L'aqueduc romain

Floursies - Bavay

(pour ne pas oublier son Histoire)

Sommaire
Page 01 Introduction Page 10
Les tournelles de Vieux Mesnil
Page 02 Ce que nos anciens ont écrit Page 11 De Vieux Mesnil à Bavay
Page 03 La Fontaine St Eloi à Floursies et les captages romains Page 12 L'aqueduc en chiffres
Page 04 L'aqueduc à Dourlers, Saint Aubin et Ecuélin Page 13 Canalisations en plomb
Page 05 La branche d'Eclaibes, Limont Fontaine et Ecuélin Page 14 Instruments de visée
Page 06 Secteur de Bachant et St Rémy du Nord Page 15 Principe du pont siphon
Page 07 Les bassins et piles à St Rémy du Nord Page 16 Les cartes
Page 08 La traversée de la Sambre Page 17 Contributeurs et ouvrages consultés
Page 09 Le mur de Boussières sur Sambre

Instruments de visée

Les reconnaissances visuelles qu’effectuèrent les niveleurs romains ne suffirent certes pas à l’élaboration d’un tracé fiable et définitif.
La précision du tracé qu'ils ont déterminé etquiiserpente sur le plan N° 2 entre les courbes de niveau 155 et 160 amène à conclure à l’utilisation par des techniciens spécialisés, d’instruments de visée perfectionnés.serpente sur le plan N° 2 entre les courbes de niveau 155 et 160 amène à conclure à l’utilisation par des techniciens spécialisés, d’instruments de visée perfectionnés.
Les plus connus de ces instruments sont la Groma et le Chorobate.
La Groma était un jalon dont l’extrémité inférieure se terminait par une pointe conique à ficher dans le sol. A l’extrémité supérieure de ce jalon, était fixé un croisillon comportant deux fils à plomb et deux poignées de manœuvre.
Sous ce croisillon saillissent trois marques circulaires faisant office de repères. Celle du centre était située à 1,40 m de la base du cône que formait la pointe.
Le Chorobate était un instrument de visée. Son horizontalité se réglait au regard d’un niveau d’eau dont le volume occupait la totalité d’un évidement long d’environ deux mètres, voire plus, creusé dans le longeron horizontal.
Ce longeron était maintenu à hauteur par deux montants fixé à ses extrémités. L’une d’eux comportait une pointe conique à ficher dans le sol, identique à celle de la Groma. Elle avait pour fonction de maintenir l’instrument en position de visée. C’est autour de son axe que s’effectuait l’orientation du Chorobate.
La hauteur qui séparait l’axe de visée de la base du cône été également de 1,40 m.
Le plan N° 3 représente ces instruments en deux positions différentes.

Plan N° 3 de Maurice Gravellini
La Groma et le Chorobate en grand format

Dans la position " A " la visée s’effectue sur un terrain rigoureusement horizontal. Les pointes de la Groma et du Chorobate sont enfoncées dans le sol jusqu’à ce que les bases supérieures des cônes affleurent rigoureusement le niveau du sol.
Dans cette position l’axe de la ligne de mire du Chorobate et la marque saillante centrale de la Groma sont à la même hauteur, soit à 1,40 m du niveau du sol. Ce cas de figure fait état de l’horizontalité du niveau du sol.
La seconde représentation, " B " montre les instruments fichés au sol lors d’une visée effectuée sur un terrain en pente montante. L’horizontalité du Chorobate s’effectue au regard du niveau d’eau. La pente montante du terrain implique la mise en place d’une épaisseur ou d’une pièce de bois en forme de coin sous le pied arrière de l’instrument jusqu’à ce que le niveau de l’eau affleure la surface supérieure du longeron sur toute la longueur de l’évidement.
La Groma se trouve fichée au sol 30 mètres plus haut, et la base supérieure du cône affleure le niveau du sol.
Dans ces conditions, l’axe de la ligne de mire du Chorobate aboutit sous la marque centrale de la Groma d’une valeur (n) qui constitue la différence de niveau entre les deux secteurs de terrain où sont fichés les pointes des deux instruments.
On notera que cette distance de visée de 30 mètres se trouve précisée dans l’ouvrage " de Architectura " de l’ingénieur romain Vitruve. Elle constituait une distance maximum et permettait encore une visée fiable et suffisamment précise pour définir les différences de niveaux.
Pour effectuer la visée suivante, la Groma était déplacée sur la ligne du parcours préalablement établi, et fichée 30 mètres plus haut.
Il en était de même pour le Chorobate dont la pointe était fixée dans le trou laissé par celle de la Groma dans sa position précédente.
Chaque différence de niveau était reportée sur des broches de bois numérotées et placées dans les trous formés par les pointes des instruments.
Cette méthode permettait finalement de définir un tracé fiable compte tenu des corrections qui durent s’avérer nécessaire en cours de visée.
Elle permettait de connaître la différence de niveau entre les sources et le site à alimenter. De surcroît elle permettait de connaître la distance développée séparant ces deux points, par cumul du nombre de visées effectuées.
Il faut donc admettre que les instruments de visée utilisés par les romains étaient d’une assez grande précision.
Hormis les vallées du Manissart, de la Sambre et de la Braquenière, il apparaît donc clairement que le tracé de cet aqueduc a été déterminé au moyen de ces instruments.

Plan N° 2 du secteur Bachant, St rémy de M. Gravellini

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