Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1837 (textes numérisés)
Le Favril, noms anciens : Faveriis, 1131, Charte de Liétard, évêque de Cambrai. - Villa Faverilli, 1169, Charte de Henri, archevêque
de Reims. - Faverillum, 1169, id., id. - Faverillo, 1237, Bulle du pape Grégoire IX, Antiq. Maricol. - Faveril, 1247, recueil d'actes romans (Taillard).
- Fabvril, 1330, Acte d'accord entre Guy 1er de Châtillon et Guillaume, comte de Hain., Saint-Génois, 378, 379. - Favril, 1380, 1er Cart. du Hainaut. - Flavril, J. de G., manusc
de Valenciennes. - Fabvril, 1513, Cart. de Maroilles.
Monuments : On remarque dans l'église un tableau de la Sainte Face et un Jésus flagellé, sculpté en bois , désigné sous le nom de
Dieu de Giblot; ces objets lui ont été donnés, en 1694, par le pape Innocent XII.
Faits historiques : La possession de l'église et de deux manses au Favril fut confirmée à l'abbaye de Maroilles, en 1131, par une
charte de l'évêque de Cambrai, Liétard, et en 1237, par une bulle du pape Grégoire IX.
Charte de commune octroyée aux habitants, en 1174, par Jacques, seigneur d'Avesnes ; renouvelée et confirmée, en 1293
par Hugues 1er de Châtillon, l'un de ses successeurs.
Par un accord en date de la Saint Martin d'hiver de l'an 1330 Le Favril et Landrecies, qui formaient encore des alleux, sont réunis en un seul fief dépendant de Guillaume, comte de Hainaut, par Guy de Châtillon, seigneur d'Avesnes. Le comte de Hainaut, consentant à ce que ces dites villes continuent de jouir des coutumes, franchises et libertés dont elles ont joui jusqu'alors, sauf le ressort et souveraineté.
A la révolution, le duc d'Orléans y possédait encore le terrage et des rentes. Le 28 avril 1794, la commune de Favril fut occupée par l'armée autrichienne qui vint faire le siège de Landrecies. Les russes et les prussiens y cantonnèrent pendant plusieurs mois en 1814 et 1815, et un détachement de l'armée d'occupation y séjourna de 1816 à 1818.
La population de Le Favril est de 807 habitans, dont 120 indigens et 2 mendians.
La superficie totale de son territoire est de 1142 hectares ainsi divisés : 373 en terres labourables, 570 en prés et pâtures, 9 en jardins, 153 en bois, 7 en contenance de propriétés bâties, 28 en routes et chemins, et 2 en rivières, lacs et ruisseaux.
Sa culture ordinaire est le blé, l'épeautre, le seigle, l'avoine, les féveroles et les vesces.
Sa principale industrie, est la fabrication de fromages.
On trouve à Favril une brasserie et 4 moulins à blé, dont 2 mus par l'eau et 2 par le vent.
Hameaux et lieux dits : La Ferme de la Boufflette, L'Agache, La Rue du Bois, La Cense Madame, La Cense du TempIe-d'en-Haut, La Cense du Temple-d'en Bas, Prairies de Watterlin, Les Prés à Fosse, à l'Agneau, de Bousies.
Saint-Pierre : statue en bois, datée de la seconde moitié du XVIIIème ou du début du XIXème siècle, placée dans la niche latérale gauche du maître autel dans le choeur, elle fait classiquement le pendant à Saint-Paul dans la niche opposée à droite (même facture, même époque). Doté de la clé comme attribut (outre le livre des épîtres) suggérant le pouvoir de pardonner ou de condamner au nom du seigneur, elle symbolise l’accès au Paradis dont il est le gardien de l’accès. En vis-à-vis, l’apôtre Paul (non représenté) possède l’épée à double tranchant rappelant que « la parole du Seigneur est tranchante comme une épée ». À noter que St-Pierre et St-Paul sont les patrons de l’église de Landrecies auxquels elle est dédiée.
Vierge à l’enfant : statue en bois (tilleul) polychrome, environ 70 cm de haut. De facture également plus récente (mi-XIXème siècle), elle est de composition très soignée et expressive. Placée dans la niche de l’autel de la nef latérale nord, elle symbolise la dévotion très courante et très ancienne du culte marial.
La nef a été édifiée en 1672 et le clocher, reconstruit en 1897 sur les plans de l'architecte de Cambrai, Roussel, fait place à un clocher à bulbe. Eglise rénovée en 2007.
Saint-Nicolas : groupe sculpté, 96 cm de haut, bois polychrome (et camée dans la mitre), classé MH depuis 1978. Placé dans la niche de l’autel de la nef latérale sud (droite du chœur), il témoigne du vocable sous lequel l’église de Le Favril est placée et dédicacée. Datée du XVIIIème siècle, cette statue garde une forte influence du style espagnol qui avait prévalu dans nos régions alors que le traité des Pyrénées de 1659 rattachait la commune à la France un siècle plus tôt. Facilement identifiable à ses attributs : habit épiscopal et saloir où selon la légende se trouvent 3 jeunes enfants voués à être mangés et qu’il sauva. Sa crosse est manquante.
Parmi les 3 moulins à eau (dont 2 seuls subsistent aujourd’hui) et les 2 moulins à vent (aujourd’hui disparus) qui existaient sur le territoire de la commune de Le Favril au XVIIIème siècle, le Moulin des Tricoteries est le plus connu car le plus ouvert sur son environnement et il mérite un regard particulier dans le sens où il allie parfaitement histoire, présent et avenir…
Ce moulin, le plus ancien de tous, fut construit au milieu du XVIIIème siècle par J.P. Salengros sur concession et octroi du duc d’Orléans du 6 mai 1755 et obtint le droit de moudre du grain le 27 mars 1757 par l’intendant du Hainaut. Puis, après 130 ans d’activité comme moulin à blé, il serait devenu moulin à filer et tisser la laine ou le lin dès 1885, probablement doté d’un métier à tisser Jacquard.
Situé dans un méandre de la Riviérette, le moulin, éloigné des rives du cours d’eau (probablement du fait des crues dont est capable la Riviérette), était alimenté par un canal partiellement souterrain relié à un bief (retenue d’eau) aménagé en amont sur le cours de la rivière et qui rejoignait la chambre d’eau où se situaient les roues à augets permettant de transformer la force hydraulique en force motrice pour actionner les meules. Particularité notable, l’eau sortant du moulin poursuivait son cheminement par un nouvel aqueduc voûté d’environ 150 mètres pour regagner la rivière 500 mètres en aval.
Le bâtiment traditionnel en briques, linteaux, encadrements de fenêtres, dallages et arcades en pierre bleue au sous-sol a connu bien des aménagements (roue extérieure couverte fin XVIIIème siècle pour donner la chambre d’eau et charpente constituée de bois de récupération d’un ancien moulin à vent appartenant au même Salengros), des transformations (suppression d’une grange perpendiculaire attenante au corps rectangulaire subsistant du moulin actuel) et des utilisations au fil du temps (camping à gestion privée dans les années 70-80) pour devenir un lieu ouvert et accessible à tous les amateurs d’art et de culture
"La chambre d’eau" accueille des résidences d'artistes et s'applique à supporter et diffuser des actions culturelles dans tout le sud du département. L'ancien moulin aménagé permet de loger des artistes et la salle en sous-sol peut accueillir une exposition, un concert ou du théâtre. Depuis l’origine du projet, des milliers de personnes sont venues aux Tricoteries, ont participé à une rencontre ou à un atelier avec un artiste. Peu à peu les habitants des environs se sont ainsi familiarisés aux différentes propositions de "La chambre d’eau" consultables sur le site www.lachambredeau.com (mail : contact@lachambredeau.com) et menées en partenariat étroit avec de multiples acteurs locaux (communes, communautés de communes, d’agglomérations, Parcs Naturels Régionaux avec l’opération "Kiosques en fête"...) ou à l’étranger pour produire des actions de qualité et amplement appréciées des visiteurs qui n’ont pas hésité à se laisser séduire.
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