Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1837 (textes numérisés)
Houdain lez Bavay, noms anciens : Hosden, 1071, Arch. du pal. arch. Le Carp., Pr. II, 10. - Houdeng, 1096. - Hosden, 1107. - Houdeng, 1119, Lettre de Burchard, évêque de Cambrai, Miroeus, I, 678. - Hous-deng, 1129, Arch. de l'abb. de Saint-Éloi, Le Carp. Pr. II, 17. - Hosden, 1145, Arch. de l'abb. d'Eaucort, Le Carp. Pr. II, 19. - Hosdeng, 1149, id., II, 20. - Hosden, 1154, Cart. de l'abb. de Marchiennes.- Hosdeing, 1201, Titre de Saint-Aubert, Le Carp., Pr. II, 23, 24. - Hozdaing, 1246, Cart. de l'abb. de Marchiennes. - Houdaing, 1289, 1er Cart. du Hainaut. - Housdaing, 1309, 2e Cart. du Hainaut. - Houdain-lez-Bavay.
Momuments : Vastes souterrains qui, dit-on, se prolongent jusqu'à Saint-Ghislain (Belgique), à trois lieues de distance, et regardés comme des latebroe gaulois. Chaussée romaine de Bavai à Mardyk. On y a trouvé, à diverses reprises, des objets romains en bronze et des médailles en argent.
Anciennement, deux châteaux féodaux : celui de Fontenoy et celui d'Houdain.
La cloche date de 1683.
Faits historiques. Donné par sainte Aldegonde au chapitre de Maubeuge, à qui l'évêque de Cambrai, Nicolas, attribua, en 1138, la collation de la cure.
Le seigneur d'Houdain figurait parmi les anciens barons ou chevaliers bannerets du Hainaut. En 1202, Guido de Houdain, se croisa avec le comte Baudoin. En 1313, Nicolas de Houdain donna son hôtel de Mons et d'autres biens en vue d'y fonder un hôpital pour les pauvres.
Un fait qui témoigne un dévouement bien rare à la chose publique s'est passé en ce lieu en 1793. Le général Ferrand, chargé de la défense de la place de Valenciennes, était propriétaire de l'ancien château féodal de Houdain. Craignant que les Autrichiens, en s'en emparant, n'y établissent un poste dangereux pour le pays, il commanda à un détachement de ses troupes d'aller y mettre le feu : cet ordre fut exécuté et le château fut complètement réduit en cendres.
Le village d'Houdain lez Bavay avait 130 habitans il y a un siècle et 306 au commencement de la révolution. Il en a aujourd'hui 805.
Sa superficie est de 1211 hectares, dont 949 en terres à labour, 70 en prés, 98 en vergers, 40 en bois, 8 en jardins, 2 en houblonnières, 1 en pièces d'eau, 7 en fonds d'habitations, 32 en routes et chemins, et 4 en rivières et ruisseaux.
Il existe en ce village une scierie de marbre, une blanchisserie de toiles, 2 brasseries et 2 moulins à farine.
Hameaux et lieux-dits. Les Fermes de Roteleux, de la Maniette, de Belle-Vue, d'Heugnies, de la Court. Héricamp. Le Château-de-Fontenoy. Wadimpreau. Ruinse. La Machine. Petit-Sart. Les Trois-Tilleuls. Les Rocs.
La salle des fêtes d'Houdain a été construite en 1929 par la famille d'ingénieurs architectes D.P.L.G. Lafitte, installés à Maubeuge. Le décor pour la scène (?) , réalisé par l'artiste-peintre R. Lesieur, de Gussignies en 1931 a disparu. Adresse : rue des Martyrs
Le château aurait été construit au début du 14e siècle par le seigneur de Wadimpréau, Wulfard de Ghistelles. Le fief fut vendu successivement aux châtelains de Bouchain, Quiévrain, Mons puis Tournai. Le château fut reconstruit sur les bases du Moyen Age à la fin du 17e ou au début du 18e siècle. Il fut incendié lors du siège de Valenciennes en 1793 et lors de la guerre de 1914-18. Une tourelle d'angle a également été détruite à ce moment. L'accès au Château se fait par un pont permettant de traverser les douves asséchées. Les bâtiments s'élèvent sur un soubassement de grès, seuls éléments datant du Moyen Age. Les niveaux supérieurs ont été rebâtis en brique à la fin du XVIIe ou au début du XVIIIe siècle. L'aile ouest est constituée d'un corps de logis en rez-de-chaussée avec comble en demi-lune, couvert d'une croupe brisée. Il se termine par un pavillon d'angle couvert d'un toit en pavillon en ardoise. L'aile droite est constituée d'un corps de logis s'élevant sur 2 étages avec comble et pavillon d'angle. L'ensemble est en brique avec chaînage en pierre du pavillon et des ouvertures de l'aile. L'ensemble est couvert d'un toit brisé en pavillon et d'une croupe. Adresse : chemin dit du Bois Verdiau
Eglise construite vers 1782 . Rétrocession de l'église à la commune en 1805 par 4 habitants qui en avaient fait l'acquisition en l'an 8. Travaux de réparation de la toiture en 1812 (Lembourg architecte) puis en 1884, de la charpente en 1856 ( Fiévet J. architecte) , remplacement de la cloche en 1922.
Ferme construite pendant le dernier quart du 18e siècle ou au début du 19e siècle et transformée en école communale en 1875 d'après un relevé réalisé par l'agent-voyer Derret (?) puis en mairie à une date inconnue. Edifice en rez-de-chaussée élevé en appareil mixte de moellons de pierre et de grès. Le rez-de-chaussée a vraisemblablement été surélevé au 19e siècle par un niveau de comble en demi-lune, en brique, à usage de fenil. La toiture est composée d'un toit à croupe et d'un toit à deux pans s'interpénétrant. Adresse : rue des Martyrs.
Persée :
Notice sur les souterrains connus sous le nom de "Trous des Sarrasins" des environs de Bavay (Nord) :
Bulletin de la Société préhistorique de France. 1923.
L'existence d'anciennes et nombreuses galeries sous les territoires des communes de Houdain et de Bellignies est connue depuis longtemps.
Ce sont " les Trous des Sarrasins ". Leur emplacement est mentionné sous ce titre sur la carte d'Etat-major.
Ces souterrains ont été creusés exclusivement dans la roche que les géologues désignent sous le nom de Pierre des Sarrasins. C'est un calcaire oolithique du Cénomanien inférieur constitué par des bancs bien stratifiés avec débris de coquilles, renfermant des grains de glaucome et de limonite. Les géologues ont montré que les cavités creusées dans cette roche se trouvent toutes à un niveau inférieur à celui du gisement de cette limonite. Il est donc certain qu'elles n'ont pas servi à l'exploitation de ce minerai de fer.
Il est indiscutable que les hommes qui ont creusé les trous des Sarrasins des environs de Bavay, connaissaient les métaux. Leurs outils ont en effet laissé sur les parois des galeries de nombreuses traces tout à fait identiques à celles qu'y creuserait le pic à pointe quadrangulaire aiguë des mineurs actuels. Des traces de rouille prouvent même que ces outils étaient en fer et non en bronze (1). Cependant, malgré ces constatations techniques, ces souterrains continuent à être considérés par les habitants de la région comme ayant une origine très antique et fort mystérieuse. C'est qu'à Bavay on est encore sous l'influence des publications faites à leur sujet par le père Lambiez (2).
Cet écrivain affirme, en effet, qu'une colonie venant de Babylone avec l'image de Bel, ou le Veau d'or, vint s'installer sur la montagne de Bel à Belinie (Bellignies) pour fonder la Belgique, dont Bavay devint la capitale !
Voici comment il explique l'installation des chambres souterraines : Les colons ont d'abord aplati horizontalement la pierre bleue (3) qui forme la montagne, pour que cette pierre coupée à plat servît de pavement tant à leurs édifices qu'à leurs galeries. Ils pétrirent ensuite un ciment avec de la chaux, de la cendre et de l'arène, du seigle, des coquillages et d'autres matières propres à la coagulation que le temps a rendu plus dur que la pierre. Ils coulèrent ce ciment sur la roche aplanie dont ils gonflèrent la montagne à la hauteur de 40 à 50 pieds. Dans ce ciment à demi séché, ils coupèrent des corridors, des allées, des vestibules en forme de cloîtres, des habitations pour les hommes et des oratoires pour les dieux, même des avenues souterraines. Ils couvrirent ensuite leurs habitations d'une énorme quantité de terre qui releva le sol de quelques degrés et le rendit propre à la culture. Sur ces levées de terre ils pratiquèrent d'agréables promenades qui correspondaient au même point de vue dirigé sur l'autel de Bel (4) qui était au centre. De ce détail, il est aisé de comprendre comment les cérémonies de Bal, Bel ou Belus, des planètes et de la milice du ciel se faisaient sur les hauts lieux et dans les cavernes souterraines.
On voit que le père Lambiez ne manquait pas d'imagination. Il faisait construire par ses colons babyloniens toute une formation géologique dont le volume dépasse 25 millions de mètres cubes. Personne ne croit plus à ce colossal mouvement de terres, mais cependant les populations continuent à admettre un côté mystérieux aux souterrains de Houdain malgré les publications faites à leur sujet et que nous allons passer en revue:
Mme Clément- Hémery dans un ouvrage publié vers 1828 s'exprime comme suit (5) : L'ancienne commune de Bellignies, située sur le Hogneau est remarquable par de vastes et profonds souterrains, divisés en plusieurs allées, soutenues par des colonnes, et qui s'étendent dans toutes les directions. Si ces souterrains ne sont pas l'ouvrage des celtes, nos aïeux, ils doivent leur construction aux immortelles phalanges de Jules César.
Vers la même époque l'architecte Niveleau y voyait au contraire des carrières d'où il a été extrait des matériaux de construction.
L'ingénieur des mines M Clerc qui a visité les trous des Sarrasins en 1852 était absolument du même avis.
Dans une notice sur l'arrondissement d'Avesnes publiée en 1859, M. Lebeau, après avoir rappelé les opinions de MM. Niveleau et Clerc ajoute :
Sans bien en connaître l'origine, on rattache aux monuments de la période romaine de vastes et tortueux souterrains (dits trous des Sarrasins) creusés dans une espèce de gypse calcaire dont la masse immortelle remplit presque tout l'intervalle qui sépare les villages de Hon-Hergies, de Houdain et de Bellignies. La vase qui en obstrue partout l'entrée, l'obscurité qui y règne, l'air méphitique qui s'en exhale, les rendent en quelque sorte inaccessibles.
De là les diverses conjectures auxquelles ils ont donné lieu. C'était au jugement de quelques érudits, la résidence d'un collège de Druides ; selon d'autres ils auraient été destinés à servir de refuges pendant les incursions des Barbares. Le vulgaire soupçonne qu'ils sont fréquentés par les esprits infernaux.
Pas plus que M. Lebeau, Piérard (6) ne se contente des explications trop simples des ingénieurs et des architectes:
Ces souterrains, dit-il, comme tous ceux du même genre qu'on trouve sur divers points de la France, sont évidemment d'origine celtique.
C'étaient de ces lieux de refuge que Tacite appelle Latebroe, où les populations s'abritaient avec leur troupeaux et leurs instruments. Ils avaient quelquefois une très grande étendue et s'il faut en croire une tradition, certainement erronée des habitants du pays, reproduite autrefois par Jacques de Guise, ceux de Houdain auraient fait communiquer Bavay avec les rives de l'Escaut et de la Haine.
L'orifice de ces souterrains a été obstrué, on ne sait pourquoi en 1810 (?).
Un antiquaire zélé et consciencieux, M. Carlier, doyen de Bavay, qui les avait souvent visités, dit qu'ils étaient divisés en plusieurs chambres et soutenus par des piliers et des voûtes comme les catacombes de Rome et de Paris ; seraient-ils provenus de l'extraction des matériaux dont on s'est servi pour la construction de l'antique Bavay? Toute conjecture est permise à ce sujet.
A propos de la même question M. Delhaie, écrit dans son histoire de Bavay, 1869 :
Les Nerviens conservaient les grains dans des souterrains dont l'ouverture était cachée et qui servaient encore de retraite en cas de surprise.
Nous nous rappelons en effet que des souterrains creusés quelquefois dans le roc existent en grand nombre sous le sol de Bavay, détournés maintenant de leur première destination et qu'entre Houdain et Bellignies se trouve aussi un de ces refuges (que j'ai plusieurs fois parcouru en 1826 et 1827), où l'on voit des chambres de 12 à 15 mètres carrés, taillées dans la pierre, ainsi que des galeries conduisant à d'autres réduits.
Dans le cours de l'année 1871, des éboulements qui se sont produits dans les champs cultivés, ont permis de nouveau l'accès des trous des Sarrasins qui furent alors visités et étudiés par de nombreux archéologues parmi lesquels MM. Cornet et Briard, directeurs de charbonnages belges, qui ont levé le plan des parties non éboulées (7).
Voici les conclusions de ces savants ingénieurs :
Les souterrains que nous avons visités dans la Vallée de l'Hogneau, près du Village de Houdain, ont été creusés par des populations qui connaissaient le fer, et qui ont voulu se créer des lieux de refuge ou des magasins d'approvisionnement. Pour justifier cette opinion, ils s'appuyaient sur les deux considérations suivantes :
1° Le creusement de carrières souterraines était inutile puisque la pierre des Sarrasins affleure en divers points.
2° Qu'il existe dans le canton de Bavay de nombreuses roches dévoniennes pouvant être utilisées comme pierre à bâtir.
Comme on peut le remarquer, les auteurs qui se sont occupés des souterrains de Houdain sont loin d'être d'accord sur leur âge et leur destination. Pour les uns ce sont d'anciennes carrières où l'on exploitait des matériaux de construction, pour les autres, c'étaient des lieux de refuge ou des magasins d'approvisionnements des anciennes populations.
Les fouilles nombreuses et importantes entreprises dans ces dernières années dans le sous-sol de Bavay, par le savant M. Henault, ont tranché la question.
Elles ont en effet permis de constater que dans la fondation de tous les édifices élevés par les romains et dans les fortifications construites par eux, la pierre des Sarrasins a partout été utilisée comme moellons. D'énormes quantités de cette roche ont ainsi été employées et elles devaient provenir des carrières souterraines de Houdain, puisqu'il n'existe aucune autre trace d'exploitation à ciel ouvert, dans la région de Bavay.
Le choix de cette pierre à bâtir était d'ailleurs fort logique puisque, par sa texture, elle donne une prise absolument complète et énergique avec les excellents mortiers et ciments romains, dont on connaît la valeur.
A ce point de vue les roches dévoniennes, à surfaces toujours lisses, ne peuvent lui être comparées.
D'un autre côté, on sait que les romains avaient une prédilection marquée pour les exploitations souterraines auxquelles ils donnaient toujours la préférence: c'est sans doute parce qu'elles rendaient la surveillance de leurs esclaves plus facile. (Tous les mineurs romains étaient des esclaves.)
Si nous ajoutons que la pierre des Sarrasins de Houdain est le seul faciès connu de ce calcaire cénomanien, il nous sera permis de poser les conclusions suivantes :
Les souterrains connus sous le nom de Trous des Sarrasins des environs de Bavay ne sont ni préhistoriques, ni cultuels. Ce sont les carrières où les Romains ont puisé leurs matériaux pour les immenses constructions qu'ils édifièrent à Bavay du II au IVe siècle de notre ère.
Rien n'empêche, d'ailleurs, que, par la suite, ils aient servi de lieux de refuge ou de magasins.
Il serait intéressant de les déblayer et consolider afin de les conserver à la postérité. Par l'exécution de ces travaux, on recueillera certains objets fort précieux pour l'archéologue.
(1) Cornet et Briard. 1872.
(2) Histoire monumentale des Gaules. 1816.
(3) Calcaire dévonien.
(4) Le Menhir dit la pierre croûte.
(5) Promenade dans les environs d'Avesnes.
(6) Guide du touriste et de l'archéologue 1852.
(7) Terrains crétacés de là Vallée de l'Hogneau. Lille, 1872.
Le 03 avril 1943 fut abattu l'avion Mosquito DZ380 faisant 2 tués. Ils sont enterrés au cimetière de Maubeuge. |
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