Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1838 (textes numérisés)
Saint Waast la Vallée, noms anciens : Saint-Waast, J. de G., Ann. du Hainaut, XII, 339. - Sanctus-Vedastus, 1199, Arch. de Saint-Martin, Le Carp., Pr. II, 85. - Sanctus-Vedastus, 1349, Pouillé de Cambrai. - Saint-Waast-lez-Bavay, XVe siècle. - Saint-Wast, 1740. - Saint Waast la Vallée. - Saint-Waast-lez-Bavai.
Monuments : Route impériale établie sur la chaussée romaine de Bavai à Cambrai.
En 1857, découverte de sépultures romaines dans le bois de Roisin; tombeaux renfermant des armes, des vases en terre, en verre et en bronze, une lampe, des soucoupes, un fragment de miroir, des bijoux et des médailles en bronze.
Château de Rametz ou Ramez, datant de très-loin, entouré de fossés profonds et de fortes murailles dominées par de petites tours dans le genre du XVe siècle.
A un kilomètre du village, tour haute de 20 mètres, fort ancienne et entourée d'eau, dépendant aujourd'hui d'une ferme désignée sous le nom de Ferme de la Tour. Église reconstruite en 1827, dédiée à Saint-Waast. Cloche fondue en 1629.
Faits historiques : Paroisse du décanat de Bavai en 1186. En 1789, sa cure avait Bermeries pour annexe. La seigneurie appartenait, au commencement du XVIIIe siècle, à la famille d'Yve.
La population de Saint Waast la Vallée est de 625 habitans, dont 85 indigens et 4 mendians.
Sa surface totale est de 588 hectares, savoir : 414 en terres à labour, 11 en prés, 88 en pâtures, 36 en bois, 6 en jardins, 3 en terrains plantés, oseraies, étangs, sablières, 6 en fonds d'habitations, 20 en routes et chemins, et 4 en rivières.
Sa culture ordinaire est le blé, le seigle, l'orge, l'avoine, le houblon et les pommes de terre. Sa culture principale est le blé.
Il existe en cette commune une carrière et une scierie de marbre, une brasserie, 4 moulins à farine et 2 fabriques de sabots.
Hameaux et lieux dits : La Ferme de la Tour. Le Château de Ramez. Le Pissotiau. Les Roquettes. Le Merz. Le Bois de Roisin.
Construit dans le fond plat de la vallée, au sud-est de la commune de Saint‑Waast, sur la rive droite de 1'Hogneau, le château se trouve au milieu d'un parc de 5 ha vallonné, bien dessiné et aux essences variées, non loin de la voie antique qui relie Bavay à Cambrai. Ainsi, le parc-jardin forme un écrin qui met en valeur cet ensemble aux allures médiévales.
Au milieu de ce parc romantique, Rametz présente la forme d'un quadrilatère de 50 mètres sur 40 cantonné de quatre tours rondes.
Cette terrasse est entourée de douves remplies d'eau. Un pont dormant donne accès à la cour intérieure, protégée sur trois côtés d'une balustrade.
Faite de grès en soubassement, la construction s'élève en briques rose-orangées ponctuées de pierres d'un calcaire primaire bleuté, tiré de la région, et qui fait bien chanter la brique. En dépit de son apparente unité, l'édifice révèle difficilement la chronologie de son histoire.
Aux angles, les quatre tours circulaires ont été édifiées en brique sur soubassement de grès et sont coiffées de toitures en ardoises de formes diverses. Elles ne semblent pas toutes contemporaines les unes des autres et non pas les mêmes fonctions. Au centre se dressent, sur plans carrés, le large donjon et la tourelle accolée.
Le grès équarri plus que taillé, s'il court en soubassement autour du quadrilatère, constitue aussi tout le rez-de-chaussée de cette partie centrale qui semble bien être à 1'origine du château. La différence de matériaux aux étages de cette partie centrale et sur l'ensemble du bâtiment conduit à penser qu'à l'exception de certaines fondations, l'édifice primitif a subi des transformations rendues nécessaires à la suite des guerres et des destructions. Les parties hautes de ces murs sont en brique orangée, mais la pierre calcaire gris-bleutée vient mettre une note de couleur aux encadrements des fenêtres qui ont été percées au Sud. Coiffée d'un toit en pavillon, cette partie centrale a été prolongée au Nord depuis le donjon et jusqu'à la tour au Nord-Est.
La salle des gardes a été rhabillée dans la deuxième moitié du XIXe siècle. C'est à ce moment qu'on a muré l'arrivée de l'escalier et qu'on a monté une cheminée monumentale retrouvée en cave. Cette cheminée médiévale est faite d'une plate-bande à doubles crossettes reposant sur des piliers engagés. Le cœur de la cheminée a été approfondi, par le père de l'actuel propriétaire vers 1936.
La tourelle, autrefois tour de guet, est la partie un peu plus élevée de la construction. Sur cette tourelle carrée, la pierre bleue forme le cadre des baies et l'armature de l'ancienne bretèche. Elle abrite un escalier de facture XIXe siècle qui donne accès à la salle des gardes. La cave, en-dessous de cette pièce centrale, est voûtée en berceau de pierres. A l'intérieur de certains murs dont l'épaisseur atteint un à deux mètres, on a pu loger les marches d'un escalier menant de la cave au rez-de-chaussée vers la salle des gardes ou vers la petite salle à manger.
Entre les caves de la salle des gardes et de la tourelle, la communication se faisait par une ouverture en pierre bleue. A l'origine, on accédait à la partie centrale de cette maison fortifiée, par la porte située au niveau de la cave de la tourelle. Longtemps murée, elle a été redécouverte vers 1980, au cours du ravalement de l'entrée de la cuisine. Un encadrement avec un arc en accolade et en pierre bleue taillée semble remonter au XVe siècle. Le soubassement de la cuisine qui jouxte la partie centrale révèle ici un chanfrein du XVe siècle, en pierre noire de Belgique qui court en façade sur le côté de la tourelle de guet et qui se retrouve à l'intérieur. La cuisine, sous une voûte de briques en plein cintre et aux murs d'un ou deux mètres d'épaisseur, se situe à un niveau plus bas que la cour d'honneur.
En sous-sol, certains murs se prolongent jusqu'à la tour Nord-est dont la cave est aussi voûtée de pierre sous la forme d'une coupole aplatie. Cette tour au Nord-Est est fortifiée. Sa base s'amortit par encorbellements pour prendre la forme de fer à cheval et rejoindre les anciennes courtines. Cet édifice, aux murs d'un à deux mètres d'épaisseur, est percé de trois canonnières, en sous-sol. Au premier étage, trois meurtrières sont encore visibles dans la chambre de cette tour ainsi que des arcades jumelées formant une alcôve. Elle comporte des ouvertures que l'on a pratiquées plus tardivement.
La tour Sud-Est transformée en chapelle depuis les environs de 1500, est couverte par un petit clocher effilé. Cette chapelle a retrouvé vers 1937, la teinte chaude des briques et deux meurtrières. Pour cela, il a fallu ôter un enduit sur lequel fut retrouvée la date de 1500. La porte d'entrée qui date aussi de 1937, est la copie de la porte d'accès au bureau dans la tour Nord-Est. Des meubles liturgiques de qualité y ont été apportés à cette époque.
L'ensemble de ces meurtrières placées à différents niveaux permettait un tir croisé, permettant d'assurer la défense du pont-levis situé entre ces deux tours à l'Est.
Créée vers 1840, une galerie de circulation avait été édifiée et adossée au sud de la cuisine, tout le long du rez-de-chaussée. Cette construction reliait la tour de guet à la tour Sud-Ouest fut jusqu'au début du XXe siècle, un colombier. Une salle d'eau y était installée et apportait un peu de confort. Au milieu, une large rotonde composée de baies vitrées, accueillait une salle de jeu, un jardin d'hiver ou l'orangerie. Les toits en terrasse, mal adaptés au climat du Nord, ne résistèrent pas aux intempéries et dommages provoquées par la première guerre. Partiellement démolie par Alfred de PAS pour dégager la cour d'honneur, la galerie rehaussée d'une balustrade néo-classique, offre quelques caractéristiques de cette époque dans ses plafonds et dans le dessin des ferronneries de sa face vitrée. Cette galerie judicieusement aménagée est aujourd'hui parfaitement intégrée aux toitures de la partie Ouest.
Autrefois, d'autres bâtiments ou des courtines reliaient les quatre tours. En effet, à certains moments de l'année une trace au sol révèle la présence de fondations. On peut aussi voir la trace d'arrachements de mur. Au cours du XVe ou XVIe siècle, cette maison forte, devenue résidentielle, a pu être ouverte sur le parc comme on peut le voir au château d'0lhain à Fresnicourt-le-Dolmen ou au château de Liettres à Esrées-Blanche dans le Pas-de-Calais. L'énigme d'une voûte d'arêtes dans la cave illustre ....la difficulté de dater l'édifice et d'expliquer les évolutions de cette architecture. Pourquoi les corbeaux de bois qui soutiennent le débord de la charpente, sont–ils présents aussi bien sur les quatre tours d'angle que sur le bâtiment central ? A part quelques éléments plus anciens, les bases de la terrasse, des tours d'angle et des caves, l'ensemble de la construction paraît remonter au XVIe siècle. Il pourrait être l'œuvre de Jean d'Yve, prévôt de Mons vers 1577.
Comme dans la plus pure tradition des châteaux du Moyen Age, Rametz formait visiblement une petite forteresse, susceptible de tenir un siège de quelques jours. En effet, on y trouve un puits dans la cave qui communiquait avec la cuisine, mâchicoulis, meurtrières, escaliers dérobés, cache entre plafond et plancher et même latrines à effet dans les fossés. Au fil du temps, Rametz est devenu une demeure agréable et riante dont le visiteur appréciera le charme.
" Eviter de passer aux oubliettes les souvenirs de nos ancêtres " telle est la mission que les propriétaires se sont assignée, cherchant à faire partager les trésors de cette demeure familiale avec les générations présentes et futures.
Description intérieure sommaire La petite salle à manger a une très belle cheminée XVIIIe siècle. A la fin du XIXe siècle, un plafond à caissons, des boiseries fortement moulurées et des cives ont donné à la salle des gardes dans le donjon, une allure néo-Renaissance.
Page de présentation | Répertoire des 151 communes | Les petits + de l'Avesnois | Formulaire de contact |