Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1837 (textes numérisés)
Floyon, noms anciens : Flons, Floiis, 1131, charte de l'évêque de Cambrai, Liétard. - Fleon, 1147, cart. de l'abb. de Liessies. - Floion, 1186, J. de Guise, XII, 339. - Floyon, 1201. - Flojon, 1218, Le Carp. Pr. II, 26. - Floyacus, 1349, pouillé de Cambrai. - Fléon, chron. de Balderic. - Fleo. - Fleon vicus, Adrien de Valois.
Monuments : Au hameau le Retiau, deux énormes pierres calcaires, dites pierres Gemelles, considérées comme druidiques.
Traces de l'ancien château désigné par cette mention dans un relief de 1502 "Thour et Chasteau" et qui, après avoir été dévasté pendant les guerres de Louis XIV, fut remplacé, au commencement du XVIIIe siècle, par une belle maison de campagne qui disparut aussi pendant la révolution.
De nombreux moulins, détruits ou reconstruits, sont attestés : le grand moulin à eau de Chevireuil connu dès 1246, celui de Sartaille construit en 1632, ainsi que le moulin à vent sis au lieu-dit le Plouis, antérieur à 1626. L'église date de 1573.
Faits historiques : Saint-Ursmer naquit en 644, à Fontenelle, alors hameau de Floyon. Il succéda, en 686, à saint Landelin, abbé et fondateur de l'abbaye de Lobbes, sur la Sambre, diocèse de Cambrai et pays de Liège. La réputation de vertu et d'austérité de saint Ursmer engagea Pépin d'Héristal à confier à ce religieux le gouvernement de ce monastère et à le faire ordonner évêque régionnaire. Les biens de Saint-Ursmer, donnés à l'abbaye de Lobbes, sont acquis par l'abbaye de Liessies en 1143, origine des possessions de cette abbaye à Floyon.
La séparation de Floyon et Fontenelle est déjà attestée en 1111.
L'abbaye de Maroilles possédait, en 1131, à Floyon, neuf manses et celle de Liessies, en 1167, un alleu désigné dans une bulle du pape Alexandre III, par "Allodium de Fléon."
En 1186, Floyon formait une paroisse du décanat d'Avesnes.
Floyon formait dans le moyen-âge une seigneurie particulière, éclissée de la terre d'Avesnes. Il est donné par Nicolas d'Avesnes vers 1150 à son fils cadet Fastré, qui reçoit en même temps le village de La Flamengrie. Par le mariage de Joye de La Flamengrie avec Gilles de Berlaimont vers 1240, la terre de Floyon est attribuée à la famille Berlaimont et sert d'apanage pour les branches cadettes de cette maison. En même temps, la dépendance de la terre de Floyon à l'égard de la terre d'Avesnes est limitée à l'hommage vassalique. En 1681, elle passa, par acquisition dans celle de Préseau. Jean-Baptiste Préseau, seigneur du lieu, fut grand bailli de la pairie d'Avesnes; en 1785, Jacques-Marguerite de Préseau, seigneur de Dompierre et d'Hugemont devint, à son tour, propriétaire de cette terre par succession.
La guerre s'étant rallumée, en 1635, entre la France et l'Espagne, les hostilités commencèrent d'abord en Italie et eurent ensuite pour théâtre les Pays-Bas. En janvier 1637, Laborde Boichard, lieutenant-colonel de la milice de Thiérarche, sous le sieur de Longueval, brûla le bourg de Floyon, qui était fortifié, et étendit ses ravages jusqu'au faubourg du Catteau-Cambrésis.
Les habitans de Floyon ont continué pendant de longues années un usage très-ancien consistant à allumer, le dimanche de la mi-carême, un énorme bûcher que l'on nommait Behourdis, autour duquel ils dansaient, chantaient et se livraient à toutes sortes de divertissemens.
La commune de Floyon a une population de 1469 habitans, dont 6 mendians et 30 indigens secourus par le bureau de bienfaisance.
La surface totale de son territoire est de 1724 hectares ainsi divisés : 539 en terres labourables, 992 en prés, 16 en vergers, 103 en bois, 2 en mares et étangs, 9 en contenance de propriétés bâties, 59 en routes, chemins, et 4 en rivières et ruisseaux.
Sa culture a pour objets principaux l'épeautre, le blé, l'avoine et le trèfle. Les habitans se livrent principalement à l'engrais des bestiaux et à la fabrication des fromages.
On trouve dans cette commune 3 moulins à blé, dont 2 sont mus par l'eau et 1 par le vent, 2 brasseries et 2 briqueteries.
Hameaux et lieux dits : Le Plouy. Petit-Floyon. Chevireul. Les Basses Aulnes. Le Rétiau ou Rétheau. Les Hautes- Aulnes.
L'Eglise Saint-Martin de Floyon présente la particularité assez rare en Avesnois d'être fortifiée. L'église, détruite au cours des guerres qui opposèrent les rois de France aux Etats de Bourgogne au XVe siècle, fut probablement rebâtie après le traité de paix de 1493. L'église actuelle a été reconstruite en 1573 mais subit de nombreux dommages à la fin du XVIe siècle et au cours du XVIIe siècle. Le clocher donjon est construit en briques et flanqué d'une tour ronde qui permettait d'accéder aux étages qui comportaient des salles de refuge. La nef est faite de pierres bleues du Nord.
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