Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1837 (textes numérisés)
Gommegnies, noms anciens : Gomingni, 1135, Titre de Saint-Aubert, Le Carp. Pr. II, 82. - Gomeniis, 1169, Cart. de l'abb. de Vicogne. - Gommeignies, 1186, J. de G., ann. du Hainaut XII, 339. - Goumegnies, 1192, 2e Cart. du Hain. - Gomingnies, 1197, Titre de Saint-Jean de Val., Le Carp. Pr. II, 85. - Gomegnies, 1201, Tit. de Saint-Aub., Le Carp. Pr. II, 23. - Gominiis, Chron. de Gislebert. - Gommignies, 1240, Miroeus I, 759. - Gomegnyes, 1252, Cart. de Notre-Dame de Condé. - Goumignies, 1290, 2e Cart. de Val. - Gonmegnies, 1348, Comptes de la ville de Val. - Gommegnies, 1354, Manusc. de la bib. de Val. - Gomny, id., id. - Gomenies, 1410, Epit. de l'anc. égl. des Carmes de Val. - Gomignies, 1638, Vinchant, ann., 337. - Gomegnies, 1791, Inscription de la cloche.
Monuments : Chaussée romaine de Bavai à Saint-Quentin.
Tombeaux romains avec objets et monnaies des empereurs Gallien, Claude, Tétricus, trouvés en 1854, près de la chaussée. Église de construction antérieure à 1600.
Le château actuel renferme quelques portions des bâtiments de l'ancienne habitation seigneuriale.
Faits historiques : Paroisse du décanat de Valenciennes, en 1186.
Amand, seigneur de Gommegnies, fut un des chevaliers qui déposèrent dans l'enquête tenue à Laon, en 1249, par Pierre, évêque de Châlons, et Hugues, abbé de St.-Sépulchre, à Cambrai, relativement à la légitimation de Jean et Bauduin d'Avesnes.
Par lettres de 1314 Willaume de Jauche, sire de Gommegnies, et d'autres hommes du comte de Hainaut, déclarent que Jean, seigneur de Rayneval, a été adhérité de 7,000 livrées de terre, des châteaux du Quesnoy et de Bouchain, et de 3,000 livrées de terre par an sur la forêt de Mormal.
Brûlé, en 1340, par le duc de Normandie.
Un clerc, nommé Jean de Valle, que la dame de Gommegnies avait fait incarcérer dans les prisons de Guy, évêque de Cambrai, étant parvenu à s'en évader, le seigneur de Gommegnies dépêcha vers cet évêque Jean de Sommaing, Willaume de Sommaing, prévôt du Quesnoy, et Robert de Warigny, qui lui déclarèrent, le l.er février 1345, que pour le punir d'avoir favorisé cette évasion, le seigneur de Gommegnies prendrait tant des biens dudit évêque et de ceux de ses gens, que lui et sa mère en seraient satisfaits.
En 1359, Edouard, roi d'Angleterre, qui prétendait à la couronne de France, venait d'être contraint d'abandonner Reims après sept semaines de siège. Le sire de Gommegnies assemble 300 hommes à Maubeuge pour renforcer les troupes d'Edouard. Le sire de Roye, baron de Picardie, qui était en quartier à Rozoy en Thiérache, informé de la marche de Gommegnies, en donne avis à Robersart, chanoine de Laon, qui régissait à Marle la terre du jeune comte de Roucy. Robersart part avec 40 lances pour joindre le sire de Roye, qui en avait 300 ; ils poursuivent l'ennemi et lui dressent une embuscade à Herbigny, où il s'était arrêté pour rafraîchir. Gommegnies, jeune militaire inconsidéré, part sans ordre, accompagné de Christophe du Mur, qui portait sa bannière, et de 6 écuyers. Les Français se présentent tout-à-coup, en criant: Roye, au seigneur de Roye. Gommegnies veut se défendre, mais il est tué avec ses compagnons; les valets échappent seuls. Les Français entrent dans le village et font un grand nombre de prisonniers.
Par lettres du 13 juillet 1363, Aubert, duc de Bavière, comte palatin du Rhin, gouverneur des comtés de Hainaut, Hollande, Zélande, etc., déclare avoir donné à Jean, seigneur de Gommegnies, chevalier, en faveur de son mariage avec Cunéhonde de Weischx de Bavière, et à leurs hoirs, 200 florins d'or au mouton de France, de rente, à recevoir sur toute la baie d'Artois, dite de Haourdiaul et sur le tiers denier que le comte de Hainaut avait en deux tailles des bois du seigneur de Gommegnies, dits les bois de Cuclempont.
Marguerite de Bourgogne, comtesse douairière de Hainaut, habitant continuellement son château du Quesnoy, fit bâtir, en 1440, une chapelle dans la paroisse, et y fit une fondation de six chapelains, dont les revenus furent affectés sur la terre de Gommegnies.
La terre de Gommegnies fut érigée en comté par les archiducs Albert et Isabelle. Précédemment les seigneurs de Gommegnies étaient chevaliers bannerets du Hainaut.
La terre de Gommegnies a été possédée par de fiers et puissants seigneurs ; elle était une des vingt-deux anciennes baronnies du Hainaut et fut érigée en comté, dans le XVIIe siècle, par les archiducs Albert et Isabelle.
La commune de Gommegnies a une population de 2960 habitans; elle n'en comptait que 2604 en 1822.
La superficie totale de son territoire est de 1531 hectares, dont 779 en terres labourables, 426 en prés, 258 en bois, 13 en contenance de propriétés bâties, 51 en routes, chemins, et 4 eu rivières et ruisseaux.
Sa culture ordinaire est le blé, l'orge, le seigle, le colza, l'avoine, les féveroles et les pommes de terre. Sa culture principale est le blé.
Les seuls établissemens industriels existant dans la commune de Gommegnies sont 7 moulins à blé et une brasserie.
Hameaux et lieux dits : Carnoye. Sarloton. Le Cheval Blanc. Petit Gommegnies. Le Grand Sart. Dalinsart. Hitonsart. La Haute Rue. La rue Crombion. Les Fermes de Fromentel, de Marchies. Les Bois de Dame Agnès, de Gommegnies.
D'après les peintures de Croÿ on pense que vers 1600 l'église comportait 2 nefs et un clocher hors d'oeuvre, ou peut-être 3 nefs dont un collatéral au sud, avec dans ce cas un clocher surmontant la 1ère travée. La haute flèche du clocher était couronnée de 4 clochetons ou plutôt de contreforts à pyramidons. La construction actuelle est le résultat de reconstructions et restaurations. Les parties les plus anciennes qui dateraient de 1568, sont la partie en pierre tendre du porche (gothique flamboyant), certaines pierres du chevet, et la fenêtre à meneaux. La tourelle en grés et le gros-oeuvre actuel remonteraient à 1636 et 1701. Le clocher date de 1866 (l'ancien qui menaçait de s'écrouler ayant dû être détruit). Quant aux aménagements intérieurs il remontent à 1839 et 1890.
L'église actuelle qui a donc été reconstruite en pierre, comporte 3 nefs et 3 travées. Elle était entourée à l'origine du cimetière jusqu'au tout début des années 1900. Elle est protégée à son chevet par une tourelle en grés et briques à meurtrière et possède des fenêtres en ogive dont une seule est encore à meneaux. Les colonnes soutenant les arcades ogivales sont couronnées de chapiteaux toscans, ce mélange des genres étant fréquent à l'époque. Les trois retables des autels sont de style Louis XIII et les boiseries du choeur de style Renaissance. La chaire propose sur ses panneaux latéraux et sa porte, en sculpture demi-bosse, le bon pasteur au milieu du tétramorphe (c'est ainsi que l'Eglise dénomme les quatre saints évangélistes), pour rappeler l'importance de la transmission de la parole divine : Saint Matthieu avec l'ange, Saint Jean et son aigle, le Bon Pasteur avec la brebis sur les épaules (le Jésus de l'évangile de St Jean ramenant l'animal égaré), Saint Luc et le boeuf (ou le taureau) et Saint Marc avec le lion.
Le Moulin du Cheval Blanc avec sa dernière paire d’ailes flamandes...moulin à pivot fixe : Ce moulin tout en bois était le type le plus ancien et le plus répandu dans le nord de la France. Le mécanisme se trouvait à l’intérieur d’une cage habillée de planches, accessible par un escalier-queue servant à équilibrer le poids des ailes et surtout orienter le moulin face au vent ; il se manœuvrait à la main. Les ailes sont généralement du type "flamandes dissymétriques" avec d’un côté le lattis d’entoilage et de l’autre une planche à vent. Au XIXème siècle Gommegnies était de loin la commune qui possédait le plus de moulins dans tout l’arrondissement. Elle en comptait en effet pas moins de onze : 2 moulins à eau, 6 moulins à vent et 3 moulins à braie.
La seconde église de Gommegnies a été édifiée au hameau du Carnoy entre 1864 et 1877 pour la somme de 35 000 francs, financée par les habitants.
La flèche du clocher a été achevée en 1881.
Le château de Carnoy, construit au XVIIIe siècle, a été édifié non loin d'un ancien château aujourd'hui réduit à quelques vestiges souterrains. Le porche qui donne accès à un beau parc, s'orne des armoiries du Comte de Gommegnies, avec la fameuse licorne et une devise célèbre dans le pays : "Taire ou bien dire". Le château de Carnoy appartenait au XXe siècle à Célestin Hennion, célèbre Directeur de la Sureté Générale de Paris (Les brigades du tigre), il aménagea cette demeure avec beaucoup de recherche.
En 1962, Henriette et Serge Boutique rachètent la maison familiale de Celestin Hennion. Ainsi les nouveaux propriétaires restaurèrent pendant plusieurs années ce lieu emblématique. Le plâtre original de Moreau-Vauthier représentant un buste de Célestin Hennion qui servit à l'exécution d'un monument en bronze érigé en 1923 à Gommegnies à la gloire du célèbre fondateur des brigades du Tigre fut retrouvé dans le grenier. Placé contre le pignon de la mairie, le monument a disparu lors de l'occupation allemande, durant la Seconde Guerre mondiale.
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