Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1837 (textes numérisés)
Glageon, noms anciens : Glajeon, 1133, Titre de St-Aubert, Le Carp. Pr. II, 82. - Glavin, 1145, Cart. de l'abb. de Liessies. - Glaion, 1251, id., id. - Glagon, 1186, J. de G., ann. du Hain. XII, 339. - Glaghon, 1349, Pouillé de Cambrai. - Glajon, 1484, J. de G., manusc. de Valenciennes. - Glaion, 1613, Guicciardin, descrip. des Pays-Bas. - Glageon, XVIIe siècle.
Monuments : Sépultures gallo-romaines ou mérovingiennes renfermant des armes, découvertes, en 1862, au hameau de Couplevoie.
A peine reconnaît-on l'emplacement où s'élevait l'ancien château-fort du lieu.
Faits historiques : En 1186, paroisse du décanat d'Avesnes, à la collation de l'abbaye de Liessies.
Marie de Châlons possédait à Glageon des propriétés et des droits qu'elle vendit, en 1333, à Gui de Châtillon, seigneur d'Avesnes.
Au XIVe siècle, siège d'une seigneurie dont les titulaires sont souvent cités dans l'histoire de la province.
En 1543, le château-fort attaqué et pris par les troupes de François 1er, opérant sous le commandement du seigneur de Bonneval, contre celles de Charles-Quint, fut pillé et brûlé, et les portes de l'enceinte abattues.
En 1552, Henri II sortit de Sedan et vint assiéger le château de Glageon, qui fut pris, ainsi que celui de Trélon. Ces deux places, qui servaient de retraite à des brigands, furent emportées d'assaut et rasées; la garnison fut passée au fil de l'épée.
Reprise en 1553 par le comte de Roeux.
Le connétable de Montmorency y revint en 1554 à la tête d'une armée formidable. Il s'avança avec le duc de Vendôme par Estrée-au-Pont, s'empara de Trélon, Glageon, Chimay et autres petites places que les habitans avaient abandonnées et qui furent entièrement détruites.
Le château de Glageon fut encore pris, en 1637, par le vicomte de Turenne, après une faible résistance.
Au mois de juillet 1655, après le siège de Rétbel, Turenne fut informé qu'une partie des troupes espagnoles se trouvait à Chimay, Trélon et Glageon. Il se mit aussitôt en route pour les rejoindre, mais arrivé à Anor, il apprit que l'ennemi s'était retiré.
Avant la révolution, une portion de Glageon était du ressort de la prévôté de Maubeuge et régie par la coutume de La Bassée, tandis que le reste de la commune faisait partie de la terre et pairie d'Avesnes; en 1787, le duc d'Orléans y possédait encore la seigneurie directe avec un droit de terrage et des rentes.
Glageon a une population de 1211 habitans, dont 15 indigens et 4 mendians.
La superficie totale de son territoire est de 1166 hectares, dont 235 en terres labourables, 367 en prés, 8 en terrains plantés, 505 en bois, 9 en terrains incultes et étangs, 5 en fonds de propriétés bâties, 32 en routes, chemins, et 5 en rivières et ruisseaux.
Sa culture ordinaire est le blé, l'épeautre, l'orge, l'avoine et les pommes de terre. Sa culture principale est le blé.
Son industrie a pour principal objet l'exploitation des mines de fer et des bois, celle des carrières de marbre, des pierres à bâtir et du bois scié.
Il existe dans cette commune de Glageon une forge où l'on fond la gueuse pour la convertir en fer en barres, 1 moulin à blé mû par l'eau, 2 scieries de marbre également mues par l'eau, 2 fours à chaux, 2 briqueteries et une brasserie.
Hameaux et lieux dits : Couplevoie. Laudrissart. Le Petit Glageon. Les Bois Colinet et Monfaux. Les Haies de Glageon. Les Carrières.
Brasserie-malterie Bernard Lemaire, puis Bernard Champagne, puis Bernard. De source orale la brasserie-malterie aurait été fondée dans la deuxième moitié du 19e siècle. La famille Bernard en reprend l'exploitation en 1927 sous le nom de Bernard Lemaire, puis Bernard Champagne, et enfin Bernard en 1946. La fabrication de bière cesse en 1940 à cause de destructions dues à la Seconde Guerre mondiale. L'établissement devient alors dépositaire de la brasserie Poulain (de Fourmies), puis de la brasserie Bouchard (de Saint-Amand-les-Eaux) . Actuellement la brasserie sert de dépôt de boissons et de logement. En 1927 la production oscillait entre 6 et 10 000 hectolitres. Adresse : 4 rue du Calvaire.
"Le chasteau De Glaison 1597". Cette commune est bien représentée dans les albums de Croÿ puisque cinq vues au moins lui sont consacrées : deux dans le volume II, une dans le volume IX et deux qui se trouveraient dans le musée d'Avesnes. Une rangée d'arbres bordent la rivière qui fait tourner la roue d'un moulin (visible sur la planche 28 de l'album IX). Le château bâti en quadrilatère est entièrement couvert d'ardoise, il est peut-être construit en briques ou en moellons de pierre couverts d'un enduit rosé. L'entrée (non visible ici) se situe à l'ouest, du côté des quatre tours. Elle possède un pont sur des douves remplies d'eau. Trois autres tours sont visibles, elles cantonnent les angles de cet ensemble. A droite on découvre un élégant jardin rectangulaire composé de trente-deux parterres entourés d'une enceinte cantonnée de tourelles aux angles. Le tout dégage un air d'agrément, mais c'est bien d'un château-fort qu'il s'agit , car il en possède toutes les caractéristiques. Il ne reste plus rien de ce château que Guy de Châtillon avait acheté à Marie de Chalons en 1333 et qui appartint à Jean d'Eclaibes puis à Philippe de Stavel qui était grand maître de l'artillerie de Philippe II d'Espagne.
Le plan de la fin du XVIe siècle, tiré des minutes d'Adrien de Montigny le peintre des Albums de Croÿ, montre le village à peu près dans sa conformation actuelle. Une trentaine de feux sont dispersés le long du bas des rues de Fourmies, du Trieux le Coq, Georges et Dufrenes, toutes sont couvertes de toits de chaume et seuls l'église, le château et son pigeonnier et le moulin ont une couverture d'ardoise. L'église actuelle qui date de 1714 a été agrandie en 1785. En 1773 est ouverte la minière de Couplevoie. Suite à l'exploitation de la mine de fer jaune sur Féron et Couplevoie est découverte une couche assez régulière de fer rouge, exploitable de Glageon à Momignies. L'activité d'extraction de la pierre calcaire est également ancienne sur la commune, antérieure au XIXe siècle. A partir de 1840, Glageon connaît également un développement industriel lié aux filatures, aux usines de tissage et de peignage de la laine. La présence de l'eau, d'une population agricole disponible et l'arrivée du chemin de fer permettent un écoulement rapide des produits manufacturés. On assiste alors à un emballement de la construction, 70% du patrimoine immobilier de Glageon se situant dans une tranche de soixante ans. Le centre du village s'étoffe et englobe la trame agricole existante. Après la Première Guerre mondiale, il n'y a plus de grosses installations industrielles nouvelles. Depuis l'après-guerre, Glageon a connu une période de forte récession industrielle, seule la carrière génère encore une activité industrielle importante
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