Histoire du château de Trélon:
Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord de 1866 et tourfl.pagesperso-orange.fr
Nicolas, dit Plukel, seigneur d'Avesnes, y bâtit, en 1150, une forteresse entourée de remparts flanqués de grosses tours, avec ponts-levis et larges fossés, dans laquelle Hugues 1er de Châtillon, l'un de ses successeurs, fonda une chapelle, en 1298.
En 1249 le château, situé sur une frontière âprement disputée, entre dans la famille de Chatillon et de Blois.
En 1478, le château de Trélon fut assiégé par Jean de Luxembourg, le comte de Roremond et Philippe de Raveinstein, officiers de Marie de Bourgogne. Le seigneur de Merode était alors capitaine au service de Louis XI, et se trouvait dans la place; ne pouvant résister aux forces supérieures de l'ennemi, il fut contraint de se rendre avec sa garnison, qui fut conduite â Mons comme prisonnière de guerre.
Le 18 août 1549, l'empereur Charles Quint, son fils Philippe, les reines Eléonore et Marie avec leur suite qui se dirigeaient vers Mariembourg venant du Quesnoy, Landrecies, Avesnes, dînent en passant au château de Trélon.
Tenu par les "impériaux", il est pris, pillé et souvent brûlé lors des opérations menées par les Français : en 1543 ce fut par Bonneval.
Le château de Trélon servait, en 1552, de retraite à des brigands qui désolaient le pays. Henri II sortit de Sedan et vint assiéger cette place, ainsi que celle de Glageon; toutes deux furent emportées d'assaut et la garnison passée au fil de l'épée.
En 1554, le connétable de Montmorency s'avança avec le duc de Vendôme, par Estrées-au-Pont, se saisit de plusieurs petites places que les habitants avaient abandonnées, et entr'autres de celle de Trélon, qui fut brûlée. Les fortifications, alors, en furent abattues et complètement détruites, puis reconstruites.
1562 : Mariage de Louise de Blois avec Louis, baron de Mérode, de Houffalise et de Saint-Empire, seigneur de Bury et de Beaucarmez dont la devise était " Plus d'honneur que d'honneurs ".
1577 : Suite à ce mariage, la terre de Trélon entre dans la famille de Mérode.
1625 : Le 23 février, la terre de Trélon est érigée en marquisat par Philippe IV, roi d'Espagne, en faveur de Hermans Philippe de Mérode. Le marquisat comprenait Trélon-Ohain (Wallers), Eppe-Sauvage, Villies-Baives et Moustier. Herman-Philippe de Mérode décéda subitement au château de Trélon le 5 avril 1627. Il avait épousé, le 10 décembre 1617, Albertine, princesse et comtesse d'Arenberg née le 28 mai 1596, décédée au mois de juillet 1652.
1637 : Pendant la Guerre de Trente ans, les troupes françaises, sous le commandement de Turenne, prennent Trélon, défendue par Albert de Merode. Deux régiments avec 500 chevaux et trois canons détruisent le bourg et le château.
1638 : Albert de Merode reprend la place et remet en état le château.
La ville devient française au traité de Nimègue en 1678 après avoir été espagnole, durant un siècle et demi.
Le château médiéval situé sans doute à l'emplacement de l'actuel château a été remplacé sous l'impulsion de Jean-Philippe de Merode en 1704 par une gentilhommière. Un troisième château est construit vers 1731 et remanié vers 1830 pour Félix de Merode.
Anecdote : Le 17 janvier 1752, Mademoiselle la Comtesse de Merode, voulant aussi donner des démonstrations publiques de son zèle, fit chanter, dans la Chapelle de son Château de Trélon près d'Avesnes, le Te Deum auquel l'Abbé de l'Abbaye régulière de Liessies officia pontificalement. Elle donna le même jour un souper splendide et un grand bal, et son Château, tant à l'extérieur que dans l'intérieur, fut magnifiquement illuminé.
1789 : le 24 mars, aux élections du 1er degré pour élire ensuite les députés du baillage d'Avesnes- ont été élus : François-Nicolas Bertrand, Jean Godefroy, Joseph Mégret. An IX : le 29 prairial (jeudi 18 juin 1801), la terre de Trélon qui avait été confisquée au profit de la République, est restituée à Charles Ghislain, comte de Mérode par arrêté des Consuls.
1814-1815 : Trélon connaît l'occupation russe et prussienne. Derrière le château, dans le parc, la Croix des Russes est visible.
1832 : La porte du pont-levis du château est détruite.
1833 : Sous Félix de Merode, le corps de logis arrière du château est vêtu de deux grands pavillons de réception.
1860 : Travaux importants d'embellissement du château. par l'architecte Clément Parent qui à la demande de Werner de Merode donne au château son apparence actuelle de style Louis XIII. L’architecte dote la bâtisse de hautes cheminées, de toits surélevés et d’une chapelle, grosse tour cylindrique coiffée en poivrière et creusée d’une niche monumentale. Cette chapelle est la partie de la bâtisse la plus récente. Il en existait une depuis 1298, mais celle-ci fut détruite lors de la Révolution. Werner de Merode installe une statue de la vierge, en terre cuite, dans la niche extérieure de la chapelle en 1878.
Anecdote : Journal "Le XIX ème siècle" du jeudi 17 octobre 1872.
Un accident, qui aurait pu avoir les suites les plus funestes, s'est produit dimanche, vers cinq heures du soir aux environs d'Avesnes. M. le comte Werner De Mérode député du Nord à l'Assemblée nationale en ce moment au château de Trélon venait à Avesnes dans une voiture légère accompagné d'un domestique. Il avait dépassé Sains lorsque tout à coup le cheval s'emporta et brisant en pièces le léger équipage, précipita sur la route les deux voyageurs. L'honorable M. de Mérode fut relevé fortement contusionné, mais sans blessure, et put rentrer le soir chez lui, le domestique, moins heureux, avait eu une épaule fracturée dans sa chute.
1918 : Le Kaiser Guillaume II s’installe au château jusque fin mars après qu’une Kommandantur s’est installée en 1914. Un abri avait été creusé le long de la voie de garage, débouchant dans le chemin qui conduit à la Sèche-Cense.
1945 : Restauration du château, fortement dégradé après la guerre.
Le parc du château de Trélon est doté de deux gigantesques séquoias venus des États-Unis et plantés au milieu du XIXème siècle.
Il est aujourd'hui habité, par la princesse Micheline de Mérode qui a passé sa vie à restaurer cet ancestral château. et par ses trois enfants, Pierre, Jean-Félix et Diane.
Le château est ouvert à la visite depuis avril 2017.
Site officiel consacré au château de Trélon : www.chateaudetrelon.com
"Le chasteau de terlon". Vue présentée de l'ouest. Au premier plan, une scène de la vie quotidienne à la campagne. Au second plan, se dresse l'imposant château avec son mur d'enceinte en pierre, percé de meurtrières sur la partie haute. De gauche à droite on remarque une tour en fer à cheval puis une tour carrée plus petite en briques. A l'angle une échauguette sur consoles en bois. Le mur s'élève ensuite en escaliers pour rejoindre une grosse tour d'angle proche du châtelet d'entrée gardé par deux autres tours identiques. Leur couverture en poivrière est percée de lucarnes hautes et se couronne d'un bulbe. C'est le même type de tour qui défend la muraille derrière le château et que l'on voit à moitié ainsi qu'une dernière tour dont on aperçoit le sommet à l'angle opposé. A l'intérieur de l'enceinte on distingue deux groupes de bâtiments, construits en briques et couverts de toitures à deux versants en ardoise et présentant des pignons à redents. L'édifice le plus visible présente un bon nombre de cheminées et cinq lucarnes, il s'agit sans doute là du bâtiment principal d'habitation.
Cette seconde vue du château de Trélon tirée des albums de Croÿ confirme sa disposition générale par rapport à la vue placée plus haut. Les ouvertures sont à meneaux et traverses, les pignons à gradins pour au moins quatre des bâtiments qui le composent. Cet ensemble est entouré de murs ponctués de tours de formes et de dimensions variées et s'ouvre sur l'extérieur par un portail entre deux grosses tours rondes. Ces dernières sont en pierres, le reste est couvert d'un enduit rosé cachant la maçonnerie de moellons.