******************************************** |
Accueil - Les remparts rive gauche - Les remparts rive droite - Schémas et souterrains |
******************************************** |
Des remparts qui ont fait l'Histoire de Maubeuge, seuls ceux situés sur la rive gauche de la Sambre subsistent. Comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, les chemins couverts, fossés et bastions sont accessibles et l'on peut s'y promener en toute quiétude et ce à quelques pas du centre ville avec ce plus que constituent les étangs Monier situés au Sud-Est des fortifications. Remonter le temps, imaginer leur construction, la vie des gens de l'époque et pourquoi pas penser que peut être un lointain aïeul a participé à cette aventure. Le zoo de Maubeuge en occupe lui la partie Ouest. Un vaste chantier de restauration des remparts est actuellement à l'étude
Les fortifications de Vauban situées sur la rive droite ont été démantelées de façon à permettre l'extension de la ville. Dans cette zone, les remparts on été arasés à mi- hauteur et des fouilles récentes ont permis d'en mettre une partie à jour.
Un peu d'Histoire. Le château-fort construit au Sud de la ville, près de la Sambre, pour protéger le monastère de Sainte - Aldegonde, fut le commencement de la forteresse de Maubeuge. Dans le Xème siècle, la ville était défendue par une muraille et des retranchements. En 1182, l'enceinte ne put être forcée par les troupes du duc de Brabant.
En 1339, le comte de Hainaut, Guillaume II, permit aux habitants d'agrandir leur cité en y ajoutant cent pieds tout autour pour obtenir un périmètre de trois kilomètres qui englobe aussi des terrains cultivés. Elle fut alors enfermée dans une muraille, flanquée de 22 tours rondes et percée de six portes.
Elle reçoit quelques adaptations à l’artillerie à poudre vers 1425.
Après la destruction de Maubeuge, en 1478, par Louis XI, roi de France, les fortifications furent en partie relevées, mais, en 1493, les Français, qui l'occupaient, en renversèrent encore les murs et les portes qui furent réparés au moyen d'un emprunt autorisé, par Charles Quint, en 1527.
En 1543 et 1554, elles furent encore très endommagées par les attaques du dauphin, fils de François 1er, et du roi Henri II. Elles furent, cette fois, réparées en appliquant à ces travaux du consentement de Philippe II, roi d'Espagne, le produit de divers impôts.
En 1679, après la cession de la ville à la France, le maréchal de Vauban fit complètement démolir les
remparts. Il rétrécit l'enceinte des deux tiers. On construisit, de 1680 à 1685, d'après ses plans,
les remparts, disposés en heptagone, flanqués de sept bastions, surmontés de cavaliers et défendus par de nombreuses demi-lunes et un ouvrage à cornes, Deux forts, l'un à l'est et l'autre à l'ouest, y furent ensuite ajoutés, et enfin, en 1709, on établit un camp retranché sur la rive droite de la Sambre.
Depuis l'agrandissement de la cité, en 1339, jusqu'au moment où Vauban en rétrécit l'enceinte, Maubeuge eut six portes, quatre grandes : au Nord-Ouest, celle de Salmoncamps, l'une des plus belles de la province, au Nord, celle de Mons; à l'Est, celle de la Croix, et au Sud, celle de la Maladrerie. Deux petites, la première, à l'Ouest dite de la Picquerie, et la seconde, près de celle de Mons, nommée de Binche. Aujourd'hui, il n'en existe plus que deux : celle de France, au Sud et celle de Mons, au Nord. Au-dessus de la première, il a été placé, au commencement de la restauration, une inscription rappelant la bataille de Wattignies et le déblocus de Maubeuge, les 15 et 16 octobre 1793. Au dessus de la seconde, on a gravé, lors de sa construction, en l 685, une légende latine consacrant l'établissement des fortifications par Louis XIV.
Au fil des siècles, Maubeuge appartient aux comtes de Hainaut, aux ducs de Bourgogne, à la Maison d’Autriche (1478-1513) et à la Maison d’Espagne (1513-1678). Restée en territoire espagnol après la guerre de Dévolution (1667-1668), et malgré la prise de Mons et Charleroi, elle n’est cédée définitivement à la France qu’en 1678, à la signature du traité de Nimègue.
Source : Bulletin de la commission historique du département du Nord. Tome 9, (1866)
Place Vauban, se trouve l'unique porte encore présente de l'œuvre de Vauban : la porte de Mons, construite de pierres de taille et de briques en 1682. Hardouin Mansart, ami de Vauban en est l'architecte. Elle commandait la route de Paris à Mons.
Alors que la ville est intégrée à la première ligne du Pré Carré, Louis XIV visite Maubeuge et confie la réalisation des fortifications à Vauban. Celui-ci démantèle l’enceinte médiévale, dont il ne conserve que deux portes : au sud, la porte d’Avesnes, au nord, la porte de Mons. Le nouveau périmètre est établi en retrait de l’enceinte médiévale pour tenir compte des hauteurs environnantes. Ces travaux nécessitent de détruire un tiers du bâti de la ville. La construction s’effectue sous la direction de Jean de Mesgrigny, gouverneur de la citadelle de Tournai. Le chantier commence en 1679 et s’achève en 1685. La nouvelle enceinte présente une forme heptagonale légèrement irrégulière dotée de sept bastions à orillons, de quatre tenailles simples et une tenaille bastionnée au sud-est, de quatre demi-lunes à réduits et d’un chemin couvert. Deux portes dites de Mons et de France, percent l’enceinte et sont protégées par deux des quatre demi-lunes. Le front sud-est est le plus long et est protégé par la tenaille bastionnée et une déviation du cours de la Sambre. Les fossés sont inondés par la Sambre au sud, et un front du nord est également précédé de fossés en eau, remplis par un pont-écluse alimenté par un ruisseau, la Pisselotte. À l’intérieur du corps de place, des casernes de cavalerie et d’infanterie sont bâties dans la basse ville située le long de la rive droite de la Sambre et dans les terrains restés vides à l’est. Un arsenal et trois magasins à poudre édifiés contre les remparts complètent l’équipement. Les remparts ont été bâtis en pierres avec parapets de briques. Un ouvrage à cornes, à l’est et à l’extérieur de l’enceinte, formé de deux demi-bastions, complète le système de défense mis en place.
Maubeuge aux XVIIIe et XIXe siècles.
Durant le XVIIIe siècle, des lunettes détachées et un camp retranché provisoire sont construits autour du corps de place. Au XIXe siècle, deux portes sont créées : la porte de Bavay et la porte des Poilus. Après la Guerre franco-prussienne de 1870-1871, la ville est entourée d’une ceinture de forts périphériques établis selon les méthodes du général Séré de Rivières.
État actuel. Maubeuge a été détruite à 90 % en 1940. André Lurçat dirige sa reconstruction en 1945 et décide de maintenir l’essentiel de la fortification et d’élargir le centre à l’extérieur de l’enceinte. Les remparts deviennent un espace vert au cœur de la cité. Des quatre portes, seule la porte de Mons a conservé intacts son complexe défensif et le corps de garde de sa demi-lune. L’arsenal a été préservé. Deux bassins défensifs ont été conservés sur le front sud-est et transformés en étangs de pêche. Les remparts de la ville basse sur la rive droite de la Sambre et les autres constructions militaires qui les bordaient ont été démolis dans la première moitié du XXe siècle.
L’ensemble des fortifications qui ont été conservées est classé au titre des Monuments historiques depuis le 21 octobre 1947.
Source: www.sites-vauban.org
L'immeuble principal en façade, présente une harmonie de 15 fenêtres encadrées dont la centrale, en plein cintre avec balustres au bas donnant sur le sud. On remarque en particulier la belle toiture à la Mansart et ses ouvertures en œil de bœuf. Le premier étage était affecté au logement du commandant du génie et ses bureaux. Au niveau de la place, au centre, entre deux préaux, se découvre le passage charretier et deux corps de garde. Après avoir franchi ce passage et le pont levis qui conduit dans la fortification, on découvre la face nord de la porte avec son frontispice aux armes de France et une inscription lapidaire à la gloire de Louis XIV qui fait connaître la raison de sa construction et la date d'achèvement des travaux : 1685.
Le traité de Nimègue qui met fin à la guerre de Hollande (1672 / 1678) le 17/09/1678, va permettre d'améliorer le tracé de nos frontières, et d'y exécuter les travaux nécessaires pour mettre le pays à l'abri des invasions. C'est la construction du fameux "Pré carré" de Vauban qui va dessiner approximativement la frontière actuelle du nord de la France.
A cette date, l'enceinte médiévale de Maubeuge étant en fort piteux état et ne présentant plus d'intérêt dans sa défense, Vauban propose en remplacement pour la ville, un nouveau système de fortification en tenant compte des défauts de sa situation que commandent les hauteurs avoisinantes. S'élèvera alors une nouvelle défense dite "rasante" : murailles, fossés, et autres ouvrages, sont ainsi enterrés.
En franchissant le pont dormant qui enjambe le grand fossé sec, ceint de ses hautes murailles, s'offre alors situé au cœur de la demi-lune, dans l'ancien corps de garde, le musée. Ce bâtiment construit en 1683, recevait une garde de 15 militaires devant assurer la surveillance des abords, contrôler les voyageurs de passage et assurer la fermeture des portes et pont-levis dès 22 heures, et la réouverture à 6 heures le matin. Occupé par le portier consigne jusqu'à la grande guerre, il recevra plus tard divers locataires jusqu'en 1979, date à laquelle il sera confié à l'association Renaissance Vauban, qui en assurera avec ses bénévoles, sa totale restauration afin d'en faire un musée consacré aux fortifications et à l'histoire militaire de Maubeuge.
Actuellement sur le front de la chambre noire, entre le bastion de la Croix et des Capucins, se situe la demi-lune de l'étang. (ancienne redoute et tenaille réunies au 19ème siècle) qui à l'aide de 2 batardeaux permettaient l'inondation en amont du front après la fermeture de l'écluse située dans la courtine 3/4. Le ruisseau du Maubiguel (aujourd'hui Pisselotte) venait s'y jeter dans ce qu'était au moyen âge le grand vivier, réserve de poissons blancs appartenant au chapitre de Maubeuge. Il ne subsiste aujourd'hui que cette petite partie de vivier qui fut comprise dans les travaux de Vauban.
A l'est, au pied du bastion de Falize, se trouvent les étangs dit de Monier. Cette appellation ne doit comprendre que la petite partie située entre l'ouvrage à corne et le chemin de halage. Le secteur en eau baignant le bastion sous le nom de fausse Sambre, n'est autre en réalité que le bras de la Sambre canalisée par Vauban utilisé à usage défensif.
En ce qui concerne les souterrains, il s'agit d'un système de défense mis en place lors de la construction des murailles qui s'enfonce sous les défenses avancées de la place au dessus de la contre-escarpe. Ce couloir chemine parallèlement au fossé et on y accède par plusieurs portes ouvertes dans la muraille. Ce sont des contremines, destinées à découvrir en cas de siège, les travaux d'approche par sapes de l'assiégeant. Lors des visites on peut y voir et découvrir les fourneaux devant contenir les poudres destinées par leurs explosions, à contrer les travaux de l'ennemi.
Définitivement arrêté, on construira sur la Sambre, une place neuve, fermant la frontière entre Le Quesnoy et Philppeville. Les travaux seront réalisés dès 1679 selon le premier système dit de Vauban. Ils se présentent en projection heptagonale composée d'une ligne de remparts imposants flanqués de 7 bastions surmontés d'autant de cavaliers d'une hauteur moyenne de 9 mètres, mettant la ville à couvert des tirs plongeants environnants. Le tout est précédé d'une ceinture de demi-lunes, dehors retranché, placé entre deux bastions et d'un ouvrage à corne à l'est. Les fossés seront larges, profonds et secs au nord. Un jeu d'écluses au sud, permettra d'inonder les fossés et de noyer toute la vallée vers Hautmont. Deux portes seront réalisées, l'une au nord, l'autre au sud, et deux ouvrages dénommés portes également chevaucheront la Sambre à l'entrée de la rivière dans la ville et à sa sortie, le tout formant lors de la fermeture de ces portes à 22 heures une ville close. L'ensemble du chantier couvrant 56 hectares fut réalisé de 1679 à 1685 avec quelques 8 à 10000 hommes. Il est vrai qu'une visite du roi Louis XIV en 1680, contribuera à activer les travaux.
Par arrêté de 1924, la porte de Mons et ses abords sont classés au titre des Monuments Historiques. Déclassée par l'armée en 1928, elle accueille la mairie provisoire en 1940, puis les services de la police nationale. Depuis sa restauration en 1997, l'Office du Tourisme occupe le rez-de-chaussée et les étages accueillent diverses manifestations (expositions, conférences etc...)
« Louis le Grand, Roi très chrétien, triomphant des Belges, des Séquanes et des Germains, dans sa durable majesté, afin d’opposer la capitale du Hainaut un rempart proche et solide, a entouré cette ville de fortifications et d’ouvrages de défense. L’an du Christ 1685. »
Le magasin à poudre : rue de la Croix. Elle est la seule poudrière encore présente des trois construites lors des travaux de Vauban. Située près de la rue de la Croix elle se compose d'une salle voûtée initialement recouverte d'une toiture et entourée d'un mur pare-feu. Elle fut modifiée au second empire et ne présente plus rien de son aspect d'origine.
L’arsenal : rue de la Croix et quai Berteau Il fut construit en même temps que les remparts. Comme son nom l'indique il servait à l'origine à recevoir et entreposer les armes de la garnison de la ville, et celles des créations de la manufacture d'armes de Maubeuge (1701/1836) en attente de livraisons.
Entre les deux guerres ce bâtiment reçu le 1er d'artillerie, puis le 520ème RCC. L'incendie de 1923 consumera sa belle et haute toiture, ne laissant durant de nombreuses années que les quatre murs calcinés servant d'enclos et d'entrepôts. Ce bâtiment visible aujourd'hui, sera reconstruit et rehaussé de 2 niveaux sur ses bases en 1936, quelques années avant le second conflit. Durant l'occupation, il est occupé par la garnison allemande jusqu'en septembre 1944, puis fut affecté successivement à différentes organisations de la résistance, des détachements de CRS, de militaires de Landrecies, de la préparation militaire etc... Réaffecté par la ville, ce bâtiment abrita ensuite le Centre Culturel de l'Arsenal, l'Ecole des Beaux Arts, la Bibliothèque Médiathèque et des salles d'expositions.
Extrait de : Maubeuge, une place qui mérite l'admiration des hommes par Jean Claude Décamps. Editions Renaissance Vauban 1978, et fiche technique de l'Office du Tourisme par le même auteur, les fortifications de Vauban à Maubeuge.
******************************************** |
Accueil - Les remparts rive gauche - Les remparts rive droite - Schémas et souterrains |
******************************************** |
C'est par la rive gauche de la Sambre, porte des Poilus, que nous commencerons la visite des remparts et ce dans le sens des aiguilles d'une montre, pour terminer par ce qui était la porte d'entrée des eaux. Avec cinq de ses sept imposants bastions, la porte de Mons, sa demi-lune, les fossés etc..., la partie Nord vaut le détour. Pour ce qui est de la rive droite de la Sambre, il ne reste rien, tout a été détruit afin de permettre l'extension de la ville. Seules des cartes postales anciennes, des vues aériennes et le plan relief vont nous permettre de visualiser les fortifications avant leur disparition. Cette page est évolutive, et nous sommes preneurs de tout document qui pourrait l'enrichir. Elle a surtout pour but de faire connaître l'enceinte fortifiée de Maubeuge et de vous inciter à venir la découvrir.
Le plan relief avant l'ouverture de la porte des Poilus. En 1915 et 1916, sur ordre de l'occupant, le rempart est percé au travers de la courtine (5) dans le prolongement de la rue de l'Hospice (2) afin de créer une sortie vers la gare de Sous le Bois. La route passe au pied du bastion des Jésuites, traversant également la tenaille de l'écluse (6).
La rue Coutelle (1) enjambe la rue de l'Hospice pour rejoindre le pont construit en lieu et place de la porte d'entrée des eaux (4) détruite en 1900 à la demande des bateliers
Ci-contre, lendemain de guerre, Maubeuge est en reconstruction. Le coté droit de la rue de l'Hospice sera reconstruit et aménagé jusqu'à la Sambre (3) sur le plan relief.
Bastion : ouvrage faisant saillie sur l’enceinte et qui possède deux flancs dont l’artillerie flanque les fossés et la courtine, et deux faces dont le feu est orienté vers la campagne. Le bastion peut être surmonté d'un cavalier. Il est dit à orillon lorsqu’il possède un massif de maçonnerie arrondi dans le but de protéger les défenseurs.
Cavalier : massif de terre placé en arrière et plus haut que le rempart sur un bastion dont il double les feux par sa propre artillerie. A cause des progrès de l'artillerie, cet ouvrage, devenu trop exposé, est abandonné après 1895.
Courtine : pan de muraille compris entre deux bastions.
Orillon : élément avancé en maçonnerie à l’angle d’un bastion, en saillie, pour couvrir le canon placé dans le flanc, dont la figure ronde ou carrée peut rappeler la forme d’une oreille. Vauban explique dans son «Traité de la défense des places comment doit être conçu une place fortifiée. Les faces sont les seules exposées et toujours les premières attaquées, comme les plus accessibles des corps de place. On n’a rien trouvé de mieux jusqu’à présent pour la défense des places que les bastions dont les meilleurs sont ceux qui ont des flancs à orillons faits à la moderne, et des flancs bas intérieurs, lesquels, outre leur usage ordinaire, peuvent encore servir de souterrains quand ils ne sont pas attaqués….». C’est un massif de maçonnerie arrondi dont on garnissait primitivement l’angle d’épaule des bastions, dans le but de protéger les défenseurs du flanc. Il peut être pourvu d’étages bas casematés.
Sur cette vue aérienne de 1915 on; retrouve le bastion des Jésuites et sa lunette (3), la demi-lune de Bavay, la porte de Bavay (2), la rue de la République, aujourd'hui avenue F. Roosevelt (1), le bastion de
l'Oratoire, et l'ancien vélodrome en bas à gauche.
En (3) nous avons la seule trace de la lunette.
Le plan relief et la vue aérienne nous permettent de voir l'avant et l'après percement de la porte de Bavay.
Le bastion et la lunette des Jésuites sont aujourd'hui occupés par le zoo.
Lunette : Petit ouvrage avancé sur les dehors, pour surveiller des approches cachées de la place. La lunette a généralement la même forme que la demi-lune, mais elle n’est pas intégrée comme celle-ci dans un front bastionné. Elle est souvent placée dans l'axe du bastion.
Demi-lune : dehors retranché, placé devant la courtine d’un front bastionné et entièrement cerné de fossés. Elle est généralement formée de deux faces en angle aigu (demi-lune triangulaire), mais peut également comporter deux flancs. Elle sert souvent à protéger une porte d’entrée de la place. Son nom ancien est ravelin.
Pas de Souris : Petit escalier de communication permettant de relier le fossé au
chemin couvert ou un ouvrage extérieur. La marche inférieure peut être à 1,50 mètre du fond du fossé, permettant de conserver la fonction d’obstacle, et être remplacée par une échelle mobile en bois.
Escarpe (1) : paroi d'un fossé du coté de la place
Contrescarpe (2) : mur ou talus bordant le fossé côté campagne
Chemin couvert (3) :
chemin de ronde placé au sommet de la contrescarpe et abrité par un parapet marquant le départ du glacis vers la campagne.
Traverse (4) : massif de terre maçonné construit dans la largeur du chemin couvert, d’un chemin de ronde, ou d’un ouvrage avancé, qui se trouve ainsi barré sur presque toute sa largeur à l’exception d’un petit passage en chicane. La traverse évite que le chemin ne soit pris en enfilade.
La photos ci-dessus et l'image ci-contre vous permettront de vous familiariser avec les termes utilisés dans le domaine des fortifications.
Parapet
(5) : Massif de terre placé au sommet du rempart, d’un cavalier ou du chemin couvert pour protéger les pièces d’artillerie ou le personnel des tirs frontaux ennemis. Destiné à défiler les emplacements de tir à ciel ouvert au sommet d’un rempart ou sur un chemin couvert, c’est un simple mur, souvent crénelé,
ou un massif terrassé et gazonné comprenant habituellement un talus intérieur et une plongée, elle-même quelquefois soutenue par un talus extérieur.
Glacis (6) : terrain incliné en pente douce entre le chemin couvert et le niveau naturel du terrain entourant la place. Sa régularité facilite les tirs défensifs depuis le haut du rempart.
Pas de Souris (7) : Petit escalier de communication dans la contrescarpe du fossé, vers le chemin couvert ou un ouvrage extérieur. La marche inférieure peut être à 1,50 mètre du fond du fossé, permettant de conserver la fonction d’obstacle, et être remplacée par une échelle mobile en bois.
Défiler : défiler un ouvrage, c’est le disposer de telle sorte que les crêtes et, à leur défaut, des masses couvrantes, dérobent aux vues de l’assaillant, le personnel et le matériel placés à l’intérieur. La zone protégée se nomme la zone défilée. C’est se cacher aux vues et protéger des tirs de l’artillerie adverse, un organe sensible d’un ouvrage par la constitution d’un masque en terre ou maçonnerie.
Tenaille : ouvrage extérieur (ici en terre) placé devant la courtine et formé de deux faces en angle rentrant, qui prolongent les faces des bastions voisins. La tenaille dissimule les parties basses des courtines et interdit les brèches. Elle n’abrite pas de défenseurs, sauf pour donner des feux d’infanterie en fond de fossé et pour couvrir la courtine. Elle est alors surmontée d’un parapet.
Pont dormant : œuvre d’architecture défensive, intégrée à une structure fortifiée, dont il est généralement un des rares accès possibles et pouvant être facilement contrôlé. Il peut être soit : un pont établi sur un fossé et qui est fixe, contrairement au pont-levis, ou la partie fixe du pont à laquelle est rattaché le pont-levis. Sa position est dite dormante. L’appellation dormant ou dormante fait donc référence à l’immobilité de cette structure d’accès, par opposition à la mobilité du pont-levis. Il doit nécessairement se trouver sous les feux des bastions ou des caponnières.
Construit en 1683 suivant une planche type dessinée par l’ingénieur militaire Sébastien Le Prestre de Vauban (1633-1707), le corps de garde avait pour vocation d’accueillir une petite garde de 15 hommes. Ceux-ci avaient pour mission d’assurer le service des ponts-levis et de contrôler les passeports des voyageurs. Le rez-de-chaussée du bâtiment se composait de trois pièces : la salle de garde, le dortoir (cinq lits pour quinze hommes et la chambre des poudres. L’armée y siège jusqu’en 1914. Il sera occupé ensuite par divers locataires, en particulier après la destruction de Maubeuge en 1940. Remis à l’Association Renaissance Vauban en 1979, le corps de garde a bénéficié d’une restauration totale par les bénévoles, pour devenir le musée de l’histoire des fortifications et militaire de Maubeuge.
Entre le bastion de la Croix et des Capucins, se situe la demi-lune de l'étang. (ancienne redoute et tenaille réunies au 19ème siècle) qui à l'aide de deux batardeaux (2) permettaient l'inondation en amont du front après la fermeture de l'écluse (3) située dans la courtine Capucins / Croix. Le ruisseau du Maubiguel (aujourd'hui Pisselotte) venait s'y jeter dans ce qu'était au moyen âge le grand vivier, réserve de poissons blancs appartenant au chapitre de Maubeuge. Il ne subsiste aujourd'hui que cette petite partie de vivier qui fut comprise dans les travaux de Vauban. (1) Casernes Joyeuse.
Redoute : Ouvrage extérieur clos et indépendant, de tracé carré ou polygonal, dépourvu de bastion. La redoute est spécialement construite pour servir de réduit local et généralement pour porter de l’artillerie. C’est un ouvrage de l’attaque comme de la défense : aussi est-ce quelquefois une construction provisoire.
En pointillés orange, la route qui permettait d'accéder au terrain du dirigeable. En 1963, on perce à l'Est dans le prolongement de la rue de la Croix, la demi-lune encore intacte pour accéder au rond-point du nouveau lycée et au contournement Est de la ville. (pointillés jaune)
Ouvrage à cornes : Ouvrage détaché formé de deux demi-bastions reliés par une courtine, constituant un front bastionné projeté en avant d’une enceinte sur un front dominé et relié par deux ailes plus ou moins longues au fossé du corps de place.
Parados : massif de terre, ou mur de pierre, protégeant des plates-formes d’artillerie des tirs ennemis pouvant venir de l’arrière.
Vous pouvez vous promener à loisir en suivant le fil de l’eau de la Sambre autour de deux étangs environnés d’une belle architecture militaire bastionnée. De véritables travaux hydrauliques ont été réalisés sous Vauban pour défendre la ville. Vous pouvez en découvrir les vestiges le long des étangs du centre ville contemporain. Le plus grand forme un angle droit, appelé « Vieille Sambre », il s’agit de l’ancien cours de la rivière canalisée par Vauban, afin de défendre le côté sud-est de la ville en régulant les niveaux d’eau grâce à des batardeaux équipés de vannes. Le plus petit étang jouxte ce qui subsiste de l’ouvrage défensif, il résulte de la canalisation de la Sambre en 1900 et porte le nom d’étang « Monier ». Son appellation est liée au Docteur Monier (1850-1923) qui donna les derniers coups de pioche au détournement du cours de la rivière, afin de faciliter la circulation
des bateaux, en même temps que la destruction des portes d’eaux en aval et en amont. Vauban mit au point un système ingénieux d’écluses afin d’inonder les fronts Sud et Sud-Est. Le côté (ou front) sud-est était protégé par un ouvrage dit « à cornes » dont il ne reste que la moitié.
A l’est de l’étang, en 1866, un barrage surmonté d’une petite tour de forme conique appelée « dame » fut construit afin d’empêcher le passage des assaillants. Les étangs sont aujourd’hui réservés aux pêcheurs et les promeneurs apprécient la faune et la flore diversifiées où se côtoient colverts, poules d’eau, hérons, grenouilles et libellules parmi les iris des marais, les aulnes, saules, peupliers et autres frênes. La promenade se poursuit sur les chemins de halage. Bien que les chevaux ne halent plus les bateaux depuis longtemps, on parle encore de chemins de halage pour désigner les chemins qui longent les berges de la rivière. La Sambre prend sa source en Thiérache dans l’Aisne et se jette dans la Meuse à Namur. Elle a été canalisée dès 1836 pour devenir un axe de transport de marchandise. En 2006, Maubeuge a aménagé son mail d’une halte nautique équipée pour les plaisanciers. (source archives municipales de Maubeuge)
Sur cette carte postale, on peut voir que les travaux de nivellement de la partie de l'ouvrage à cornes situé rive droite n'avaient pas encore été effectués. On peut également voir la passerelle installée en lieu et place de la porte de sortie des eaux et le magasin à fourrage.
Dame (ou Demoiselle) : Il s’agit d’un obstacle massif, généralement cylindrique ou tronconique, posé sur le faîte du batardeau, pour empêcher que celui-ci ne serve de cheminement à l’assiégeant.
Batardeau : digue en maçonnerie limitant la partie en eau d’un fossé.
******************************************** |
Accueil - Les remparts rive gauche - Les remparts rive droite - Schémas et souterrains |
******************************************** |
Le secteur de la porte de France projeté sur une vue satellite. En 1932 pour lutter contre le chômage, on assiste au démantèlement des murailles du front de la porte de France. La porte de France sera détruite en 1958. Il ne reste rien des remparts de la rive droite de la Sambre.
Le dessin de Vauban montre la porte de France ou d'Avesnes telle qu'elle était à l'origine. La transformation de l'édifice pour créer un second passage voûté, prévoyait d'ajouter sur la droite une symétrie de la partie encadrée en orange sur le dessin de Vauban. Pour des raisons de coût, le projet ci-dessus ne fut pas complètement finalisé. L'extrémité droite ne sera pas réalisée, et pour garder la symétrie comme on peut le voir sur le dessin ci-contre, la partie gauche fut démolie et les matériaux furent récupérés pour entrer dans la construction du second passage. Le frontispice a été détruit et un talus de terre visible sur les cartes postales anciennes a été ajouté de façon à protéger la terrasse des tirs d'artillerie.
La porte de France coté ville. Le 3 octobre 1795 une explosion suivie d'un incendie, fit sauter la couverture de l'édifice et créa des brêches dans les murs. Ce n'est qu'un peu avant 1840 que des travaux de restauration furent entrepris. Des voûtes et une terrasse remplacèrent la toiture mansardée initiale. Comme on peut le voir en comparant le plan et la photo de la porte des France prise peu de temps avant sa destruction en 1958 les travaux pour ajouter un second passage voûté ont été considérables. Commencés en 1876, ils furent achevés en 1878.
Ces fouilles ont mis à jour l'orillon du bastion d'Avesnes que l'on peut voir ci-dessus. Lors de leur démantèlement, les remparts avaient été arasés au niveau de l'ancienne place de Wattignes soit à peu près à mi-hauteur de la muraille. Zone (2)
Située entre le bastion des Jésuites et le bastion d'Avesnes elle était composée d'un batardeau surmonté de sa dame de garde (1), de la tenaille percée de deux voûtes (2), de l'écluse (5) qui permettait d'inonder les fossés (6), et de la courtine (3) également percée de deux voûtes et surmontée d'un pigeonnier militaire et de la porte d'eau (4).
Comme on peut le voir sur la vue satellite, la Sambre était beaucoup moins large qu'aujourd'hui et les voûtes permettaient difficilement le passage des bateaux à fort gabarit de la fin du 19ème siècle d'où la demande des bateliers.
******************************************** |
Accueil - Les remparts rive gauche - Les remparts rive droite - Schémas et souterrains |
******************************************** |
Cunette : Canal établi au fond d’un fossé sec pour drainer les eaux pluviales, pouvant ménager un obstacle supplémentaire.
Talus : Pente de la base d’un rempart, ayant un fruit accentué pour assurer la stabilité naturelle des terres contenues.
Sape : Cheminement souterrain creusé par l’assiégeant pour parvenir sous la muraille
et y ménager une chambre de mine dont l’explosion provoquera la brèche.
Contremine : Travail identique à la mine mais conduit par l’assiégé pour déjouer celle-ci.
La rencontre des deux restera longtemps un combat noble.
Les remparts de Maubeuge renferment encore de nombreux systèmes défensifs souterrains dont les galeries et salles sont encore accessibles lors des visites. Comme on peut le voir sur le plan, les galeries de contremine et les chambres d'écoute se situent sous le mur de contrescarpe de la partie haute de la ville. On y accède par les entrées situées dans le fossé. Les croquis montrent la façon dont ces parties souterraines étaient aménagées. Ces galeries creusées par les défenseurs permettaient via les chambres d'écoute de percevoir par résonnance les travaux d'approche des assaillants sous le glacis (sape) et donc de pouvoir creuser des puits destinés à recevoir des mines que l'on faisait exploser sous les galeries creusées par l'ennemi de façon à ce qu'elles s'écroulent.
Il y avait trois poudrières à Maubeuge. Celle de la porte de Mons, photo ci-dessus, une autre près de la porte d'entrée des eaux et celle de la rue de la Croix près de l’Arsenal comme le montre le plan relief ci-contre et qui est toujours accessible. Cette salle, à l’épreuve de la bombe, servait à stocker la poudre. Son plan d’origine a été modifié au XIXème siècle afin d’y améliorer sa capacité. Un couloir comportant des réduits voûtés et des cheminées d’aération ont été ajoutés.
Poterne : Dans la fortification bastionnée, la poterne est une porte située à l'arrière de l’orillon. Elle permet via un escalier la liaison entre le fossé et le haut du bastion.
******************************************** |
Accueil - Les remparts rive gauche - Les remparts rive droite - Schémas et souterrains |
******************************************** |