Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1836 (textes numérisés)
Damousies, noms anciens : Damoisies, 1133, Tit. de Saint-Aubert. Le Carp. Pr. II, 82. - Damouzies, 1186, J. de G., ann. du Hainaut, XII, 339. - Damousies, 1315, pierre tombale du lieu. - Damosie. - Damoisy. - Damosies, doc. divers.
Monuments : L'église de ce village est très ancienne, mais on ne peut préciser l'époque de son érection; elle existait cependant au commencement du 14e siècle, ainsi que l'annoncent deux épitaphes que l'on voit encore dans cette église; ce sont celles de Gohier, de Damousies, décédé en 1315, et de Jehan Louvial, métayer, de Glarge, mort en 1328.
Cloche fondue en 1513.
Faits historiques : D'après la tradition locale saint Vincent (Madelgaire), fondateur du monastère d'Hautmont, en 646, avait détaché plusieurs de ses religieux pour défricher un terrain à Raimond, près Damousies ; parmi eux se trouvaient des prêtres, qui célébraient l'office divin en ce village, dans une chapelle érigée sur un terrain inculte qui a conservé le nom de Vieux-Moustier, et dont on voyait encore les fondemens en 1789. Il n'existait pas d'église à cette époque dans les agrégations d'habitans des lieux aujourd'hui connus sous les noms de Ferrière-la-Grande, Ferrière-la-Petite, Damousies, Obrechies et Wattignies; les populations catholiques de ces lieux se rendaient les jours de fête au Moustier, qui se trouvait au centre.
Damousies était au nombre des trente villages qui composaient la pairie d'Avesnes, au temps des comtes de Hainaut.
En 1186, paroisse du décanat de Maubeuge.
Damousies relevait de la pairie d'Avesnes, dont les seigneurs y ont possédé un fief jusqu'à la révolution. Au XIIe siècle, il faisait partie des domaines des seigneurs d'Eclaibes; il passa, par alliance, dans le siècle suivant, au seigneur d'Aulnoy-lez-Valenciennes.
Une maison de ce village fut brûlée en 1793, lors des combats qui eurent lieu entre les Français, commandés par Jourdan, et les troupes autrichiennes formant le blocus de Maubeuge.
La bataille de Wattignies, qui eut pour résultat la levée du siège de cette place, s'est donnée à une demi-lieue de Damousies.
A l'extrémité du territoire de cette commune existe un monticule surmonté d'un plateau très-étendu ayant une superficie d'environ 65 hectares. C'est là que l'armée russe, commandée par le général Woronzoff, manœuvra pendant les étés de 1816,1817 et 1818. L'empereur Alexandre, le roi de Prusse, les grands-ducs de Russie, Constantin, Michel et Nicolas, le prince royal des Pays-Bas, les princes russes Wolkonsky, Menzikoff, Ouwaroff, Czernikoff, lord Wellington, le duc de Devonshire, le duc de Kent, le général Congrève et beaucoup d'autres personnages vinrent pendant ces trois années assister aux manœuvres sur ce plateau ordinairement désert et sauvage, et qui alors présentait un aspect très animé. Les troupes russes étaient campées au revers du mont, sur le territoire de Dimechaux.
En octobre 1831, la deuxième division d'infanterie de l'armée du Nord vint à son retour de Belgique s'établir sur le même plateau. Le maréchal Gérard y fit construire par les soldats environ mille baraques ; les ducs d'Orléans et de Nemours se rendirent souvent sur les lieux pour visiter et encourager les travailleurs. En 1833, les baraques furent achevées et réparées, et une division de l'armée du Nord occupa le camp depuis le 15 juillet jusqu'au 15 octobre.
La route projetée de Maubeuge à Solre-le-Château doit traverser le village de Damousies.
Damousies a une population de 227 habitans, y compris 25 indigens.
Sa surface territoriale consiste en 497 hectares, dont 371 en terres à labour, 59 en prés, 3 en vergers, 16 en bois, 36 en landes, 2 en propriétés bâties, 9 en routes et chemins, et 1 en rivière.
On y cultive l'épeautre, le méteil, le seigle, l'avoine et le trèfle. Ce n'est qu'à force d'engrais qu'on y obtient un peu de froment.
Ce village possède un atelier de tisserand et une fabrique de sabots.
Hameaux et lieux dits : Le Vieux-Moustier. Le Château de Vengille (ancien fief de la seigneurie d'Avesnes). Souvergeaux. Le Grand Fossé.
Elle est dédiée à Saint Géry, diacre de Trève et nommé évêque de Cambrai en 585 par Childebert II. Il décéda en 625.
Le parti architectural est très ancien, et plutôt ottonien que roman. Différents indices font dater son édification vers l'an 1100.
On remarquera en particulier la corniche extérieure de la toiture du choeur, avec ses extrémité de poutres sculptées en têtes de lions. Au XVII ème siècle, les bas-côtés furent détruits et les arcades entre les piliers bouchées, formant de ce fait un édifice à nef unique, masquant ainsi le caractère roman de la construction.
Les travaux de réfection, consécutifs à l'incendie de 1991, ont permis de restituer l'élévation intérieure d'origine.
Si la voûte du choeur est connue de par ses "têtes de lions" extérieures, elle présente à l'autre extrémité de ces pièces de bois, coté intérieur, des sculptures d'anges et de St Pierre et St Paul. On suppose que sa construction a eu lieu entre 1530 et 1560. Le choeur ne peut être guère plus tardif car il comprend dans le mur, à droite du maître autel, une piscine pour ablutions après la messe qui cesse d'être en usage après le concile de Trente (terminé en 1563).
Le reste de la voûte en forme de carène de bateau renversée, est plus tardif. Probablement postérieur à 1600, pendant le règne des archiducs Albert et Isabelle, période bien décrite dans les scènes peintes dans les albums de Croÿ.
Les armoiries de cette famille sont d'ailleurs placées au dessus de l'arche du choeur.
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