Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1837 (textes numérisés)
Jenlain, noms anciens : Genlain, 1096, Ch. du tournoi d'Anchin, Le Carp. Pr. II, 14. - Jenleng, 1135, Titre de Saint-Aubert, Le Carp. Pr. II, 82. - Genlaing, 1148, Cart. de l'égl. de Cambrai. - Genlain, 1186, J. de G., ann. du Hain. XII, 339. - Jenlains, 1197, Tit. de Saint-Jean de Val. - Geulaing, 1243, Miroeus I, 759. - Genlayn, 1244, Cart. de Flandre. - Jalain, 1484, Manusc. de la bib. de Val. - Jenlaing, 1650, S. Leboucq, 223. - Jeullaing, 1662 , Inscrip. de la cloche.
Monuments : Église plus ancienne que le choeur de cet édifice ; il fut bâti en 1662. Château moderne ayant appartenu à la famille de Robaulx.
Faits historiques : Paroisse du décanat de Valenciennes, en 1186.
Les noms de plusieurs de ses seigneurs figurent dans des actes du moyen-âge.
En septembre 1244, Gauthier de Genlayn et plusieurs autres seigneurs de Flandre rendirent un jugement qui adjuge à Thomas et à Jeanne, sa femme, comte et comtesse de Flandre et de Hainaut, les terres de Crévecœur et d'Arleux forfaites sur Mathieu de Montmirail pour les dommages qu'il avait causés au comte et à la comtesse, et le condamne à 1,000 marcs d'argent.
Ce village est chef-lieu d'un bataillon de garde nationale; il y existe un relai de poste et deux relais de malle-poste.
La population de Jenlain, qui n'était en 1707 que de 181 individus et en 1789 que de 458, en comprend aujourd'hui 959, dont 43 indigens et 4 mendians.
Son territoire consiste en 584 hectares, savoir : 500 en terres labourables, 23 en prés, 30 en terrains plantés, 4 en bois, 8 en propriétés bâties, 18 en routes et chemins, et 1 en rivière.
On y cultive le froment, le seigle, l'orge, l'avoine, les fèves, les féveroles, l'hivernache, les pommes de terre et les betteraves. Son produit principal est le froment.
La principale industrie des habitans, après l'agriculture, est le sciage du bois. Jenlain possède une fabrique de chicorée, une teinturerie de toiles et cotons unis, 3 moulins à farine mus par l'eau et 4 brasseries.
Hameaux et lieux dits : Le Château. Derrière le Château. Les Champs Notre-Dame. Les Quatre Muids d'en-bas. Les Deux Chemins de Sebourg.
Le château, qui se trouvait à une cinquantaine de mètres a été détruit en raison de son état de délabrement. A l'origine, le pigeonnier-porche est englobé dans un bâtiment à usage de grange à deux versants. Vers 1980, l'état de l'ensemble est tel qu'on peut craindre, comme pour le château, une disparition inéluctable. D'importants travaux ont permis de le sauver. De la rénovation extérieure et de l'aménagement intérieur résulte une maison d'habitation moderne et colorée. Au-dessus du toit en bâtière du pigeonnier, une tour ronde avec toit conique apporte une touche originale.
Arbre classé "remarquable" situé dans la ferme au Pigeonnier. Les deux charmes têtards se sont soudés au niveau de leur houppier sans que l'on en connaisse l'origine
Tombes de la Commonwealth War Graves Commission de soldats morts à la libération du village dans la première semaine de novembre 1918
Le château de Jenlain, d'une construction élégante et solide, est bâti au centre d'un village populeux et pittoresque, placé au point où la grande route de Valenciennes vers les Ardennes se divise en deux branches se dirigeant vers Bavai et le Quesnoy.
Le château de Jenlain a été occupé dans le siècle dernier (XVIIIème) par plusieurs générations de la famille des comtes d'Espiennes alliée avec celle des Razoir de Croix, qui a fourni des prévôts à la ville de Valenciennes.
M. d'Espiennes de St Rémi laissa ce beau domaine, après l'avoir magnifiquement embelli, à M. le comte d'Espiennes son fils, qui fut colonel de la garde nationale de Valenciennes en 1790.
Le comte Charles-François-Julien d'Espiennes, son fils, Chevalier de l'Ordre de St Jean de Jérusalem, occupa cette belle propriété au commencement de ce siècle (XIXème) et la céda à M. le comte de Robaulx.
A proximité de la forêt de Mormal, entouré des châteaux de Sebourg, d'Eth, de Frasnoy, de Roisin, de Ghissignies, de Ruesnes, etc... en face d'un relai de poste, le château de Jenlain est une des plus agréables résidences du département du Nord.
Le bâtiment principal est du XVIIIe siècle. La grange est la partie la plus ancienne (1701). Le pigeonnier est quant à lui daté de 1772. Le château date, pour la majeure partie de sa construction, de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. C'est le type même de construction classique des demeures rurales, de ces "folies" que les nobles se faisaient construire à la campagne, sur leurs terres. Ils y passaient la belle saison ; le reste de l'année ils vivaient en ville, dans leur hôtel particulier.
Ce fut le cas de la famille d'Espiennes, implantée dans le Hainaut, dont l'origine de la noblesse remonte sous Philippe IV d'Espagne, du temps des Pays-Bas espagnols. Le village de Jenlain n'étant lui-même pas très ancien, il ne pouvait en être autrement du château. Celui-ci a été construit à l'emplacement d'une ferme seigneuriale, ensemble de bâtiments distribués autour d'une cour fermée, avec entrée sous un porche pigeonnier daté de 1772, portant en son cintre l'écusson des comtes d'Espiennes, écusson fortement martelé à la Révolution, par les "colonnes infernales". La grange au fond de la cour, aux puissants contreforts de grès, porte la date de 1701 gravée sur une pierre blanche insérée dans le cintre d'entrée.
Sur le corps de logis principal, le fronton armorié, en pierre blanche sculptée, a fière allure et est heureusement encore intact du fait de son exposition au nord, à l'abri des pluies. Les deux blasons sont, à gauche celui de la famille d'Espiennes, et à droite celui des Razoir
de Croix.
C'est en 1777 que fut célébré le mariage de
Jacques-Martin d'Espiennes, seigneur de Jenlain et de Marie-Jeanne Razoir de Croix, dame de Croix et de Forest, après publication des bans à la commune de Jenlain
et à celle de Valenciennes.
C'est à cette occasion que fut construit le logis principal avec le fronton
armorié.
Les jeunes mariés y habitèrent au début de leur mariage, puis les occupations militaires de Jacque-Martin le rappelèrent à Valenciennes. Noble, d'esprit libéral, il épousa les thèses de la Révolution naissante et servit les armées de la République... Il mourut le 21 avril 1792, à l'âge de 37 ans ; c'est le mois de la déclaration de guerre et de l'invasion autrichienne.
Il laisse 3 orphelins, leur mère étant décédée en septembre 1791. Le château est attribué à son fils Charles qui resta célibataire. Il fut conseiller municipal, puis maire de Jenlain au début du 19è siècle. Par la suite, le château passa aux mains de la famille de Robaulx de Beaurieux qui le garda un peu plus de vingt ans.
Après avoir changé de mains plusieurs fois, le château fut mis en vente en 1982. Il fut acquis par les propriétaires actuels qui entreprirent avec courage sa restauration et essaient de le sortir de l'oubli. C'est ainsi que les premières chambres d'hôtes furent ouvertes en 1985. Il est inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1987.
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