Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1837 (textes numérisés)
Hautmont, noms anciens: Altus mons, 870, Miroeus, I, 31. - Oltmons, 1071, id. III, 15. - Omont, 1299, Testament de Hugues 1er, de Châtillon, A. du Chesne, 92. - Olmont,
1593, compte de la ville de Maubeuge. - Aulmont, 1603, id., id. - Hautmont, Vinchant, ann. du Hain. - Oltmont. - Aumont. - Haut-mont, doc. div.
Un seigneur d'Austrasie, nommé le comte Mauger, bâtit sur la Sambre près de Maubeuge, en 648, l'abbaye d'Hautmont, de l'ordre de st Benoît. Ce comte, né au château de Strepy lez Binch, d'un des plus puissans seigneurs du pays, avait épousé sainte Waudru. Il en eu quatre enfans qui sont tous honorés comme saints : Landry, Denlin, mort en bas âge, Audru et Mauberte. Après avoir vécu à la cour et exercé les premiers emplois, il embrassa la continence du consentement de son épouse, et se retira dans la solitude d'Hautmont, où il construisit en trois ans un monastère, dont saint Aubert consacra l'église aux apôtres saint Pierre et saint Paul. Il est probable qu'une partie de cette maison était destinée pour les hommes et une autre pour les femmes, puisque sainte Waudru et sainte Aldegonde, sa soeur, fondatrices des chapitres de Mons et de Maubeuge, y prirent le voile des mains de saint Amand et de saint Aubert. Ce monastère devint si célèbre que l'on y vit jusqu'à 300 religieux. Saint Vincent (le comte Mauger) le gouverna quelques temps; mais, fatigué par l'affluence du peuple que sa réputation lui attirait, il chercha une retraite plus profonde dans la forêt de Soignies, et y bâtit un autre monastère qui donna naissance à la ville de Soignies.
Saint Landry, son fils, maintint une grande régularité à Hautmont. Hadulphe, qui lui succéda, suivit son exemple et rendit toutes sortes de bons offices à saint Ansbert, archevêque de Rouen, que Pépin d'Héristal y avait exilé. La réputation de cette maison engagea le pape Léon III à l'aller visiter, en 804.
Les fonts baptismaux de l'église d'Hautmont sont composés d'un calice hémisphérique encadré dans une table quadrangulaire. La frise est ornée d'un cheval et d'un tigre affrontés, d'un tigre et d'un griffon affrontés et de deux dragons affrontés
La ville fait appel à Danis Adolphe en 1912 afin de concevoir un projet communal comprenant une nouvelle gare, un hôtel de ville et une école professionnelle. Seule l'école fut entreprise en 1914. Après la seconde guerre mondiale renaît le projet d'un hôtel de ville (jusque-là installé dans une annexe de l'ancienne abbaye) adjoint d'une salle des fêtes et d'une bibliothèque. Un concours est ouvert le 30 mars 1951, organisé en deux phases. Les deux projets en compétition furent ceux de l'architecte Vilain à Lille et Adolphe Danis, dont la second projet fut adopté. L'aile ouest (la bibliothèque où fut installée la mairie) fut réalisée avant la salle des fêtes, vers 1952. En 1959, l'architecte maubeugeois Gaillard André reprend les travaux. L'aile destinée à abriter l'hôtel de ville ne sera pas construite. Une bibliothèque fut aménagée dans l'ancien logement de brasseur dans les années 1980.
L'origine de l'abbaye d'Hautmont remonte au 7e siècle avec sa fondation par Maldegaire (saint Vincent). Après de nombreux ravages au 9e siècle, l'abbaye fut reconstruite ou agrandie à plusieurs reprises : par Fulcuin en 1025, par Dom Gaspard Hanot en 1588 (état connu par l'Album de Croy) et par Paul Lejeune à partir de 1625. La complète reconstruction des bâtiments a été réalisée au 18e siècle : le palais abbatial vers 1700, l'aile droite et l'aile gauche, abritant la bibliothèque et le réfectoire, vers 1720 et l'aile du midi vers 1750. A la suite du démembrement de l'abbaye en 1791, les bâtiments de la cour d'honneur et de la basse-cour furent réutilisés : une verrerie (début 19e siècle) , une brasserie (fin 19e siècle) et un atelier de construction mécanique (1894) et des habitations ont modifié les locaux et la cour. L'élévation antérieure a été inscrite à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques le 16 juin 1992 et a fait l'objet d'une étude architecturale conduite par l'architecte Etienne Sintive portant sur la restauration du bâtiment d'entrée.
La chapelle St Eloi à Hautmont.
Ces vitraux ont été réalisés à partir des cartons du peintre Emilio Beretta en utilisant la technique du vitrail en dalles taillées (environ un centimètre d'épaisseur), enrobés de ciment armé, dont Auguste Labouret est l'inventeur. Ils représentent la vie de Saint Eloi en treize tableaux
Située dans une Cité financée par les Forges de la Providence destinée à des ouvriers de la métallurgie, la chapelle Saint-Eloi est conçue pour remplacer une petite chapelle devenue trop exigüe. La Providence fait appel à l'architecte Denis Honegger (élève d'Auguste Perret) pour la construction de ce quartier d'habitations dont les travaux débutent en 1950. Le programme comprend des logements et la chapelle, qui fait l'objet de nombreuses esquisses entre 1952 et 1958.
L'architecte suisse romand présente un premier projet en 1953, une seconde étude en 1955, modifiée en 1956 et en 1958.
Les Normands et autres barbares ruinèrent Hautmont, massacrèrent plusieurs religieux et dispersèrent les autres, de sorte que cette maison fut ensuite occupée par quelques ecclésiastiques qui en partagèrent les revenus avec les seigneurs. Il paraît que la réforme introduite, en 953, par saint Gérard de Brogne, n'y fut pas de longue durée, puisque Rathier, évêque de Vérone, eut cette abbaye en commande. Elle passa ensuite à Herman, comte de Hainaut, qui la donna en bénéfice à Arnoul, seigneur de Florenne. Les guerres empêchèrent ce dernier d'y établir une bonne réforme, mais ses intentions furent remplies par ses fils Godefroy et Gérard évêque de Cambrai. L'an 1016, ils en confièrent la direction à Richard. Celui-ci y laissa Fulcain, qui répara les lieux claustraux et donna tous ses soins au rétablissement du spirituel et du temporel. Leurs successeurs furent saint Pappon, Everhelure, son neveu, qui, avec le moine Onulphe, écrivit la vie de son oncle, et Ursion, qui découvrit en 1054 le corps de saint Marcel qui avait été caché du temps des Normands. L'abbé Lejeune, originaire de Maubeuge, obtint du pape Urbain VIII, pour lui et ses successeurs, le droit de porter les ornemens pontificaux. Philippe Fromont, mort en 1636, a laissé les annales de ce monastère, dont les revenus, quoique modiques, suffisaient à l'entretien de 30 religieux, gouvernés par un abbé régulier.
L'église de l'abbaye d'Hautmont, qui était fort belle, a été démolie. Les bâtimens de cet ancien monastère existent encore, mais ils sont en mauvais état. Une partie est occupée par des cultivateurs; plusieurs établissemens industriels ont été placés dans l'autre partie.
Les fastes de la commune d'Hautmont contiennent la relation du supplice de plusieurs sorciers qui ont été brûlés vifs sur les lieux.
Hautmont faisait anciennement partie de la terre et prairie d'Avesnes.
Le 6 octobre 1804, un violent incendie dévora la ferme de Loiseau, à Hautmont. Trois jeunes hommes de la commune se sont signalés dans cette circonstance par leur intrépidité et leur dévouement. Accourus au premier signal, ils se précipitèrent dans les flammes, enlevèrent les meubles les plus précieux et sauvèrent une partie de la récolte. Ces hommes courageux, nommés, Jean et Marcel Gillet, et Jean Joseph Maîtrepierre, ne quittèrent le théâtre de l'incendie que couverts de brûlures et de plaies.
La population d'Hautmont est de 900 habitans; sur ce nombre, 18 se livrent à la mendicité et 56 sont secourus à domicile par le bureau de bienfaisance. Son territoire contient 1213 hectares ainsi divisés : 593 ares en terres labourables, 285 en prés, 8 en terrains plantés, 40 en bois, 6 en terrains incultes et étangs, 6 en superficie des propriétés bâties, 26 en routes et chemins, 8 en rivières et ruisseaux, et 241 en forêt royale.
Sa culture ordinaire consiste en froment, épeautre, méteil, seigle, vesces, avoine, betteraves, et pommes de terre. Sa culture principale est le froment.
L'industrie d'Hautmont a pour principal objet la fabrication des bouteilles. On trouve, dans cette commune 3 fours à verres, une scierie de marbre, 2 moulins à blé, 1 tordoir d'huile, une fabrique de bas, 3 clouteries et une brasserie.
Hameaux et lieux-dits: L'Enclos de l'Abbaye. Le Mont-Aigu. Wargnories. La Cense de Forest. La Ferme Loiseau. Les Bois du Quesnoy, d'Hautmont ou du Fayt. L'Alleu Saint- Ausbert. Les Grattières. Le Laminoir. Le Moulin-à-vent. Saint-Marcel. La Station. Les Wattennes. Les Grands Fonds. Les Marquees.
L'église paroissiale d'Hautmont a été construite à la place de l'ancienne église du 16e siècle. Les travaux furent commencés en 1866 et terminés en 1869.
L’architecture de l’édifice en style néo-gothique témoigne aussi d’un goût pour le Moyen Age amorcé grâce à Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879). Ce dernier a restauré maints édifices du Moyen Age, comme la basilique de Vézelay ou la cathédrale Notre-Dame de Paris. En forme de croix latine, elle se compose d'une nef et deux bas-côtés, d'un transept, d'un chœur en hémicycle à chapelles rayonnantes et d'un clocher en façade. La nef comprend trois niveaux en hauteur : les grandes arcades, séparant la nef des bas côtés, au dessus le triforium et en haut les baies hautes éclairant la nef. L'édifice fut reculé de 21 à 22 mètres afin d'agrandir la place publique ; l'horloge fut établie en 1878 et les vitraux exécutés par Durieux (fabricant de vitraux à Aulnoye) en 1882, actuellement remplacés ; les travaux de restauration, consistant essentiellement en une consolidation furent réalisés après la première guerre mondiale, en 1924, après les dommages de guerre établis par l'architecte Danis Adolphe en 1947 avec la reconstruction des voûtes, l'aménagement d'une chapelle d'hiver et le ravalement de la façade sous la direction de Vilain (architecte) ; les cloches réalisées par le fondeur Wauthy à Douai datent de 1926
Des premiers vitraux datant de 1876, il subsiste celui de Saint Marcel près de sa chasse et sa statue, et les deux sacrés cœurs, celui du Christ et celui de Marguerite-Marie Alacoque. Les vitraux les plus récents furent posés en 1965 et sont de motifs plus abstraits. La dernière restauration de 2005 confirme ce goût pour l’abstrait qui se traduit par un rendu particulier de la lumière.
L'inscription de cette dalle rend hommage au moine Iaupin du monastère d'Hautmont, décédé le 19 octobre 1711. Cette dalle a été trouvée lors d'un aménagement de la place du Général de Gaulle.
Calice, patène, ciboire, burettes, plateau à burettes, sonnette d'autel. Ensemble exécuté par Thomas-Joseph Armand-Calliat, orfèvre, actif à Lyon de 1854 à 1901.
Sculpture exécutée par Paul Landowski en 1946 et acquise par l'Etat en 1957. Par un arrêté du 3 décembre 1963, la statue est attribuée à la ville d'Hautmont. Elle fut exposée à Paris en 1949 au salon des artistes français, en 1950 à Anvers, puis au parc de Middelheim, à l'exposition internationale en plein air de sculpture et, en 1956, à Paris au Grand Palais dans l'exposition sculpteurs du Midi. Trente ans après son installation à Hautmont devant la mairie, la statue fut déplacée sur la place de la poste.
Oratoire Notre Dame des sept Douleurs construit grâce à la donation du greffier Paschalle Gressies, originaire d'Aumont (Hautmont) en 1748. L'oratoire fut restauré par Joseph Lion en octobre 1891 puis en 1997. N50.253068 E3.927720
La date de la construction de la ferme n'est pas connue. Le bail de 1757 indique que la ferme est réédifiée sous l'abbatiat de dom Gaspard Hanot (1588-1625). Une nouvelle restauration fut entreprise par l'exploitant de la ferme entre 1783 et 1786. Une plaque datée 1600 est insérée à l'angle du mur du logement et du colombier.
Du 01 janvier 1940 au 24 mars 1940, le poste de Commandement du Secteur Fortifié de Maubeuge est établi dans la ferme de Wagnories. Il est confié au Général de brigade Louis Ernest Béjard qui ensuite, du 24 mars 1940 au 26 juin 1940 deviendra Commandant de la 101° Division d'Infanterie de Forteresse.
Le chantier est réalisé de 1958 à 1960. Les vitraux sont dus au verrier Auguste Labouret (1871/1964), d'après les cartons d'Emilio Beretta (1907/1974), collaborateur de l'architecte.
La chapelle est située au centre du quartier du Bois du Quesnoy, au sud-ouest d'Hautmont, dans le prolongement des Cités des années 1920. Les salles paroissiales sont disposées en arc de cercle, libérant ainsi une place semi-cylindrique le long de l'allée centrale de la cité, avenue du Général-Leclerc. La sacristie et le clocher font l'articulation entre les salles paroissiales et la chapelle, composée d'un simple volume trapézoïdal s'ouvrant sur l'arrière, sur une place bordée à l'origine par deux immeubles, rappelant le projet de l'église du Christ-Roi de Fribourg (Suisse). L'édifice est couvert d'une voûte en brique apparente et est éclairé par une série de vitraux consacrés à la vie de saint Eloi, patron de la métallurgie.
Les treize vitraux sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.
Ces quatre sculptures en bronze de Bernard Sellier sont sur la place d'Hautmont depuis la fin des années 90.
Quatre statues de personnages, qui sont à l’origine même de l’existence de la cité : Vincent Madelgaire, qui a fondé l’abbaye au VIIe siècle, Waudru son épouse, fondatrice du monastère de Mons, Aldegonde sa soeur, pour celui de Maubeuge, et Amand de Maastricht, qui les a conduit sur le chemin spirituel et dont le nom nous ramène à une notion forte d’unité régionale.
Les mosaïques d'Hautmont.
C'est l'artiste parisienne Brigitte Gagnepain, qui a réalisé les mosaïques que l'on peut voir sur les murets servant de terre-plein central, tout au long de l’Avenue Gambetta, les colonnes du rond-point situé face à la résidence Michel-et-Huguette-Fichaux, et la fresque qui se trouve derrière la poste.
Ci dessus à droite : Les " Porteurs d’O " entre humain et végétal, offrent un nouveau regard placé sous le signe du soleil et tente de porter haut et fort le symbole de la " Source de vie ", dans une forme de transmission qui repose sur l’effet de mouvement associé aux énergies, aux souffles, aux lumières et aux couleurs de l’arc-en-ciel.
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