Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1837 (textes numérisés)
Felleries, noms anciens : Felgeriis, 1122, cart. de l'abb. de Liessies. - Feleries, 1186, J. de Guise, XII, 339. - Fullerines, 1250, cart: de l'abb. de Liessies. - Feeleries. - Fecleries. - Fleury. Titres divers.
Monuments : Une voie de communication, construite en pierres bleues et en grès, a été découverte, en 1835, à soixante centimètres de profondeur sous le sol du bois dit de Belleux. D'après les recherches faites à cette époque, ce pavé large de trois mètres environ, traversait ce bois dans toute sa longueur, qui compte plus d'un kilomètre, dans la direction de Solre-Ie-Château à Ramousies ; son mode de construction et son enfouissement sous un bois en pleine végétation de temps immémorial, portent à croire que ce chemin date de la période romaine.
Faits historiques : Felleries, quoique n'étant encore, au XVIe siècle, qu'un hameau de Ramousies, formait cependant, déjà, en 1186, une paroisse particulière figurant dans la liste donnée par J. de Guise, XII, 339 , à l'occasion des tailles imposées au clergé du Hainaut par les évêques de Cambrai et d'Arras.
La commune de Felleries compte 1738 habitans, dont 226 indigens secourus et 52 mendians.
La superficie totale de son territoire est de 1929 hectares ainsi divisés : 177 en terres labourables, 429 en prés, 10 en vergers, 1207 en bois, 3 en étangs, 56 en landes et marais, 6 en fonds d'habitations, 38 en routes, chemins, et 3 en rivières et ruisseaux.
Sa culture ordinaire est l'avoine, le seigle, l'épeautre et les pommes de terre, qui forment son principal produit.
La principale industrie du village de Felleries est la boissellerie. Il existe à Felleries 3 moulins à blé, une brasserie, une tannerie, 2 fabriques de bonneterie, 2 fabriques de serge et 21 marchands boisseliers.
Hameaux et lieux dits : Les bois de la grande et de la petite Villette. Le bois de Belleux. Le bois de Willies. Le Pierge. Le Mont-de-Féron. Le Muid. Le Rossensart. Le Rayt. La rue Heureuse. Le Grand-Mont. Le Petit-Mont. Sardelette. Le Chemin Vert. Le Dessous du Moulin. La Jonquière. Le Culot du Bois. La rue de la place.
Village perdu au milieu de la forêt, Felleries développe un artisanat, puis une industrie de la boissellerie que l’on appelle dans la région les "bois-jolis". Dès 1600, les habitants fabriquent, outre des sabots, des louches en bois et divers objets utilitaires. Au XVIIIe siècle, on commence à tourner le bois, notamment pour faire des objets liés au textile : fuseaux à dentelle, ailettes de rouets, etc. Le développement de l’industrie textile dans la région, qui va de Fourmies à Avesnes-sur-Helpe, génère un essor industriel à Felleries, qui produit de grandes quantités de bobines et de navettes de filatures.
Malheureusement, les différentes crises qui se sont succédées au vingtième siècle ont entraîné le déclin de l'industrie textile, et dès 1950, l’activité dans la boissellerie n'a cessé de diminuer jusqu'à disparaître complètement.
Il reste aujourd'hui un musée installé au
Moulin des Bois Jolis.
De source orale la brasserie-malterie est construite en 1852. Elle fonctionne jusqu'en 1922. A une date inconnue l'édifice est repris par un tourneur sur bois, qui cesse toute activité vers 1960. Une partie des bâtiments est alors convertie en logements individuels
L’église dédiée à Saint Lambert remonte probablement au VIIIe siècle. Elle est donnée à l’abbaye de Liessies avant 1128, et Felleries est le siège d’une paroisse en 1186. Les ravages causés par la grande peste puis les guerres ayant réduit la population, au XVe siècle Felleries n’est plus une paroisse autonome et dépend de Ramousies. En 1602, les habitants obtiennent la création d’une nouvelle paroisse, à condition de rétribuer le curé et d’entretenir l’église. En contrepartie, l’abbaye de Liessies renonce aux dîmes.
Le monument est inauguré le 14 août 1921 après midi. "Cette vaillante commune de France particulièrement éprouvée pendant la guerre dont les ruines lamentables témoignent des rigueurs et de la brutalité odieuse de l’occupant… " sont les premiers mots du discours inaugural. L’église ayant été détruite et la construction provisoire étant trop petite pour accueillir la population, la messe est dite en plein air près du monument par l’Abbé Carlier et le curé de Felleries, l’Abbé Roland. M. Lecat, maire, accueille le sous-préfet et le député. Ils visitent l’école des garçons où au tableau sont écrits les noms des victimes ainsi que des inscriptions qui rappellent les noms des grands chefs, artisans de la victoire. Dans le cortège des jeunes filles costumées en alsaciennes et lorraines, les orphelins de guerre et leurs marraines, des jeunes filles aux vêtements tricolores et un groupe d’infirmières: Mmes Taviaux- Sirot et Taviaux Dubray et Melle Berthe Sirot reçoivent la médaille d’honneur des infirmières .
Hôpital départemental de Felleries - Liessies.
1927 : C’est pour répondre à une obligation de la loi Honorat sur le traitement de la tuberculose que le Département du Nord décide de construire un Sanatorium à Felleries. Un timbre Antituberculeux fait l’objet d’une campagne afin d’obtenir des fonds pour lutter contre la maladie de la tuberculose en ouvrant de nouveaux Sanatoriums et en recherchant des traitements.
1929 : Les plans du sanatorium ont été dressés par M.Gaillard, architecte départemental. L’établissement est un des plus vastes de France puisqu’il a été construit dans un parc d’une superficie de 98 hectares.
1931 : Construction du Sanatorium. Il comporte 3 corps de bâtiment : 2 pavillons (A et B) de 150 lits pour les hommes et un pavillon (C) de 20 lits pour les femmes.
1933
: Début de l’ouverture du premier pavillon, celui des femmes. Les cuisines ont fait l’objet d’une attention spéciale, elles étaient des plus modernes à l’époque puisqu’elles fonctionnaient à l’électricité.
1940 : Le Sanatorium a été occupé par les troupes allemandes pendant 5 mois.
1953 : Construction d’un nouveau pavillon destiné au logement du personnel. Celui-ci comprend une salle de spectacle attenante au pavillon du personnel.
1970 : Après avoir assumé pendant de longues années sa vocation d’établissement de cure, le Sanatorium est converti en hôpital de type classique, en raison de la récession de la tuberculose.
Le moulin-musée des Bois Jolis
Des trois moulins à eau qui furent bâtis sur le territoire de Felleries et dont les bâtiments existent encore de nos jours, celui de la Place, ou des Bois jolis, est le plus ancien. Il était la propriété par indivis pour les deux tiers du chapitre Saint-Nicolas de la Collégiale d’Avesnes, fondé en 1534, par Louise d’Albret, veuve de Charles de Croy. L’autre tiers appartenait à une famille noble. En 1734, c’était Marie-Philippine Diesmes, veuve de Louis Limoges. Auparavant, d’après le cartulaire de 1466, le moulin appartenait à l’abbaye de Liessies, le meunier étant à cette date Jehan Boucqueau. Le dernier contrat, avant la Révolution est signé le 25 juin 1785. Le preneur est Pierre François Charon demeurant à Froy Chapelle (Belgique), qui en deviendra le propriétaire lors de la vente des Biens Nationaux, en même temps que le moulin du Rayt situé en amont et qui fut érigé en 1770. L’adjudication s’est déroulée le 18 mai 1791. Vers 1834, il appartient à la veuve Langlois, puis vers 1848 à la veuve Dubois dont les enfants Jules et Victor sont brasseurs. Ils utiliseront le bief du moulin, et au moyen d’une buse enterrée, amèneront l’eau à la turbine de la brasserie située de l’autre côté de la place, et dont les beaux bâtiments existent encore. Après l’arrêt du moulin avant 1900, il sera converti en habitation et écurie pour la brasserie, puis en simple habitation.
A l'origine elle était installée à l'intérieur d'une pièce, au bout d'un atelier. L'extrémité que l'on voit à droite de l'image donnait dans une cheminée en brique (de section carrée, et non ronde). La machine était au rez-de-chaussée d'un séchoir sur trois niveaux, dont le sol est fait d'un plancher de clayettes ajourées pour permettre à l'air de circuler. L'eau des gouttières de l'atelier était récupérée dans une cuve et partait dans un circuit de tuyaux en fer, chauffé par la locomobile, les tuyaux traversaient tous les étages du séchoir.
Au cours de la visite, vous pourrez admirer la mise en route des roues du moulin et regarder le blé se transformer en farine.
Le 15 mars 1975, pour la fête de Saint-Joseph, patron des charpentiers, menuisiers et boisseliers, était inaugurée à Felleries une remarquable exposition sur le thème « les Bois d’hier et d’aujourd’hui ». L’expression « Bois Jolis », appliquée depuis le siècle dernier à l’industrie du bois, spécialité de Felleries, recouvre un ensemble de fabrications qui ont représenté pendant des siècles une part essentielle de l’activité de ce village, autrefois cerné de forêts. Le succès fut tel (4 500 visiteurs en deux semaines) qu’elle entraîna la création de l’Association des Amis de Felleries et des Bois Jolis qui, profitant d’une occasion exceptionnelle, s’engagea dans l’achat du moulin pour le transformer en musée de la boissellerie. Dirigé par un homme énergique, Jean-Jacques Defroidmont, hélas décédé le 8 mars 1993, l’association sollicite l’aide de l’ARAM pour redonner à l’édifice son aspect d’antan.
C’est l’occasion unique de réhabiliter un moulin à deux tournants, c’est à dire à deux meules dont chacune est actionnée par une roue. Dès 1976, une roue est reconstituée, et en 1982, la seconde, avec la participation de nombreux bénévoles, habitants du village, des établissements scolaires de Maubeuge, Tourcoing et Lens et d’entreprises. Les dossiers de subvention sont établis par l’ARAM qui obtient des aides substantielles des ministères de la Jeunesse et des Sports et de l’Environnement, du Conseil Général du Nord et du Conseil Régional. Grâce à l’ensemble de ces partenaires, les deux roues en dessous de trois mètres de diamètre sont de nouveau animées par la Belleuse. De simple village inconnu, Felleries est devenu un centre touristique très actif et renommé.
Mais l’usure du temps et l’effet de l’eau font se dégrader peu à peu les roues en chêne. Et dès la fin du XXe siècle, il faut songer à les remplacer. Il est décidé de les refaire en métal. Les plans sont établis par l’ARAM en 2000. Le temps de trouver les subventions, c’est en 2003 qu’elles sont fabriquées par l’entreprise Solespam à Saint-Amand-les-Eaux. Elles sont mises en place la même année, ainsi qu’une paire de meules à farine en complet état de marche. C’est un moulin complètement renouvelé qui est maintenant en service.
Installé dans le moulin, le musée des bois jolis est consacré à l'Histoire de la boissellerie. Il abrite les témoignages d’une industrie locale florissante jusqu'au deux tiers du XXème siècle. Les salles d’exposition regroupent un nombre important de " bois jolis" : objets domestiques ou liés à la vie rurale et industrielle, jeux traditionnels, issus des essences d’arbres de la forêt qui entoure Felleries. Les outils de travail, différents tours à bois et des documents photographiques (1880-1900) sont aussi présentés. Une démonstration de tournage sur bois clôture la visite.
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