Le château de Beaurieux, son Histoire.

*Retour au sommaire*

Aile Nord du châteaux de Beaurieux.
Aile Nord du châteaux de Beaurieux.

Source Gallica:
Mémoires de la Société archéologique de l'arrondissement d'Avesnes, Tome XV, 1935.
La seigneurie relevait de la terre d'Avesnes et passa à Guillaume, comte de Fauquembergue, puis, vers 1620, à Jean de Robaulx, écuyer, gouverneur de Beaumont qui, en 1631 reçut ses lettres de noblesse du souverain Espagnol.
Le Château actuel (1935)est une reconstruction partielle faite de 1668 à 1672 de l'ancien château féodal antérieur au XIVè siècle et détruit à plusieurs reprises, la dernière fois en 1656 par les années françaises qui assiégeaient Beaumont défendu par le gouverneur François De Robaulx (qui fut tué sur la brèche de cette ville).
L'ancien château avait la forme d'un U, les deux branches extrêmes de l'U défendues par deux tours rondes à meurtrières dont une subsiste encore. Entre les deux tours, un mur crénelé, légèrement en retrait, fermait la cour du château où l'on ne pouvait entrer que par une voûte à herse débouchant vers l'Eglise (nord). Cette voûte est occupée maintenant par la Bibliothèque.
Une ferme organisée défensivement, avec enceinte propre, était joïntive au château pour lui assurer son ravitaillement et servir de communs. L'ensemble bien défendu et fermé que formaient le Château-fort et sa ferme était organisé pour recevoir dans leurs murs là population du village pendant le temps, généralement très court, où les bandes de soudarts où de pillards séjournaient dans un pays sans ressources.
Le Château reconstruit en 1668 a perdu l'aile droite (ouest) de l'U. Il a donc maintenant la forme d'un L. Rebâti sur les anciennes fondations et avec les matériaux anciens, on peut aisément se faire une idée approchée de sa physionomie ancienne, mais il est bien évident que le percement des fenêtres sur les murs extérieurs (qui ne supportaient jadis que des meurtrières), la disparition de l'entrée voûtée et de sa herse, le remplacement regrettable des anciens toits de style « Flamand-Espagnol » et des fenêtres à meneaux par des toits et ouvertures style Louis XIV, lui ont enlevé une grande partie de son ancienne et sauvage beauté !
Quoi qu'il en soit, il a beaucoup d'allure avec ses vieilles tourelles et ses murs épais éclairés de vitraux armoriés. Intérieurement, malgré les invasions et les pillages dont il a souffert si souvent sur cette frontière, on y trouve encore quelques belles tapisseries, et de fort beaux meubles allant du gothique au style XVIIIe siècle, enfin plusieurs tableaux de valeur, notamment le portrait connu du Maréchal de Villars par Hyacinthe Rigaud, le portraitiste de Louis XIV.
Le Parc, qui est postérieur à l'époque féodale, a de très beaux arbres et une vieille charmille couverte de toute beauté.

Le château resta dans la famille de Robaulx jusqu'en 1974, année où il fut acquis par M. et Mme Duputel. Le château a aujourd'hui la forme d'un L dont le pied est tourné vers l'église. Cette partie de l'édifice est très intéressante, c'est un bâtiment quadrangulaire formé de trois éléments distincts: une tour de pierre, dans les murs de laquelle apparaissent deux arcs brisés de grandes dimensions; un bâtiment où domine la brique et dont les fers d'ancrage indiquent 1671, et une tour carrée dont les fenêtres à meneaux et les consoles à ressauts sentent le pastiche. L'édifice qui constitue le montant vertical du L, à un étage, est une construction de brique à l'extrémité sud de laquelle est greffée une petite tour.

Le château de Beaurieux, la tour primitive.
La tour Sud.

Le château de Beaurieux sur le cadastre de 1828
Le château sur le cadastre de 1828.
La vue satellite et le cadastre de 1901 nous montrent les très importantes modifications apportées au domaine avec notamment la démolition de l'ensemble des bâtiments situés à l'Est. Ci dessus, on peut voir à quelques mètres de l'église, l'emplacement de l'ancien presbytère.
(Document des archives départementales du Nord)
Le château de Beaurieux sur le cadastre de 1901
Le château sur le cadastre de 1901.
(Document des archives départementales du Nord)
L'église de Beaurieux, vue du parc du château.
L'église vue du parc.


Le château de Beaurieux en 1597 sur les albums de Croÿ.
Le château de Beaurieux en 1597 sur les albums de Croÿ
Tome I Propriétés des Croÿ, Editions du Crédit Communal de Belgique.
La tour du château de Beaurieux.
La tour Sud, coté parc.
Carte postale de Pierre Legrand.
Vue satellite du château de Beaurieux.
Vue satellite du château et de l'église de Beaurieux.
Seule la façade Nord est visible du domaine public.
GPS : N50.176868 E4.127411
Le château de Beaurieux, façade Ouest.
Coté cour

Le château de Beaurieux, lucarne de toit.
Oeil de boeuf de la toiture coté cour.

Château de Beaurieux, vue sur les toits.
Les tours Nord et le clocher de l'église.

Le château de Beaurieux, facade.
Façade Ouest.

Le château de Beaurieux, les dépendances.
Les dépendances.

Château de Beaurieux, armoiries de la famille Robaulx
Mosaïque représentant les Armes de la famille Robaulx, sur le sol de la chapelle.

La chapelle seigneuriale : Avant que ne fut construite l'Eglise, il existait en dehors du château, à 30 mètres de son entrée, une chapelle seigneuriale, dite « Chapelle St Christophe » et qui servait à la sépulture des Seigneurs, elle était leur propriété particulière au même titre que le château. Cette propriété et cette destination furent reconnues par de nombreux actes publics ou particuliers ou des jugements de la Cour souveraine du Hainaut.
Elle existait déjà en l'an 1100, fut détruite lors des guerres des Flandres et relevée en même temps que le château.
Elle tire son nom de la statue de St Christophe, sculptée en plein bois de chêne, à une époque certainement antérieure au XIVe siècle. Cette statue fut de tous temps révérée dans le pays et elle était l'objet d'un pèlerinage et de visites très suivies de la part des mamans dont les enfants criaient, et, St Christophe, surnommé pour ce fait « St Braillard » par la piété populaire reçoit encore de fréquentes visites intéressées !
La Chapelle est actuellement soudée latéralement à l'Eglise à hauteur du choeur et permet d'y suivre la messe à travers six fenêtres grillagées.
L’intérieur est peint en bleu et la coupole peinte de couleur crème avec des nervures bleues. A la clef de voûte sont suspendus un motif floral et une colombe symbolisant le Saint Esprit, tous deux en bois doré. Les murs sont garnis de huit monuments funéraires des différents seigneurs de Beaurieux.
Ses murs sont garnis de monuments funéraires des différents Seigneurs. Beaucoup de ces monuments ayant été brisés en 1793, il ne subsiste plus que les très belles tombes de la famille de Hun et une partie de celles des Robaulx, portant leur fière devise, "Quocumque ferar, erectus": "Partout où me porterai, je serai debout ! " et dont la plus ancienne, celle d'Albert de Robaulx décédé dans son château de Beaurieux le 8 février 1696 et de sa femme Anne-Marie de la Falize donne l'énumération des fondations pieuses ayant subsisté à Beaurieux jusqu'en 1906 après avoir traversé guerres et révolutions depuis le XVIè siècle.
Sur le monument suivant au nom de Ferdinand-Auguste de Robaulx 1710-1809 est gravée la devise » En avant Robaulx Beaurieux pour Dieu et le Roi ». La dernière inscription est celle du comte Jehan de Robaulx de Beaurieux 1903-1972, ancien maire. A son décès son épouse donna la chapelle à la commune qui en fit restaurer le toit.
Indépendamment de ces monuments, la Chapelle possède comme autres antiquités, un tabernacle en pierre sculptée, représentant le Christ au Jardin des Oliviers et portant l'inscription suivante : « Englebert de Vertain, Seigneur de Beaurieux, fit ce Tabernacle l'an 1452 », (classé Monument Historique en 1992), un tableau de l'Ecole hollandaise, signé « Z. v. Hff.... 1676 » représentant un Christ au Golgotha de grandeur nature et un Autel, dont la pierre consacrée, très ancienne, occupe toute la surface. Cette chapelle est classée aux Monuments historiques.

Château de Beaurieux, dalle funéraire dans la chapelle.
Une des pierres tombales de la chapelle
seigneuriale St Christophe.

Château de Beaurieux, vitrail représentant les armoiries de la famille Robaulx
Les armoiries de la famille Robaulx
sur les vitraux de la chapelle.
Le tabernacle de la chapelle du château de Beaurieux.
La chapelle possède un tabernacle, classé Monument Historique, en pierre sculptée, représentant le Christ au Jardin des Oliviers et portant l’inscription suivante : "Englebert de Vertain, seigneur de Beaurieux, fit ce tabernacle l’an 1452".
Caveau de Johan de Hun et de son épouse dans la chapelle du château de Beaurieux

Le monument, possédait à l'origine deux gisants couchés sur une table de marbre noir, le tout engagé dans une niche demi-circulaire également en marbre, pratiquée dans l'épaisseur du mur méridional de la chapelle. Les statues ont été détruites à la révolution de 1793. On voit sur la paroi du fond l'écu aux armes du seigneur de Hun et sur les côtés, huit écussons blasonnés représentant les domaines des deux époux, quatre à droite et quatre à gauche de l'inscription suivante :
SOVBZ CEST LAME GISSET MESr JEHAN DE HVN CHLR SEIG DE VILLERS JONQVERE BEAVRIEV PITGHAM ELEM ZC QI TPASSA LE IIIIe JOr DOCTOBRE LA XV LXIII ET QVAT ET LVI ONT PRINS FIN LES ARMES ET LE NOM * ET DAME MARGVERITE DE MARTIGNY SA CHERE ESPEVSE DAE DE LA CARNOYE MVCHENBVS SEQVEDIN QI TRESPASSA LAN XV DIEV PAR SA GRACE LEVR FAS MISERICORDE... AMEN.

(La date du décès de Marguerite de Martigny n'a pas été complétée. Remariée à Georges d'Eve, Seigneur de Malnuy, et décédée en mars 1569 elle n'a sans doute pas été enterrée à Beaurieux d'où le fait qu'il n'y ait que le XV.. de gravé)

Caveau de Johan de Hun et de son épouse dans la chapelle du château de Beaurieux
Le château de Beaurieux, la façade Est.
Elévation Est et l'église.

*Retour au sommaire*

Faire connaître la page consacrée au château de Beaurieux via Facebook.