi de Bohême dans la seigneurie de Dourlers fait mention de Henri de Ruesnes.
Le 23 mai 1708, un ouragan terrible causa d'immenses dégâts dans ce village.
Il existe à Ruesnes des traces évidentes du séjour des maîtres du monde. En 1788, on y découvrit l'ouverture d'un souterrain voûté qui passe sous les étangs d'une propriété particulière, et communique avec un autre souterrain nommé les caves de Marie-Louise. Ces souterrains paraissent être des restes de constructions romaines, de même qu'un ancien édifice aujourd'hui disparu, et sur les fondations duquel M. Boursier, ancien maire de Ruesnes, a fait bâtir une charmante maison.
On trouva, en 1813, dans un terrain nommé le Courtieux, des traces de bâtimens romains qui paraissent avoir eu une certaine étendue. En 1827, dans une autre partie du territoire, on recueillit des médailles de Jules-César et d'Antonin, des pavés romains et beaucoup de tombeaux remplis d'ossemens. Il est à regretter que les propriétaires de ces deux portions de terre aient refusé d'y laisser faire des fouilles. Peut-être ces explorations auraient jeté quelque jour sur la situation de l'ancien Hermoniacum, que l'on pense avoir existé vers le Quesnoy et Vendegies-sur-Écaillon.
La population de Ruesnes est de 447 habitans, dont 22 indigens et 3 mendians.
La superficie totale de son territoire est de 666 hectares, ainsi divisés : 601 en terres labourables, 14 en prés, 1 en houblonnières, 20 en vergers, 7 en jardins, 6 en bois, 3 en avenues, 3 en contenance des propriétés bâties, 10 en routes, chemins, et 1 en rivières et ruisseaux.
Sa culture ordinaire est le blé, l'orge , l'avoine, le colza, les fèves et un peu de houblon. Sa culture principale est le blé. Sa seule industrie est l'agriculture. Cette commune ne possède qu'un moulin à blé.
Hameaux et lieux dits : Le Château. Le Moulin. La Ferme et les Champs de Grand et de Petit Mortry.
Les bâtiments les plus anciens, ceux de la ferme de basse cour, remontent au XVIIe siècle, ce sont de simples constructions à un seul niveau suivant les habitudes de l'architecture rurale de la région. Ils précèdent la demeure seigneuriale qui fut construite au XVIIIe siècle, trois ailes (dont l'une a été refaite au XXe siècle) divergent à partir d'un salon central en ovale; outre les combles, chacune de ces ailes comporte deux niveaux percés d'ouvertures au cintre surbaissé. Les matériaux utilisés sont ceux qui étaient les plus usuels à cette époque, la brique pour les murs, le grès pour le soubassement, la pierre pour les encadrements des ouvertures. Il ne faudrait que peu de chose pour faire revivre le site encore décrit au siècle dernier comme un "lieu de délices"
Sur un socle de pierre grise, on peut voir un groupe de trois jeunes femmes dignes et résignées, aux formes graciles, supportant une urne funéraire. Les noms de "Yser", "Verdun" et "Marne" rappellent quelques unes des batailles sanglantes qui ont profondément marqué les soldats de la première Guerre mondiale.
Il a été sculpté par, Aline Lambert de Beaulieu infirmière-major durant la guerre. En novembre 1918, elle retrouve le château de Ruesnes, qui appartient à sa famille, dans un état pitoyable. Lorsqu’elle exécute le monument, elle se refuse à représenter mourants, héros armés, ou victimes. C’est à la condition que rien n’évoque les horreurs vécues qu’elle offre gratuitement à la commune le monument inauguré en 1922.
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