Note du Bulletin de la Commission historique du département du Nord de 1866.
Il existait deux châteaux fortifiés dans cette commune : l'un dit de la Carnière, à Recquignies; il en reste encore, isolée dans les dépendances du château moderne, une porte percée dans un bâtiment en briques et flanquée de deux tourelles; l'autre, au hameau de Rocq où une de ses tourelles a été conservée dans les constructions d'une ferme.
Au XIIème siècle, la famille de la Carnière possédait une maison forte à Rekegnies au Bois. La seigneurie de Recquignies, dite de la Carnière relevait de la pairie de Barbençon, ainsi que quatre autres fiefs qui existaient dans cette commune.
En 1257, elle était possédée par Wakiers de Rechignies.
En 1608 Marguerite Masselot, dame de Recquignies, fonda à Mons une communauté pour l'instruction des enfants pauvres. Après sa mort, sa terre fut successivement possédée par les sires d'Ecaussines et la famille Galand. M. de Roisin, de Dourlers, en fit l'acquisition après la révolution. Les descendants de la famille de Roisin greffiers et administrateurs de la terre de Dourlers de père en fils, ont habité longtemps le château de Recquignies.
Le château moderne a servi de quartier-général aux prussiens pendant les sièges de Maubeuge en 1814 et 1815.
Au XVIIIème siècle, une belle demeure remplaça les ruines de la vielle forteresse. Ces bâtiments sont antérieurs à la Révolution française. Au début du XXème siècle, les propriétaires étaient des industriels belges, les Derbaix.
Au XVIème siècle, la Carnière se présentait comme un manoir avec un pignon richement décoré.
De son passé de forteresse, le château de la Carnière garde un témoignage. Il s'agit de l'ancien châtelet d'entrée de la forteresse. Avant la première guerre mondiale, il comprenait deux tours cylindriques de grès, qui protégeait le porche d'entrée.
Cet ensemble remontant au XVème siècle a perdu sa seconde tour ronde depuis le conflit de 1914-1918.
La première impression que l'on a en voyant le château de la Carnière, c'est la parfaite symétrie du corps de logis avec ses 22 ouvertures sur deux niveaux de construction de brique avec des parements en pierre bleue. Le corps de parement central ressort du reste de l'édifice avec deux avancées et des fenêtres bouchées. Seule cette partie comprend des lucarnes de toit, au nombre de six.