L'aqueduc romain

Floursies - Bavay

(pour ne pas oublier son Histoire)

Sommaire
Page 01 Introduction Page 10
Les tournelles de Vieux Mesnil
Page 02 Ce que nos anciens ont écrit Page 11 De Vieux Mesnil à Bavay
Page 03 La Fontaine St Eloi à Floursies et les captages romains Page 12 L'aqueduc en chiffres
Page 04 L'aqueduc à Dourlers, Saint Aubin et Ecuélin Page 13 Canalisations en plomb
Page 05 La branche d'Eclaibes, Limont Fontaine et Ecuélin Page 14 Instruments de visée
Page 06 Secteur de Bachant et St Rémy du Nord Page 15 Principe du pont siphon
Page 07 Les bassins et piles à St Rémy du Nord Page 16 Les cartes
Page 08 La traversée de la Sambre Page 17 Contributeurs et ouvrages consultés
Page 09 Le mur de Boussières sur Sambre

La Fontaine St Eloi à Floursies

Vue satellite de la Fontaine Saint-Éloi, à Floursies.
Vue satellite de la Fontaine Saint-Éloi, à Floursies.
Ci contre, le croquis de la fontaine réalisé par
René Jolin en 1955.
La Fontaine St Eloi à Floursies, croquis de René Jolin

La plus importante et la plus connue de ces sources est sans conteste la Fontaine Saint-Éloi, à Floursies. Son eau limpide remplit encore un bassin circulaire que nous pouvons admirer au pied de l'église. D'un mètre de profondeur et de 2.90 m de diamètre, il est entouré d'un pavement constitué par de larges dalles de pierre bleue du pays. L'ensemble est actuellement ceinturé par un muret de 90 cm de hauteur, surmonté, au-dessus de la rigole servant de déversoir, d'une ancienne statue de saint Éloi datée 640 qui a donné son nom à la fontaine. Le niveau des eaux est approximativement à la cote 185 et le débit de la source est encore de près de 100 mètres cubes à l'heure.
Elle aurait été construite vers l'an 150 par les romains et a été réaménagée au 16ème siècle.
Des vestiges de constructions romaines ont été retrouvés à proximité dont un pavé en larges dalles, découvert dans une prairie au Nord de l'église qui est antérieure au XIIe. Construite en pierres de remploi on peut y voir un morceau de goulotte semi-circulaire, comme on en rencontre plusieurs exemples à Bavay. On croit que cet édifice a été bâti sur l'emplacement d'un temple dédié à Flore.

Captage romain :
Un captage romain présentait le plus souvent un bassin collecteur construit de blocage enduit de mortier hydraulique et se trouvant au point d’aboutissement d’une galerie drainante parfois même d’une série de drain.
- A Floursies, outre la source de la fontaine St Eloi, les romains avaient capté les eaux d’une fontaine située à environ 1,3 km du village. (Plan N° 4 ci-dessous). Le drainage existe toujours aujourd’hui. Il est représenté sur la carte de l’IGN 2707 Est de 1981 et y est désigné en nomenclature sous le nom de " aqueduc souterrain ". Il est long d’environ 900 m et draine toujours les eaux de la vaste source située dans le " Bois de la Garde de Beugnies " à l’Ouest de Floursies au lieu dit " Fosse Amère ". A l’extrémité aval de ce drain, les eaux sont captées par une autre source qui fait relais et communique avec la rivière Tarsy par un ruisseau, à une cinquantaine de mètres de la fontaine de Floursies. On peut donc conclure que la tête de l’aqueduc était en aval de ce confluent. Plan N° 4.
Mais il faut surtout réaliser que la mise en service de ce drainage eut pour effet de provoquer l’assainissement et la disparition des marais que le débordement des eaux de la source de la Fosse Amère, entretenait en permanence sur une grande partie du terrain, d’autant plus facilement du fait de la pente qui en favorisait la descente. Aujourd'hui, seules les terres avoisinant la source et le ruisseau par lequel elle communique avec le drain, sont restés à l'état de marais. Finalement, ce captage eut pour effet de dessécher la totalité du terrain et provoqua la disparition de toute la flore marécageuse palustre ou lacustre qui y vivait.

Plan N° 4  de Maurice Gravellini.
Plan N° 4 de Maurice Gravellini. Le drainage de la Fosse Amère à la fontaine Flore. Voir en grand format.

La déesse Flore :
Les fleurs étaient, pour les romains, un don de la divinité. Pour implorer la grâce de Flore, la déesse italique et romaine de la puissance végétale présidant à tout ce qui fleurit ils élevaient un sanctuaire autour de la source la plus proche de leur habitat.
La présence de cet habitat est confirmée dans un recueil sur l'arrondissement d'Avesnes. " Il est hors de doute que les romains avaient élevé des constructions dont on voyait encore les ruines au XVIIe siècle.... on retrouve dans les soubassements de l'église du village des goulottes romaines". J Mossay, Ce que l'on peut voir en flânant dans l'arrondissement d'Avesnes - 1959 - p 41, 42.
D'où ce petit bourg, déjà connu sous le nom de Floresies au XIIe siècle, puis Florsies au début du siècle suivant et que Vinchant désigne sous le nom de Fontaine Florie dans les annales du Hainaut 1648, et finalement Floursies comme nommé aujourd'hui pour désigner le village qui recèle la fontaine dédiée à l'origine, par les romains à la déesse Flore.
Elle fait encore aujourd'hui figure de sanctuaire depuis qu'une statue est venue compléter le décor. Cette statue porte la date de 640. C'est celle de la nomination de St Eloi à l'évêché de Noyon et de Tournai. La fontaine ayant servi à un culte païen fut en effet christianisée dès le haut moyen âge, comme tous les monuments et vestiges romains ou druidiques.

La Fontaine St Eloi à Floursies.
La fontaine St Eloi à Floursies.

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