(Aulnoye Aymeries depuis 1953)
Source Gallica, Bulletin de la Commission historique du département du Nord - 1866, et annuaire statistique du département du Nord - 1836 (textes numérisés)
AULNOYE :
Noms anciens : Alnetum, 1135, titre de Saint-Aubert, Le Carp. pr. Il, 82. - Aunoye , 1305. - Aulnois, 1316, arch. de Wallincourt, Le Carp. pr. II, 43. - Alnetum , 1414, titre de l'abbaye d'Anchin. -Ausnoit-lez-Berlmaiont, 1740. - Aunoy. - Aulnoy. - Aulnoye, documents divers.
Monuments : Le château-fort des seigneurs de Berlaimont existait sur le territoire d'Aulnoye ; il n'en reste plus que des souterrains et des débris de fortifications, au milieu d'une prairie.
Faits historiques : Une bulle de 1414 ratifia et confirma à l'abbaye d'Anchin les droits de juridiction qu'elle avait sur Aulnoye.
L'église a toujours été, comme aujourd'hui, une dépendance de la paroisse d'Aymeries. Cette commune était comprise dans la prévôté de Maubeuge. Des sondages, pour la découverte de la houille, y ont été pratiqués, sans succès, en 1823, par une compagnie anglaise.
La population d'Aulnoye est de 165 habitans, dont 13 indigens et 1 mendiant. La superficie de son territoire est de 437 hectares, dont 303 en terres labourables, 117 en prés, 2 en vergers, 1 en contenance des propriétés bâties, 8 en routes, chemins, et 6 en rivières et ruisseaux.
On y cultive le blé, le seigle, l'épeautre, l'orge, l'avoine, les vesces et les pommes de terre. La culture principale est le blé et l'épeautre. Il se fait dans cette commune un commerce assez considérable de beurre et de fromage.
Il existe à Aulnoye 2 moulins à blé, mus l'un par le vent, l'autre par l'eau. Hameaux et lieux dits : Mécrimont. La Fâche de Campin. L'ancien château de Berlaimont. La Station.
AYMERIES :
Noms anciens : Haimeries, 1088, Lettre de Gérard, évêque de Cambrai, Miroeus, III, 307. - Ameries, 1100, Titre de l'abbaye d'Anchin. - Aismery, 1169 , Titre de l'abbaye d'Honnecourt, Le Carp. pr. II, 84. - Emmeries, 1186, Titre de l'abbaye d'Anchin. - Aymeries, J. de G., Ann. du Hain., XII, 339. - Aimeries, 1201, Titre de Saint-Aubert, Le Carp., pr. II, 24. - Ameries, 1323, 3e cart. du Hainaut. - Emeries, 1349, Pouillé du diocèse de Cambrai. - Esmeries, 1483, Titre de Saint-Aubert, Le Carp. pr. II, p. 65.
Monuments : Château-fort des seigneurs d'Aymeries construit au moyen-âge, transformé en 1695, en une maison de campagne qui fut démolie pendant la révolution de 1789.
Prieuré fondé en 1088, converti en exploitation rurale.
Eglise bâtie en 1600 et réparée en 1765.
Faits historiques : En 1088, Ermengarde, pieuse dame de Mons, fonda, dans cette localité, un prieuré pour l'abbaye d'Anchin, alors dirigée par l'abbé Haimeric. Cette maison appartint à ce monastère jusqu'à la révolution et fut alors vendue comme domaine national.
L'église formait, en 1186, une paroisse du décanat d'Avesnes. Elle a toujours eu pour annexe celle d'Aulnoye.
La Terre d'Aymeries qui, en 1177, appartenait à Béatrix de Boussu, qui la tenait de son mari Gosuin de Mons, l'un des fils d'Ermengarde, échut, dans la suite, à Jean, roi de Bohême et de Pologne, et comte de Luxembourg, qui par lettres du 4 mars 1321, reconnaît avoir fait serment de fidélité à Guillaume, comte de Hainaut, pour le châtel d'Aymeries et autres terres qu'il avait en Hainaut. Le même souverain vendit ces terres, en 1334, au dit comte de Hainaut.
En 1407, elle passa à Louis, duc d'Anjou, roi de Jérusalem, puis, en 1430, à son fils René, duc de Lorraine et de Bar.
Cette terre relevait alors du duc de Bourgogne, en sa qualité d'avoué et de gouverneur du Hainaut.
René, voulant récompenser les bons services que lui avait rendus son chancelier Nicolas de Rollin, lui abandonna les produits de ladite terre, que celui-ci acheta bientôt après, et qu'il releva du duc de Bourgogne, en 1434, en présence de plusieurs hommes de fiefs.
Celui-ci la céda au chancelier Nicolas Rolin. Elle appartint ensuite successivement aux familles d'Espinac, de Sainte-Colombe, de Lestang, de Rocca, de Bady et enfin de Sainte-Aldegonde.
Le château de ce lieu existait au XIVe siécle (Saint-Génois). Louis de Rollin, seigneur d'Aymeries, fonda en 1507, à Berlaimont, un couvent de filles hospitalières, dans lequel les malades du lieu étaient admis avec ceux de Berlaimont. En 1543, pendant la guerre de François 1er contre Charles Quint, le Dauphin, commandant une partie de l'armée, s'empara du lieu, dont il fit démolir le château.
Aymeries fut pris et le château à nouveau rasé, en 1643, après la bataille de Rocroy, par le duc d'Enghien, commandant l'armée française des Pays-Bas; la France était alors en guerre avec l'Espagne.
Sur ses ruines, en 1695, furent élevés de nouveaux bâtiments qui conservèrent le nom de Château.
Pendant la durée des camps de plaisance établis dans les environs, de 1753 à 1755, ils servirent de quartier-général aux grands seigneurs de la cour de France.
Turenne, décampé de Rumigny en 1657, passa la Sambre à Aymeries pour aller assiéger St.-Venant.
Les registres de l'état-civil existant dans les archives de cette commune ne remontent qu'à 1743.
Le village a une population de 202 habitans, dont 10 indigens et 2 mendians.
Son territoire contient 414 hectares, dont 232 en terres labourables, 154 en prés, 3 en vergers, 2 en terrains incultes, 2 en superficie des propriétés bâties, 14 en routes, chemins, et 7 en rivières et ruisseaux.
On y cultive le froment, le seigle, l'orge, l'épeautre, l'avoine, les vesces, les fèves, les pois, le trèfle, etc. La vallée de la Sambre renferme une étendue assez considérable de prairies, dans lesquelles on élève des bestiaux, soit pour la fabrication des fromages, soit pour être livrés au commerce. La culture principale de cette commune est le blé.
Le seul établissement industriel qu'on trouve à Aymeries est un moulin à blé.
Hameaux et lieux dits : Les fermes d'Hurtebise et de la Bassecour. La Fâche de la Chapelle. Les prairies de Bruille.
L'église fût construite en 1908 par les paroissiens. La cloche date de 1909. En 1938, elle devient salle des fêtes lorsque l'église du Sacré Coeur devient opérationnelle. Elle redevient église en 1940 pendant les travaux après le bombardement et l'incendie du Sacré Coeur, puis redevient salle des fêtes en 1950. En 1975 la sécurité de l'église du Sacré Coeur oblige à la fermeture de celle-ci. Saint Martin redevient église. En 2006, l'église devient propriété communale. Après un an de travaux et la réfection complète de l'église, les paroissiens retrouvent leur église et son clocher moderne.
Les archives du journal La Voix du Nord conservent des cartes postales de la maquette de l'église et de l'église en construction, en 1937. La maquette de l'architecte Fernand Dumont présente un clocher. Il semble que ni le clocher ni le décor intérieur n'aient été réalisés. En effet, la chronique diocésaine de La semaine religieuse du diocèse de Cambrai du 7 mai 1938 donne une description de l'extérieur de l'église en mentionne l'important décor de peinture qui doit encore être réalisé, qui ne le fut jamais.
Hôtel de Ville : Le conseil municipal donne un avis favorable à la construction d'un nouvel hôtel de ville le 24 avril 1927 et valide les plans des architectes Joseph Ségers et Albert Rouzé, datés de mars 1927. La commission des bâtiments civils critique la faible épaisseur des murs de façade, le manque d'éclairage et de ventilation de certaines pièces, et surtout le beffroi qui n'est pas en harmonie avec l'ensemble. Des modifications de toiture et un autre projet de beffroi (belvédère) sont proposés et validés. Néanmoins, il semble que les moyens n'ont pas été suffisants : l'édifice n'a pas la profondeur ni la toiture prévues. Le conseil municipal délibère pour les travaux de décor en 1929 : la ferronnerie est confiée à M. Alexandre et la décoration intérieure (moulurations) à M. Steyaert. L'horloge, fournie par Henry-Lepaute, est installée en 1934. La création de la rue, l'alignement et le classement de la place où a été construit l'hôtel de ville sont dus à l'ingénieur municipal Dubus en 1934. Restauré en 2000, l'hôtel de ville d'Aulnoye Aymeries sert aujourd'hui principalement aux fêtes et réceptions.
Ci-contre:
Aulnoye Aymeries, n'a pas échappé à la tendance architecturale du début du XXème siècle, où l'utilisation du béton et de la brique en plaquette affirme la volonté de modernité du constructeur.
Les pignons aux formes courbes aussi bien en plan comme en élévation, dégagement de grandes baies, offrant une grande luminosité dans les pièces de vie. La toiture mansardée reçoit
également de grandes lucarnes disposées telles des bow-window.
L'architecture à Aulnoye Aymeries
Habitations de composition Art-Déco situées principalement le long des rues datant de la fin du XIXème siècle, elles sont construites en brique. La volumétrie est remarquable ; toitures à croupettes sur pignons, toiture mansardée, arcs en plein cintre. L'utilisation du ciment pour consolider les linteaux apporte également la possibilité d'intervenir en polychromie sur la façade ; ainsi, le dessin de façade est organisé par des bandeaux et segments de ciment peint, contrastant avec le rouge de la brique.
Le pensionnat a été construit par l'architecte Fernand Dumont en 1941. Cet édifice formait un ensemble avec l'école et l'église paroissiale du Sacré Coeur (IA59001865) construite par le même architecte en 1937. L'église a été détruite en 1986.
L'édifice est situé dans la rue principale d'Aulnoye Aymeries, à proximité de l'hôtel de ville, légèrement en retrait par rapport à la rue. L'école est de plan carré ; la chapelle est située perpendiculairement à l'aile sud. L'escalier mène à l'entrée, située légèrement en retrait, formant un portique avec deux colonnes engagées. L'aile nord, en rez-de-chaussée couvert d'un toit terrasse, abrite les bureaux, éclairés par des baies en plein cintre donnant sur la rue. Les pignons des ailes est et ouest sont traités en façade-pignon soulignée par des jambes de raidissement en béton armé de style art déco. Un bas-relief aux armes de Jeanne d'Arc décore le pignon
Est. Les ailes est, ouest et sud s'élèvent sur quatre niveaux : les salles de classe sont réparties sur les trois premiers niveaux et les chambres des pensionnaires sont situées dans les combles. L'ensemble est en brique. Les pans des toitures sont en tuiles et les brisis en ardoise. L'existence de la chapelle est mise en évidence par sa façade en ressaut au centre de l'élévation sur cour de l'aile sud. La chapelle est couverte d'une fausse voûte d'ogives. Elle est éclairée par deux panneaux de lancettes aux formes art-déco que l'architecte a utilisés pour l'église voisine du Sacré Coeur et dans un projet pour l'église Saint-Saulve de Leval en 1955. Seul le vitrail situé à l'ouest est conservé et représente le sacre de Charles VII à Reims. Il n'est pas signé.
En 1853, les cambrésiens refusent la ligne ferroviaire directe vers Paris, parce qu’elle mettait la capitale « le vice » à trois heures de Cambrai « la vertu ». Pareil pour Berlaimont, où l’on pensait que les locomotives pouvaient faire tourner le lait dans les pis des vaches ! Le train passa donc à Aulnoye, le 1er janvier 1858.
La voie vers Bruxelles est ouverte ; la vocation ferroviaire d’Aulnoye est ainsi née. Au début du siècle dernier, les mutations se confirment.
En 1907, la société métallurgique de Montbard crée une usine (étirage) et la compagnie des Chemins de fer français s’agrandit vers Bachant.
De 1900 à 1913, Aulnoye passe de 1 450 à 5 000 habitants.
A partir de 1953, Aulnoye fusionne avec Aymeries, la ville s’équipe: écoles, salles de sports, piscine, équipements culturels, logements…
Pendant ce temps l’usine de Montbard devient Vallourec. Dans les années 1970, près de 3 400 personnes travaillent dans cette entreprise. Mais la crise économique est passée par là. Pas moins de 5 000 emplois ont été perdus en 25 ans.
Parallèlement la ville doit faire face et entretenir son patrimoine.
Les 3 autres églises d'Aulnoye Aymeries
L'ancienne église Saint-Éloi vendue par le diocèse de Cambrai en 2011 abrite désormais des logements. Sa construction avait été financée par l’archevêché de Cambrai, le doyenné et la paroisse. Le chantier confié en 1960 à l’architecte audomarois Joseph Philippe, disciple du moine-architecte Dom Bellot, de l’abbaye de Wisques (Pas-de-Calais) s'était achevé en 1962.
Ci-contre:
L'église Saint-Raphaël est construite vers 1960 pour desservir une cité abritant des logements de cheminots, située à Aulnoye Aymeries. Sa construction est financée par l'archevêché de Cambrai et la paroisse. Le chantier est confié à l'architecte lillois Fernand Dumont vers 1960.
L'église Saint-Raphaël est construite en brique. Elle bénéficie d'un vaste parvis qui l'isole de la chaussée. L'unique vaisseau est éclairé par une bande de fenêtres rectangulaires. Aucun clocher ne la signale. Seule une croix apposée en façade indique la fonction de l'édifice.
L'ancien four à chaux
D'un pont à l'autre
Le pont Albert Caquot appelé "Pont en ciment" par les habitants est un des premiers pont "bow-string" (arc à tirants) de France.
Construit en 1913 il sera démoli
les 8 et 9 novembre 2008.
Sur la vue aérienne, l'ancien pont était encore en place. Les tabliers seront poussés au-dessus des voies les 14
et 21 juillet 2007 jours des fêtes nationales française et belge.
Il aura fallu deux essais et les grues les plus puissantes d'Europe pour venir à bout de ce pont qui avait résisté aux deux conflits mondiaux.
Du coté d'Aymeries
Site classé comme "Motte féodale du 11ème siècle". On voit les anciennes douves toujours remplies d'eau, aussitôt après le pont.
L'ancienne église d'Aulnoye lès Berlaimont aujourd'hui disparue.
La gare d'Aulnoye-Aymeries
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