Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord (1866), et annuaire statistique du département du Nord (1838) (textes numérisés)
Prisches, noms anciens : Prices, 1169, cart. de l'abb. de Maroilles. Perices, 1174, charte de Jacques d'Avesnes. Prichez, 1186,
J. de G., ann. du Hainaut, XII, 339. Prisches, 1237, Bulle du pape Grégoire IX. Priches, 1290, cart. de l'abb. de Maroilles. Prisch, 1299, Testament de Hugues Ier de Châtillon. Prisse,
1648, Vinchant, ann. du Hainaut.
Monuments : Église bâtie en 1550. - Restes des retranchements qui entouraient cet édifice au moyen-âge.
Faits historiques : Vers 670, une ferme, située au hameau de Lignières, fut donnée par Odran, seigneur de Chimay, à l'abbaye de Maroilles qui posséda, par la suite, diverses propriétés en ce lieu.
En 1186, paroisse du décanat d'Avesnes. - Au moyen-âge, petit hospice où étaient soignés vieillards et infirmes. - Jean de Prisches fut, en 1311, nommé abbé du monastère de Vicogne. - Ce village fut presqu'entièrement détruit et abandonné dans la suite, par suite des guerres qui eurent lieu entre Charles-Quint et François 1er.
En 1787, le duc d'Orléans y percevait encore le terrage et des rentes. - En 1794, les troupes autrichiennes, étant venues à Prisches, y commirent les plus horribles excès. Elles enlevèrent les bestiaux, massacrèrent les habitans et mirent le feu au village, qui perdit par cet événement plus de 200 maisons.
Avant la révolution, Prisches faisait partie de la terre et pairie d'Avesnes.
Il existe encore au village de Prisches, dans la partie du territoire qui avoisine les Fayts, un hameau du nom de Lignières, où se trouve aujourd'hui la ferme des pauvres du lieu, qui pourrait bien être la même que celle donnée en 670, comme il a été dit ci dessus , par Odran à l'abbaye de Maroilles.
On voit à Prisches, à demi enfouie dans un carrefour, au hameau des Vallées, une pierre longue d'un mètre 10 centimètres , large de 90 centimètres et épaisse de 30 centimètres; elle passe , d'après une ancienne tradition, pour un autel que l'on croit être druidique.
Sa population est de 1600 habitans. Sur ce nombre, 195 sont à la charge du bureau de bienfaisance et 22 se livrent à la mendicité.
La superficie totale de son territoire est de 2323 hectares ainsi divisés : 1037 en terres labourables, 275 en prés, 889 en pâtures, 12 en jardins, 7 en bois, 12 en landes, 8 en contenance des propriétés bâties, 83 en rues, places, routes et chemins, et 5 en rivières, ruisseaux et autres objets non imposables.
Sa culture ordinaire est le blé froment, l'épeautre, le méteil, le seigle, l'orge, l'avoine, les fèves, le colza, le lin, le houblon et les pommes de terre. Son produit principal est celui que fournissent les prés et pâtures. Sa principale industrie a pour objet la fabrication des fromages dits de Maroilles; les habitans élèvent et engraissent des bêtes à cornes dont ils font un commerce assez considérable.
On trouve à Prisches 1 moulin à eau, 2 moulins à vent, 2 brasseries.
Hameaux et lieux dits : Lignières , Linières (Liniecis, 1131, charte de l'évêque de Cambrai Liétard). Les Vallées. Malgarni. Le Pas de Vache. La Comtée. Heruart. Le Grand Béart. Le Petit Béart.
L'église paroissiale Saint-Nicolas, édifiée en 1550, a été reconstruite au XVIIIe siècle, la tour en 1780. Sur celle-ci, s'élevait un clocher qui a été détruit en 1809 par la foudre ; il a été remplacé par une balustrade en 1812. La tour endommagée en 1918 par fait de guerre est réparée en 1930. Les autels latéraux en marbre et bois polychrome proviennent de l'abbaye de Maroilles, démantelée à la Révolution. La tour de l'église, haute de 23 mètres, fut construite en 1780. Sur cette tour, s'élevait un clocher de 15 mètres, qui a été détruit par la foudre le 13 août 1809. Grâce au dévouement des habitants qui bouchèrent toutes les communications entre la tour et la charpente de l'église, l'édifice put être préservé. Le clocher n'a pu être reconstruit, il coûtait trop cher: 7.885 francs. A sa place a été fait, en 1812, une balustrade qui a coûté 5.780 francs. La tour abîmée en 1918 par fait de guerre fut réparée en 1930. C'est de cette année que date l'horloge aux quatre cadrans de 1m20 de diamètre.
On peut voir dans l'annuaire statistique du département du Nord de MM. Demeunynck et Devaux (1838) la notation suivante :
"On voit à Prisches, à demi enfouie dans un carrefour, au hameau des Vallées, une pierre longue d'un mètre 10 centimètres , large de 90 centimètres et épaisse de 30 centimètres ; elle passe , d'après une ancienne tradition , pour un autel consacré jadis au culte des idoles."
Autre extrait relevé dans : Les chaussées romaines de Bavay n'ont-elles pas une origine préhistorique, par M. Desailly.
"Chaussée de Soissons. - Entre cette chaussée et la précédente, il existait entre Maroilles et Prisches la pierre dite des Vallées, d'une hauteur de l m 90, qui fut brisée avant 1870. Elle se trouvait sur la ligne nord-sud passant par Bavay."
Il est aussi possible d'envisager que ce soit une borne, ou qu'un chariot, aurait versé à cet endroit lors d'un transport.
Au XIIeme siècle, une véritable révolution communale intervint dans cette partie du Hainaut. Partout, les centres ruraux et les villes obtiennent des seigneurs, moyennant quelques redevances, des chartes d'affranchissement. De serfs qu'ils étaient, les habitants deviennent des bourgeois. Les communes obtiennent leur autonomie et sont dirigées désormais par un maire, secondé par des échevins ou jurés. Un code est établi, réglant à la fois le droit civil et le droit pénal. La charte qui fixe le statut des habitants et les usages, forme l'ébauche d'une "coutume" qui resta appliquée jusqu'en 1789. Or, la charte de Prisches, établie en 1158, est l'une des toutes premières. Celle d'Avesnes est de 1200, celle de Trélon de 1162, celle du Favril de 1174, celle de Ramousies de 1193, celle d'Etroeungt de 1248. Cette charte a servi de modèle pour une trentaine de seigneuries du Hainaut et du Vermandois. Elle fut en avance d'un siècle sur celle de très grandes villes de France.
Un Prischois, vannier de métier, aurait porté secours à un herbager foudroyé lors d’un violent orage ; l’ayant hissé sur son dos, il le ramena au domicile où se trouvait toute sa famille qui ne daigna pas remercier le sauveur. Marqué par si peu de gratitude, ce dernier fit élever une croix à l’endroit même de l’accident portant la date de l’événement et un texte peu élogieux : "Je fus relevé par Anselme Plinguier, Reconnaissance pour l'ingratitude , l'an 1892."
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