Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1836 (textes numérisés)
Englefontaine, noms anciens : Englie-Fontaine, 1186, J. de G., ann. du Hain. XII, 339. - Englefontaines, 1237, Bulle du pape Grégoire IX. - Englifontainnes, 1301, 2e Cart. du Hainaut. - Engle-Fontaine, 1323, 3e Cart. du Hainaut. - Engliefontaines, 1349, Pouillé de Cambrai. - Engleffontaines, 1456, Cart. de l'abb. de Maroilles. — Englefontaine, 1681, pierre tombale de l'église. - Anglefontaine, doc. div.
Monuments: La voie romaine de Bavai à Saint-Quentin traverse le village du N.-O. au S.-E.
Faits historiques : En 1186, paroisse du décanat d'Haspres.
Possession de l'église avec ses dépendances confirmée, en 1237, à l'abbaye de Maroilles, par une bulle du pape Grégoire IX.
Robert de Beaucamp, chevalier, avait prêté une somme d'argent à l'abbaye de Maroilles et n'avait pu en obtenir le remboursement. Les difficultés élevées à ce sujet furent soumises à un arbitrage, par suite duquel l'abbé et les moines de Maroilles assignèrent par lettres du mois d'octobre 1299, à Marie, femme dudit Robert, et à Robert, leur fils aîné, 220 livrées de terre à recevoir tous les ans, pendant leur vie, sur les dimes et terrages qui leur appartenaient à Englefontaine et autres lieux.
Vers l'an 1310, Jean d'Obrirch, chevalier, sire d'Englefontaine, vendit au comte de Hainaut les villes, forteresses, manoir et dépendances d'Englefontaine, qu'il tenait dudit comte en fief et hommage.
La seigneurie est aux mains de la famille d’Yve en 1629 puis elle passe après 1659 aux Capy qui la conservent jusqu’à la Révolution.
En 1782, elle appartenait à Maximilien-Augustin Capy.
Les fabriques de poteries qui s'installèrent dans cette localité, au milieu du XVIIIe siècle, entretiennent encore aujourd'hui sa prospérité.
Les habitans d'Englefontaine ont éprouvé de grandes pertes en 1793, par le séjour qu'y firent les Autrichiens. Cette commune a été presque entièrement ruinée par suite de l'invasion de 1815. Les troupes étrangères l'ont traversée pendant plus de six mois, y commettant toutes sortes d'excès et de violences ; elle a logé un détachement de troupes russes pendant tout le temps de l'occupation, et elle a dû même faire construire pour ces troupes une caserne qui a coûté plus de 20000 francs, et qu'elles n'ont habitée que pendant environ quarante jours.
Ce village a tiré la seconde partie de son nom d'une fontaine, dont les eaux étaient en grande réputation pour leur vertu prétendue miraculeuse. Cette source, nommée les fontaines Saint-Georges, attirait avant la révolution un nombre considérable de pèlerins; elle est encore très-fréquentée aujourd'hui.
Englefontaine a une population de 1572 habitans, dont 400 indigens et 30 mendians.
Son territoire comprend 405 hectares ainsi divisés : 195 en terres à labour, 175 en prés, 9 en jardins, 1 en bois , 1 en pièces d'eau, 9 en propriétés bâties et 15 en routes et chemins. On y récolte principalement le froment. Il y existe 19 fabriques de poteries, 15 fabriques de tuiles, pannes et carreaux, 2 brasseries et 1 moulin à farine. Plusieurs habitans font le commerce de bois.
Hameaux et lieux dits : Les Tuileries. Le Muids du Curé. Les Cantons de Groulot, de la Haute-Borne, de Tassegnies, de Ladrère. Le Bois-Sauvage.
Une légende raconte que des Anglais assoiffés, traversant les lieux, auraient imploré leur Saint patron Georges, qui leur est apparu et a fait jaillir l'eau sous le sabot de son cheval. Cette fontaine guérit les maladies de peau et autres infections cutanées connues sous le nom de "Bobos Saint-Georges", ainsi que les maux d'yeux. De nombreux pèlerins y venaient en pèlerinage afin de remplir leur fiole ave l'eau miraculeuse.
Englefontaine, riche en argile au grain fin et de couleurs variées (rouge, marbrée de blanc, noirâtre ou bleutée), connut une notoriété importante pour ses poteries, carreaux et tuiles dont les productions sont attestées dès le Moyen-Age. Plusieurs noms de potiers sont recensés aux XVe et XVIe siècles (Richier Cokeles dit le potier en 1445, Antoine Bulte en 1532) , douze au XVIIe siècle (Ogier Lefort 1617, Nicolas Durin 1622) et au XVIIIe siècle, période faste, le village comporte plus de 80 potiers. En 1830, ils sont 28, puis une dizaine en 1850 avant que cette activité ne s’éteigne dans les premières décennies du XXe siècle (vers 1900, 2 potiers et 8 fabriques de carreaux, tuyaux et pannes). Les productions de ces ateliers, principalement destinées aux provinces du Nord, sont connues grâce à un bilan dressé en 1801. Ainsi, durant cette année, furent produits 78 800 pots, 115 200 gamelles, 26 400 écuelles, 19 200 plats, 172 000 chaufferettes, 153 000 vases pour laiterie et 19 200 pots à fleurs, soit en tout 581 800 pièces. Les carreaux destinés au revêtement des murs et la plupart des objets ménagers étaient recouverts d’un vernis plombifère (jaune paille, vert, noir, rouge) et pouvaient présenter des décors variés réalisés suivant diverses techniques (dessins à la corne, incrustation, gravure, pastillage). Les pièces étaient disposées dans des fours rectangulaires couverts d’une voûte cintrée surbaissée offrant un foyer inférieur - alimenté en bois, charbon de bois et de terre - disposé à 2 mètres de profondeur sous le plancher du laboratoire (espace accueillant les pièces à cuire) percé d’ouverture permettant aux flammes de chauffer directement les pièces. Une cheminée dressée du côté opposé à la bouche du foyer facilitait la circulation de la chaleur dans le laboratoire. La cuisson, surveillée à l’aide de fiches en terre cuite vernissée disposées dans des bouches de chaleur percées à 1 m. 50 au-dessus du laboratoire, durait environ 18 h. Après deux jours de refroidissement du four, on procédait à l’enlèvement des différentes pièces. La riche argile d’Englefontaine était également exportée dans diverses villes pour alimenter des ateliers de potiers.
Le 1er bassin était pour l'eau potable, les 2ème et 3ème pour les lavandières. Le 3ème aurait également servi aux charcutiers (tripes). Un système extérieur de pompe fournit l'eau pour le bétail.
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