Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1836 (textes numérisés)
Cartignies, noms anciens : Castricinium, 899. cart. de l'abb. de St.-Amand. - Cartignies, 1095, acte de Gaucher, évêque de Cambrai. - Kartengniacum, 1102, titre de l'abb. d'Honnecourt. - Carthenicis, 1131, charte de Liétard, évêque de Cambrai. - Cartegny, 1181, titre de St.-Aubert, Le Carp. Pr. II, 21. - Cartegnis, 1184, id. II,21. - Cartignies, 1186, J. de Guise, XII, 339. - Cartengny, 1219 , tit. de St.-Aubert, Le Carp. Pr. Il, 26. - Kartegnies, 1260, cart. de l'abb. de Vicogne. - Cartengny, 1316 , arch. de Vallencourt, Le Carp. Pr. II, 43. - Quartignies, 1473, St.-Génois, mon. anciens, I. - Cartegnies, 1484, J. de Guise, trad. de Valenciennes.
Monument : Il existait dans ce village un ancien château-fort, dont on n'aperçoit plus aujourd'hui que l'emplacement.
Faits historiques : Un diplôme du roi Charles-le-Simple, confirma, en 899, à l'abbaye de St.-Amand, des possessions à Cartignies.
En 1186, il formait une paroisse du décanat d'Avesnes.
L'abbaye de Liessies y possédait anciennement de grandes propriétés. Thierry d'Avesnes lui donna ce village en 1095.
Geoffroy de Cartegny, chevalier, donna en 1097, à l'abbaye de Saint-Aubert, du consentement de sa femme et de ses enfans, 13 mencaudées de terre, situées au territoire de Sausoy (Saulzoir).
Une convention relative à l'exploitation du bois de Cartignies et à l'exercice du droit de chasse dans cette forêt, fut signée, en 1189, par Helgot, abbé de Liessies et Jacques, seigneur d'Avesnes.
Ce village fut, croit-on, le berceau d'une noble famille connue par ses libéralités envers quelques monastères.
L'armée de Louis XI, roi de France, prit position à Cartignies, en 1477, avant de livrer l'assaut à la ville d'Avesnes; des bagues et des monnaies de cette époque, trouvées sur son territoire, proviennent probablement du séjour des Français en cet endroit.
En 1787, Cartignies faisait encore partie de la terre et pairie d'Avesnes, et le duc d'Orléans y possédait des bois et des droits seigneuriaux.
Ce village faisait autrefois partie de la terre et comté d'Avesnes. On y voyait encore dans le dernier siècle un château fort, monument féodal, dont l'origine est incertaine. Un sieur Clavery, qui en était propriétaire, le vendit en 1787 ; ses vastes bâtimens furent presque entièrement démolis par les acquéreurs et il n'en reste plus aujourd'hui que la partie autrefois affectée au logement du fermier.
Les archives communales de ce lieu ont été totalement détruites lors de l'invasion des troupes étrangères en 1815.
Le bois domanial de Cartignies a été aliéné par l'État en 1835.
Cartignies ne comptait que 1474 habitans en 1803; il en a aujourd'hui 1701, dont 105 indigens et 45 mendians.
Cartignies a une superficie totale de 2615 hectares, ainsi divisés : 781 en terres à labour, 1016 en prés, 13 en vergers, 719 en bois, 7 en terrains incultes, 8 en propriétés bâties, 60 en routes et chemins, et 11 en rivières.
Sa culture principale est l'épeautre. On y récolte aussi un peu de froment, d'avoine, de fèveroles et de pommes de terre. Le commerce des fromages dits de Maroilles est assez étendu à Cartignies, où l'on trouve, d'ailleurs, 2 moulins à farine, 2 ateliers de tisserand et 2 brasseries. Une ordonnance de 1833 autorisait M. Prangère à conserver le moulin qu'il avait fait construire sur l'Helpe-Mineure.
Hameaux et lieux dits : Autreppe. Dessus du Moulin. Belle Vue. Croisette. Corbière. Bon-de-Bout. La rue Gogaud. Le Buisson Moreau. Les Marlières. La rue des Plaques. Marais du Roget. Rue de Beaurepaire. Marais vers Beaurepaire. La Berlière. Bréwet.
L'église représentée par Adrien de Montigny dans les Albums de Croÿ à la fin du XVIe siècle n'est alors qu'une chapelle dépendant de Boulogne-sur-Helpe. L'actuelle église Saint-Sauveur a été construite en 1650 et remaniée en 1687. Elle fut partiellement détruite en 1825 par la foudre et restaurée l'année suivante. En 1940 elle est à nouveau la proie des flammes, ce qui explique le caractère hétérogène qu'elle présente aujourd'hui.
Le Christ aux liens représente un épisode de la Passion.
Il est en bois sculpté, et situé dans l'angle de la tour de l'église Saint Sauveur. La statue est dans une niche supportée par deux colonnes torsadées.
L’inauguration du monument eut lieu le 13 Juin 1921. Le matin, un service solennel est célébré pour le repos de l’âme des morts pour la patrie. L’abbé Wautier prononce un sermon avant de bénir le monument. Les harmonies de Floyon, Marbaix, Fourmies, Cartignies et différentes sociétés d’Anciens Combattants sont présentes. M. Charles Boise, président de l’association des Anciens Combattants, prend la parole et rend hommage à ses frères d’armes disparus. Le voile recouvrant le monument tombe et une vibrante Marseillaise, entonnée par la foule, éclate. Le maire Auguste Barret fait un discours, puis c’est le tour de M. Roseleur, président de la jeunesse. Enfin, c’est le solennel appel des morts avec les enfants répétant « Mort au champ d’Honneur » après la citation de chaque nom de victime. En tout, 42 enfants de Cartignies sont morts dans cette guerre. Des décorations posthumes sont remises aux familles de quelques soldats dont la croix de guerre pour H. Leblanc et O. Alavoine. MM. Léon Pasqual et Daniel-Vincent prennent en dernier la parole. La Marseillaise retentit à nouveau. Les enfants des écoles exécutent des choeurs patriotiques. Des concerts clôturent la journée.
La route de Reims passe à proximité du monument mégalithique connu sous le nom de Pierres jumelles de Floyon, décrit par l'abbé Dubray, curé de Floyon. Ces pierres se trouvaient sur le territoire de Cartignies, à 5 kilomètres du centre du village, vers Floyon, au lieu dit bois de Cartigny. Elles étaient dénommées pierres jumelles parce que deux d'entre elles émergeaient du sol, mais en fait, il existait six pierres.
L'une des pierres levées se trouvait dans le chemin de La Capelle à Landrecies rectifié en 1807. Elle sortait du sol de 0,75 m et mesurait 4 m3 (?). Elle était de forme un peu ronde.
La seconde pierre se trouvait dans la propriété de M. Desenfant non loin de la première. Elle mesurait l,35 m de circonférence, elle avait 0m95 de hauteur et émergeait du sol de 0,65 m. Elle avait également une forme ronde due à la nature de la roche qui était une dolomie. Elle fut brisée en 1887.
Sous la première pierre à l,15 m de profondeur, étaient placées en forme de rectangle, quatre autres pierres dont deux de 2 mètres de longueur et deux de l,50 m, ayant toutes les quatre 0,55 m d'épaisseur. L'ensemble des six pierres formait un volume de 9 m3. On les brisa en 1856 pour recharger les routes.
Il s'agit sans doute d'un dolmen, violé depuis longtemps, puisqu'on y a retrouvé entre les pierres, des monnaies en cuivre et un buste de 0,75 m de long, assez bien conservé. Les blocs qui constituaient ce monument paraissaient provenir des carrières du camp de César à Avenelles-Flaumont, près d'Avesnes.
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